par Dil'inthar » 03 févr. 2020, 22:44
VI. Le dernier combat (2ème partie)
Ma main faisait son chemin dans le carquois qui lovait mon dos et trouvait une nouvelle flèche promise à la chimère. Durant la tempête du début, je n’avais pas encore réussi à viser le monstre, mais maintenant, je pouvais moi-aussi entrer dans la danse. Je lâchais mes traits en cadence, au rythme des attaques du Kaïnites qui se dépatouillait au corps-à-corps, transperçant les tentacules menaçantes pour le prêtre-guerrier. Le sifflement incisif de mes dards annonçaient immanquablement leurs arrivées, sanctions inévitables pour les sordides appendices. Il n’était aucunement le moment de faillir.
La bataille battait son plein et le chaos régnait, lorsque, devant la porte défoncée, nous vîmes une nouvelle silhouette. Un nouvel adversaire se profilait-il donc ? Nous, qui peinions déjà tant face à la bête ? Ce n’était pourtant pas un mort, il n’avait pas cette démarche saccadée, non. Un nouveau nécromancien venait donc suppléer son maître ? Des regards condamnés commençaient à poindre chez certains d’entre nous. La fatalité de notre épreuve nous rattraperait finalement.
La lumière crue qui flanquait la balafre de la porte détruite précisa alors les traits du nouveau venu. Fier, l’épée au clair, c’était un Templier ! Kenath était arrivé en renfort et chargea triomphalement le monstre, invoquant sa déesse comme inspiration. Il traversa nos lignes fatiguées dans une ruée salutaire jusqu’à son adversaire. Les Chevaliers de Vénéra avaient un goût certain pour la théâtralité, qui ne manquait pas de m’agacer. Le choc fut violent. Le paladin se fraya un chemin entre les tentacules à l’aide de son glaive. L’engeance, loin d'être désarçonnée par cette arrivée, répliqua à chaque estoc, fouettant le guerrier saint de ses membres putrides. Un nouveau duel bienvenu, mais encore indécis. Combien d'adversaires ce colosse pouvait-il affronter ainsi ?
La monstruosité regagnait, grâce à la sombre magie de son créateur, la vie que nos inlassables attaques lui enlevaient. Les Mages de Baïkal Casse-Genoux tentaient, souvent au péril de leurs propres vies, de soigner les blessés. Mais ils étaient eux-aussi mis à mal par les tentacules et les goules qui se jetaient avec une rage déconcertante dans la bataille.
Dans une telle frénésie, je n’arrivais plus à trouver une cible sans toucher un allié. Des mages avaient été happé par les goules. Certains n’avaient jamais combattu au corps à corps ou s’y refusaient, mais avaient-il le choix désormais ? La survie est toujours bonne conseillère et n’écoute pas les croyances. L’un des mages, un humain du nom de Malkein, était aux prises avec une goule vorace. Un pugilat désordonné à l’issu incertaine. Les dents acérées de la créature manquèrent à plusieurs reprises de lui croquer le visage, jusqu’à ce que l’humain ne réussisse finalement à planter sa dague dans le cou de l’ignoble chose. Il s’en était fallu de peu pour lui et son visage pétrifié de soulagement le prouvait.
Le Ménestrel quant à lui était en mauvaise posture face à la bête. Ne pouvant pas tirer, je me résolus à faire usage de ma magie en invoquant une armure de pierre autour de lui pour lui permettre de récupérer de précieuses secondes. Mieux valait qu'il reste encore un peu devant moi en vie. Cette magie m’avait épuisé, mais le chansonnier était encore debout. A peine le temps de tourner la tête et j’apercevais les deux guerriers de Kaïn aussi malmenés, aux bords de l’inconscience. Ce combat d’usure ne tournait décidément pas en notre faveur.
Au milieu de ce fatras, une vieille silhouette avait elle-aussi été projetée comme Angus et moi-même contre les colonnades. Danarian Libresprit, un Illusionniste d’un âge avancé se relevait avec difficulté, abdomen transpercé d’une écharde de pierre. L’ancien ne reculait cependant pas devant la monstruosité. Il avait, comme ces comparses, fait preuve d’un pacifisme à toute épreuve face à la mort rampante. Je me permettrais de dire que leurs sorts n’avaient fait qu’illusion malheureusement. Alors en voyant ce croquant appuyé sur son bâton de bois se diriger droit sur le monstre, tout dans sa démarche faisait écho à un testament. Pendant sa progression, il décrocha la pierre noire qui trônait sur son bâton et la lança à son collègue Valëntok, désabusé. L’ancêtre crachait des gerbes de sang entre deux adieux à ses compagnons. Il ne lui restait plus longtemps à vivre, il le savait, nous nous en doutions.
La suite ? Mes yeux se méfient encore maintenant de ce qui se déroula. L’Illusionniste s’abandonna alors totalement à la magie, la sienne. Le Mage fut jusqu'à la fin toujours fidèle à ses préceptes, ses arcanes ne blessaient point. Un fulgurant faisceau de lumière nous aveugla tous et laissa la bête paralysée sur place, engoncée dans un sol de pierre désormais inexplicablement mouvant ! Une énergie folle qu’aucun de nous n’aurait pu libérer pendant cette période de disette magique. L’acte était un succès, laissant l’animal nécromantique hagard. Cependant, tout avait un prix, surtout les arcanes. La magie vint alors chercher son dû et lentement les pierres sous les pieds du vieux Mage se liquéfièrent. Elles s’emparèrent peu à peu du magicien, tels des sables mouvants, le transformant finalement en statue. Quelques dernières paroles s’échappèrent de sa voix mourante, avant que son faciès ne soit lui-aussi à jamais figé dans le roc. Le sourire qu’affichait désormais éternellement Danarian Libresprit n’était pas feint. Le vieil homme avait joué un dernier tour, avant que le rideau ne tombe définitivement.
Ce sacrifice revigora nos troupes. Les guerriers se jetèrent à nouveau sur le monstre cloué sur place dans une cavalcade héroïque. Kefka lacéra le corps immonde, avant d’être éjecté contre les colonnades par une tentacule encore mobile, le prêtre était cette-fois sonné. Ablaze, profita de cette ouverture pour offrir au monstre un brasier digne des feux de la Fournaise. Une énergie fougueuse, telle, que la mage-même fut brûlée par sa déferlante embrasée. Le guerrier Thorsien arrivait lui au mollet de la bête, transperçant cette-dernière de sa lame. A l’opposée, la Pirate s’était faite discrète jusque là étonnement, mais ne manquait pas de faire parler à nouveau d’elle. Le deuil n’étant point vice chez les corsaires, elle s’employa à grimper sur la fraîche statue de Danarian ! L’effrontée commença alors à décocher quelques traits de son nouveau nid d’aigle. Mes amis forestiers Akella et Théodoras venaient finalement à bout des goules et se repositionnaient à mes cotés. Le Sergent Zelph était prêt lui-aussi, cible déjà acquise. Jeborian et Ezeukyl étaient juste derrière nous. Nous avions finalement l’occasion qui nous manquait depuis le début ! Signal donné, de concert, nous déversâmes une cascade de flèches sur la chimère. Je relâchais la corde de mon arc avec une telle énergie que je pouvais sentir la trajectoire promise de mon trait parcourir ma chair.
Le colosse ne pouvait parer telle estocade. Toutes ces aiguilles affaiblirent peu à peu la créature maléfique. Elle hurlait de douleur et ses tentacules frappaient le vide de convulsions. Une terreur nouvelle se reflétait cette-fois dans ses mille yeux. Une telle chose pouvait-elle encore sentir l’odeur de la mort arriver ? Peut-être.
Et finalement l’une des flèches du Rôdeur se ficha dans un des yeux immondes. Le coup de trop pour l'engeance de Baladhour. Elle tituba, ses gueules abjectes crièrent leur désarrois d’un cri strident avant de s’écrouler dans un fracas monstre. Lambeaux de chair explosés, os broyés, ses tentacules infernales gisaient désormais au sol comme autant de serpents asphyxiés.
De la bête vaincue ne subsistait qu’un amas putride de chair et de sang. Au milieu de ce lac nauséabond se tenait Kazim Baladhour, à genoux, défait. Le Nécromant ne respirait qu’à moitié, délaissé par sa propre magie. Le calme était revenu sur le champ de bataille, un silence soudain que chacun d’entre nous ne pouvait totalement appréhender.
Pharaon s’avança alors jusqu’à son ennemi juré, l’ancien ami de son père, le traître. Aucune pitié ne semblait émaner de son faciès souverain. Il contempla le Nécromancien d’un regard dédaigneux. Si Kazim Baladhour se savait perdu, sa rage ne l’avait pas quitté. Il maudit une nouvelle fois Thanatos et notre armée. Il avait échoué dans son entreprise, mais promettait de revenir d’entre les morts. Lui ou un autre. Cette être avait survécu mille ans. Mille ans de rancœur. Serait-il capable d’échapper au courroux-même d’Hôrosis ? Son nom resterait, lui, certainement un millénaire de plus dans les admonitions des oracles de Balamoun.
La sentence ne fut pas longue à tomber. Thanatos ne commettrait pas la même erreur que son père. Comme un point final à notre entreprise, le Templier fut désigner bourreau et, d’un geste vif, rasa la gorge du sombre mage, décollant son chef. Le corps inanimé du Nécromant s’écroula et disparut dans un souffle de poussière, jusqu’à ce qu’il ne reste plus rien de lui. S’en était fini.
Nous pouvions désormais relâcher notre vigilance. Des larmes coulèrent sur de nombreuses joues. Beaucoup étaient tombés, mais nous avions réussi. Les plaies seraient difficiles à refermer pour certains, comme pour le peuple de Balamoun, qui pourrait bientôt regagner et rebâtir leur Cité. Les émotions étaient à leur comble. Certains l’exprimaient plus que d’autres, se laissant aller à des accolades bien plus qu’amicales. Décidément ces humains ne savent pas se tenir...
Mon dos me faisait mal. Les écorchures et les coups se rappelaient à moi. Mon regard se porta alors su mes mains. Mes paumes étaient, elles, encore rigides. Après quelques pas fanés, je trouvais refuge près d’une colonne, satisfait. Je glissai lentement à terre, le long de la pierre calcaire, tout en affichant un fin rictus. Te Danann nous avaient accordé la victoire, la vie n’en était que plus savoureuse.
Je levais les yeux au ciel. N’avait-il jamais été aussi bleu ?
[size=150][b][u]VI. Le dernier combat (2ème partie)[/u][/b][/size]
[b][size=200]M[/size][/b]a main faisait son chemin dans le carquois qui lovait mon dos et trouvait une nouvelle flèche promise à la chimère. Durant la tempête du début, je n’avais pas encore réussi à viser le monstre, mais maintenant, je pouvais moi-aussi entrer dans la danse. Je lâchais mes traits en cadence, au rythme des attaques du Kaïnites qui se dépatouillait au corps-à-corps, transperçant les tentacules menaçantes pour le prêtre-guerrier. Le sifflement incisif de mes dards annonçaient immanquablement leurs arrivées, sanctions inévitables pour les sordides appendices. Il n’était aucunement le moment de faillir.
La bataille battait son plein et le chaos régnait, lorsque, devant la porte défoncée, nous vîmes une nouvelle silhouette. Un nouvel adversaire se profilait-il donc ? Nous, qui peinions déjà tant face à la bête ? Ce n’était pourtant pas un mort, il n’avait pas cette démarche saccadée, non. Un nouveau nécromancien venait donc suppléer son maître ? Des regards condamnés commençaient à poindre chez certains d’entre nous. La fatalité de notre épreuve nous rattraperait finalement.
La lumière crue qui flanquait la balafre de la porte détruite précisa alors les traits du nouveau venu. Fier, l’épée au clair, c’était un Templier ! Kenath était arrivé en renfort et chargea triomphalement le monstre, invoquant sa déesse comme inspiration. Il traversa nos lignes fatiguées dans une ruée salutaire jusqu’à son adversaire. Les Chevaliers de Vénéra avaient un goût certain pour la théâtralité, qui ne manquait pas de m’agacer. Le choc fut violent. Le paladin se fraya un chemin entre les tentacules à l’aide de son glaive. L’engeance, loin d'être désarçonnée par cette arrivée, répliqua à chaque estoc, fouettant le guerrier saint de ses membres putrides. Un nouveau duel bienvenu, mais encore indécis. Combien d'adversaires ce colosse pouvait-il affronter ainsi ?
La monstruosité regagnait, grâce à la sombre magie de son créateur, la vie que nos inlassables attaques lui enlevaient. Les Mages de Baïkal Casse-Genoux tentaient, souvent au péril de leurs propres vies, de soigner les blessés. Mais ils étaient eux-aussi mis à mal par les tentacules et les goules qui se jetaient avec une rage déconcertante dans la bataille.
Dans une telle frénésie, je n’arrivais plus à trouver une cible sans toucher un allié. Des mages avaient été happé par les goules. Certains n’avaient jamais combattu au corps à corps ou s’y refusaient, mais avaient-il le choix désormais ? La survie est toujours bonne conseillère et n’écoute pas les croyances. L’un des mages, un humain du nom de Malkein, était aux prises avec une goule vorace. Un pugilat désordonné à l’issu incertaine. Les dents acérées de la créature manquèrent à plusieurs reprises de lui croquer le visage, jusqu’à ce que l’humain ne réussisse finalement à planter sa dague dans le cou de l’ignoble chose. Il s’en était fallu de peu pour lui et son visage pétrifié de soulagement le prouvait.
Le Ménestrel quant à lui était en mauvaise posture face à la bête. Ne pouvant pas tirer, je me résolus à faire usage de ma magie en invoquant une armure de pierre autour de lui pour lui permettre de récupérer de précieuses secondes. Mieux valait qu'il reste encore un peu devant moi en vie. Cette magie m’avait épuisé, mais le chansonnier était encore debout. A peine le temps de tourner la tête et j’apercevais les deux guerriers de Kaïn aussi malmenés, aux bords de l’inconscience. Ce combat d’usure ne tournait décidément pas en notre faveur.
Au milieu de ce fatras, une vieille silhouette avait elle-aussi été projetée comme Angus et moi-même contre les colonnades. Danarian Libresprit, un Illusionniste d’un âge avancé se relevait avec difficulté, abdomen transpercé d’une écharde de pierre. L’ancien ne reculait cependant pas devant la monstruosité. Il avait, comme ces comparses, fait preuve d’un pacifisme à toute épreuve face à la mort rampante. Je me permettrais de dire que leurs sorts n’avaient fait qu’illusion malheureusement. Alors en voyant ce croquant appuyé sur son bâton de bois se diriger droit sur le monstre, tout dans sa démarche faisait écho à un testament. Pendant sa progression, il décrocha la pierre noire qui trônait sur son bâton et la lança à son collègue Valëntok, désabusé. L’ancêtre crachait des gerbes de sang entre deux adieux à ses compagnons. Il ne lui restait plus longtemps à vivre, il le savait, nous nous en doutions.
La suite ? Mes yeux se méfient encore maintenant de ce qui se déroula. L’Illusionniste s’abandonna alors totalement à la magie, la sienne. Le Mage fut jusqu'à la fin toujours fidèle à ses préceptes, ses arcanes ne blessaient point. Un fulgurant faisceau de lumière nous aveugla tous et laissa la bête paralysée sur place, engoncée dans un sol de pierre désormais inexplicablement mouvant ! Une énergie folle qu’aucun de nous n’aurait pu libérer pendant cette période de disette magique. L’acte était un succès, laissant l’animal nécromantique hagard. Cependant, tout avait un prix, surtout les arcanes. La magie vint alors chercher son dû et lentement les pierres sous les pieds du vieux Mage se liquéfièrent. Elles s’emparèrent peu à peu du magicien, tels des sables mouvants, le transformant finalement en statue. Quelques dernières paroles s’échappèrent de sa voix mourante, avant que son faciès ne soit lui-aussi à jamais figé dans le roc. Le sourire qu’affichait désormais éternellement Danarian Libresprit n’était pas feint. Le vieil homme avait joué un dernier tour, avant que le rideau ne tombe définitivement.
Ce sacrifice revigora nos troupes. Les guerriers se jetèrent à nouveau sur le monstre cloué sur place dans une cavalcade héroïque. Kefka lacéra le corps immonde, avant d’être éjecté contre les colonnades par une tentacule encore mobile, le prêtre était cette-fois sonné. Ablaze, profita de cette ouverture pour offrir au monstre un brasier digne des feux de la Fournaise. Une énergie fougueuse, telle, que la mage-même fut brûlée par sa déferlante embrasée. Le guerrier Thorsien arrivait lui au mollet de la bête, transperçant cette-dernière de sa lame. A l’opposée, la Pirate s’était faite discrète jusque là étonnement, mais ne manquait pas de faire parler à nouveau d’elle. Le deuil n’étant point vice chez les corsaires, elle s’employa à grimper sur la fraîche statue de Danarian ! L’effrontée commença alors à décocher quelques traits de son nouveau nid d’aigle. Mes amis forestiers Akella et Théodoras venaient finalement à bout des goules et se repositionnaient à mes cotés. Le Sergent Zelph était prêt lui-aussi, cible déjà acquise. Jeborian et Ezeukyl étaient juste derrière nous. Nous avions finalement l’occasion qui nous manquait depuis le début ! Signal donné, de concert, nous déversâmes une cascade de flèches sur la chimère. Je relâchais la corde de mon arc avec une telle énergie que je pouvais sentir la trajectoire promise de mon trait parcourir ma chair.
Le colosse ne pouvait parer telle estocade. Toutes ces aiguilles affaiblirent peu à peu la créature maléfique. Elle hurlait de douleur et ses tentacules frappaient le vide de convulsions. Une terreur nouvelle se reflétait cette-fois dans ses mille yeux. Une telle chose pouvait-elle encore sentir l’odeur de la mort arriver ? Peut-être.
Et finalement l’une des flèches du Rôdeur se ficha dans un des yeux immondes. Le coup de trop pour l'engeance de Baladhour. Elle tituba, ses gueules abjectes crièrent leur désarrois d’un cri strident avant de s’écrouler dans un fracas monstre. Lambeaux de chair explosés, os broyés, ses tentacules infernales gisaient désormais au sol comme autant de serpents asphyxiés.
De la bête vaincue ne subsistait qu’un amas putride de chair et de sang. Au milieu de ce lac nauséabond se tenait Kazim Baladhour, à genoux, défait. Le Nécromant ne respirait qu’à moitié, délaissé par sa propre magie. Le calme était revenu sur le champ de bataille, un silence soudain que chacun d’entre nous ne pouvait totalement appréhender.
Pharaon s’avança alors jusqu’à son ennemi juré, l’ancien ami de son père, le traître. Aucune pitié ne semblait émaner de son faciès souverain. Il contempla le Nécromancien d’un regard dédaigneux. Si Kazim Baladhour se savait perdu, sa rage ne l’avait pas quitté. Il maudit une nouvelle fois Thanatos et notre armée. Il avait échoué dans son entreprise, mais promettait de revenir d’entre les morts. Lui ou un autre. Cette être avait survécu mille ans. Mille ans de rancœur. Serait-il capable d’échapper au courroux-même d’Hôrosis ? Son nom resterait, lui, certainement un millénaire de plus dans les admonitions des oracles de Balamoun.
La sentence ne fut pas longue à tomber. Thanatos ne commettrait pas la même erreur que son père. Comme un point final à notre entreprise, le Templier fut désigner bourreau et, d’un geste vif, rasa la gorge du sombre mage, décollant son chef. Le corps inanimé du Nécromant s’écroula et disparut dans un souffle de poussière, jusqu’à ce qu’il ne reste plus rien de lui. S’en était fini.
Nous pouvions désormais relâcher notre vigilance. Des larmes coulèrent sur de nombreuses joues. Beaucoup étaient tombés, mais nous avions réussi. Les plaies seraient difficiles à refermer pour certains, comme pour le peuple de Balamoun, qui pourrait bientôt regagner et rebâtir leur Cité. Les émotions étaient à leur comble. Certains l’exprimaient plus que d’autres, se laissant aller à des accolades bien plus qu’amicales. Décidément ces humains ne savent pas se tenir...
Mon dos me faisait mal. Les écorchures et les coups se rappelaient à moi. Mon regard se porta alors su mes mains. Mes paumes étaient, elles, encore rigides. Après quelques pas fanés, je trouvais refuge près d’une colonne, satisfait. Je glissai lentement à terre, le long de la pierre calcaire, tout en affichant un fin rictus. Te Danann nous avaient accordé la victoire, la vie n’en était que plus savoureuse.
Je levais les yeux au ciel. N’avait-il jamais été aussi bleu ?