Les Forums

Lorsque la voix du barde s'éleva pour répondre aux échos de la sienne, elle frémit et le fixa en silence, interrompant momentanément ses discussions.
Au bout d'un moment, elle se détourna, adressa quelques mots à ses partenaires, puis s'isola à l'écart des autres.

Il avait attendu que finisse le chant porté par le vent. Il
se plongea alors dans un profond mutisme résonnant à la mélodie de cordes pincées :

[sur l'air de "With or Without you, U2]

_"En des cieux si haut lointains
Brille éclat et cristallin
D'une voix
D'un chant las
En ces terres vastes et brumeuses
Résonne aubade amoureuse
Pour une âme,
Sans sa flamme

Cherchant son mystère
En sombre mystère

Attirer par les accents
D'une complainte s'élevant
Tounant regard
A désespoir
Aux volutes envoutantes
De ces paroles accablantes
Une lumière
Luit dans l'Aether

Cherchant son mystère
En sombre chimère

En des cieux si hauts lointains
Flamboie l'Amour incertains
Liberté ?
Cécité...
En ces terres vastes et brumeuses
L'espérance reste hasardeuse
Et pourtant,
Il entend

Cherchant son mystère
En sombre chimère

Ô Vénusté
Chant merveilleux
Ô légèreté
Vers Oublieux...

Cherchant son mystère
En sombre chimère..."

Les notes finirent de résonner dans la cour, redevenue
celle qui accueillit jadis chants et contine brillant de
ces notes que chacun entendaient... Il rangea
cérémonieusement son instrument alors et reprit la quête de ses conversations...

[La jeune fille écouta le chant de l'elfe sans mot dire, mais
elle savait de quoi elle parlait et ses yeux s'assombrirent,
empruntant la couleur de la nuit la plus sombre.]

La voix haute et claire d'une jeune femme perce les vents et le silence alentour. Douce et puissante, rauque et suave, mordante et caressante, tour à tour charmeuse et accusatrice, elle chante avec force et pudeur ces quelques mots...

"J'aime un oiseau libre,
libre de chanter, voler
Libre de me laisser
Et m'ôter l'envie de vivre.

J'aime une être avide
D'espace et d'air,
De quêtes de chimères,
Que mon amour limite.

J'ai donné mon coeur
Pour un peu de bonheur
Presqu'aussitôt envolé
Avec ses muses éthérées.

Mais est-ce vraiment mon coeur?
Où l'ai-je seulement rêvé?
Etait-ce un trop beau leurre
Dont je vais ensuite m'ennuyer?

Douce, belle et éphémère
Cruelle langueur amère,
J'aime aujourd'hui et hier,
Demain encore peut-être.

J'aime un oiseau libre,
Libre d'aimer ailleurs,
Libre de tuer mon coeur,
Sourd à mon être qui vibre."

Doucement, comme en écho, le vent reprend ses droits, sa complainte prolongeant l'instant d'étrangeté...