Morne Fournaise

[Plume rouge]

Une ombre pareille a tant d’autres ces dernières années gravissaient les rudes marches sombres et luisantes de la Fournaise.
Plein d’espérance et d’envie d’ailleurs, d’un nouveau monde loin des carcans tyrannicides du Fort et ses bœufs meuglant, la silhouette
arriva enfin devant les portes béantes de l’antre d’Ananke.

Sans surprise, les portes avaient été détruites suite à la dernière attaque du Fort.
Un pan entier de muraille était tombé des suites de la bataille ou des affres du temps du fait de la non réparation des lieux.
Le passage était libre.
Plus loin, dans la cours intérieure, un étendard brisé gisait encore sur le sol, un vent noir soufflant du volcan
et le faisant parfois danser lugubrement.
Les façades aux orbites vides laissaient leurs fenêtres trahirent leur désarroi et le vent achevant de venir
les tourmenter, et faisant retentir sa gémissante et énervante complainte entre les côtés à l’air de ce cadavre
vivant qu’était devenu ce lieu si redouté, légende d’Odyssée.

Et rien, personne, pas un être vivant ou terrifiant en vue, rien que le vide et la complainte des trois grands seigneurs
d’Ananke, aujourd’hui absents et laissant à tout va le cadavre en putréfaction qu’ils habitaient.
L’inconnu venu en ce lieu maudit hésita un instant, puis fit demi tour et couru.