par Alläen Legelahar » 02 mars 2010, 02:40
Sous un ciel si gris qu'il faudrait le lui pardonner, la cour du chateau, baignée d'une brûme aussi épaisse et éternelle que les murs de pierre qui l'entoure est maintenant sous l'emprise d'un silence officiel.
Officiel comme le garde qui vient d'apparaître, trahi par une boucle de cape dissimulée à moitié seulement par des vêtements pâles, fidèles à sa région.
Le soldat a parlé et la foule, pourtant importante, composée de moines, d'artistes, de mages et de voyageurs s'est tue pour l'écouter transmettre le message de sa comtesse.
Tandis que les servants de Furrinus se concertent pour décider lequel d'entre eux va les représenter auprès de la Dame, la jeune mage qui s'est présentée sous le nom de Linwelin pour quérir elle aussi une audience, essaie tant bien que mal de consoler le gamin qu'elle appelle Alläen.
Les minutes passent et celui-ci semble se calmer peu à peu, laissant le silence ambiant reprendre du terrain sur ses sanglots. Lorsque la jeune femme lui demande s'il sera capable de l'attendre dans la cour, il lui répond d'une voix qu'on avait plus entendue depuis longtemps :
"Je vais essayer, Lin...Je me sens..."
Sa voix s'éteint, sur un hoquet de douleur, comme un instrument dont on aurait soudain étouffé les cordes avec la main, une main qui n'a rien d'humain dans notre cas, et l'enfant se trouve une fois de plus coincé dans le mutisme.
Le moine nommé Eldamar, que la mage avait interrogé au sujet d'un livre maudit, après un rapide examen de celui-ci, propose à son interlocutrice de l'étudier plus en profondeur pour l'aider à en percer le mystère.
A peine a-t-il prononcé ces mots que l'enfant se raidit dans les bras de sa protectrice, tourne la tête vers le moine et tend le bras vers lui violement !
"Ne l'ouvrez pas !" parvient-t-il à siffler avec sa gorge blessée.
"C'est dangereux !"
Les yeux exhorbités qu'il darde sur ses deux interlocuteurs sont injectés de sang et habité d'un désespoir tel qu'on en voit très rarement. Un désespoir tellement grand qu'il fait à présent trembler le corps de l'enfant comme une feuille d'arbre dans un vent d'automne, avant qu'elle ne soit arrachée à sa branche et précipitée dans les ténèbres de la nuit...
Un instant, alors qu'un frisson vous parcoure l'échine, vous vous demandez de quelle source surnaturelle peut provenir une telle angoisse, mais peut-être le savez-vous déjà?
Une bourrasque balaie la cour, laissant, après son passage, un silence plus effrayant encore et le gamin trembler dans les bras de Linwelin en se tenant la gorge d'une main ensanglantée...
[i]Sous un ciel si gris qu'il faudrait le lui pardonner, la cour du chateau, baignée d'une brûme aussi épaisse et éternelle que les murs de pierre qui l'entoure est maintenant sous l'emprise d'un silence officiel.
Officiel comme le garde qui vient d'apparaître, trahi par une boucle de cape dissimulée à moitié seulement par des vêtements pâles, fidèles à sa région.
Le soldat a parlé et la foule, pourtant importante, composée de moines, d'artistes, de mages et de voyageurs s'est tue pour l'écouter transmettre le message de sa comtesse.
Tandis que les servants de Furrinus se concertent pour décider lequel d'entre eux va les représenter auprès de la Dame, la jeune mage qui s'est présentée sous le nom de Linwelin pour quérir elle aussi une audience, essaie tant bien que mal de consoler le gamin qu'elle appelle Alläen.
Les minutes passent et celui-ci semble se calmer peu à peu, laissant le silence ambiant reprendre du terrain sur ses sanglots. Lorsque la jeune femme lui demande s'il sera capable de l'attendre dans la cour, il lui répond d'une voix qu'on avait plus entendue depuis longtemps :[/i]
[color=FireBrick]"Je vais essayer, Lin...Je me sens..."[/color]
[i]Sa voix s'éteint, sur un hoquet de douleur, comme un instrument dont on aurait soudain étouffé les cordes avec la main, une main qui n'a rien d'humain dans notre cas, et l'enfant se trouve une fois de plus coincé dans le mutisme.
Le moine nommé Eldamar, que la mage avait interrogé au sujet d'un livre maudit, après un rapide examen de celui-ci, propose à son interlocutrice de l'étudier plus en profondeur pour l'aider à en percer le mystère.
A peine a-t-il prononcé ces mots que l'enfant se raidit dans les bras de sa protectrice, tourne la tête vers le moine et tend le bras vers lui violement ![/i]
[color=FireBrick]"Ne l'ouvrez pas !"[/color] [i]parvient-t-il à siffler avec sa gorge blessée.[/i]
[color=FireBrick]"C'est dangereux !"[/color]
[i]Les yeux exhorbités qu'il darde sur ses deux interlocuteurs sont injectés de sang et habité d'un désespoir tel qu'on en voit très rarement. Un désespoir tellement grand qu'il fait à présent trembler le corps de l'enfant comme une feuille d'arbre dans un vent d'automne, avant qu'elle ne soit arrachée à sa branche et précipitée dans les ténèbres de la nuit...
Un instant, alors qu'un frisson vous parcoure l'échine, vous vous demandez de quelle source surnaturelle peut provenir une telle angoisse, mais peut-être le savez-vous déjà?
Une bourrasque balaie la cour, laissant, après son passage, un silence plus effrayant encore et le gamin trembler dans les bras de Linwelin en se tenant la gorge d'une main ensanglantée...[/i]