Empoignement dans les verdoyants feuillages

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Oiseau gris

Empoignement dans les verdoyants feuillages

Message par Oiseau gris »

Un bruissement parmi les fraîches feuilles...elle était sortie des buissons dans une espèce de saut qui avait mis un sérieux désordre dans sa chevelure brune, et avait attrapé par un pan de son habit...un homme, qui ne put partir sans être forcé de la cogner...

L’ardeur à retenir le textile était grande, et il ne se débarrasserait pas facilement de cet oiseau-là, ce fut certain...aucun doute qu’il ne fut prisonnier de cette main blême, qui serrait, de ses diaphanes doigts serrés, avec une vaillance certaine, sa tunique usée…

La robe de bure, dans sa très grande et digne austérité, n’avait que très peu été dérangée, et, d’une secousse qui eut quelque chose de la façon qu’on les petites chiennes mouillées de se sécher, elle remit un ordre relatif dans tout ce fouillis capillaire, c’est à dire que les mèches souples et bouclées furent ensuite moins nombreuses à lui barrer le visage.

Prisonnier il était…non des grands yeux noirs qui le fixaient avec douceur et gravité, non de ce fin visage livide, mais de cette main et de cette volonté qui tenaient assurément de la très évidente brusquerie paradoxalement douce…

Oui, l’appellation de furie délicate aurait pu convenir...aussi inconcevable que cela puisse paraître...en cette scène qui ne manquait ni de grandiose ni de cocasserie…

Une sorte de clarté se fit, de cette geste pour le moins peu commune, que, si l’homme semblait pouvoir cogner jusqu’à plus soif sur l’étrange animal qui s’agrippait à sa tunique, il n’avait absolument rien à redouter de cette jeune main.
Mais il n’en semblait pas moins indéniablement attrapé !

D’une sorte de sautillements légers, maintenant toujours résolument sa tunique dans ses doigts très serrés, de la position qu’elle avait au quart de droite du coude gauche de l’homme, elle se décala pour lui faire face, et elle poursuivit de le fixer.

Une espèce de souplesse se dégageait de cet animal étrange, et elle se tenait droite, à une distance convenable pour une conversation privée...

Si l’idée le traversa à cette façon peu ordinaire d’être attrapé que ce geste portait au milieu du soulagement une infime partie de reproche, cette idée s’éloigna immédiatement.

Cogner…mais qui parlait de cogner ?

Peut-être bien…que si l’homme avait été de telle nature, et il ne l’était assurément pas, jamais n’aurait été attrapé, ni n’aurait attiré l’attention…

Face au guet-apens de l’oiseau, et de l’abondance de ses discours, il se contenta dans une première réaction d’inviter, très justement, à ne point rester au milieu du chemin…un tronc magnifique s’étalait à terre, prêt à servir de soutient aux voyageurs fatigués ou désireux de converser…

Traînant la petite derrière lui sur quelques mètres, petite qui trottina légèrement, en faisant des petits pas serrés, l’homme se surprit à sourire, au comique de la situation.
Et elle étira elle aussi sur ses lèvres un fin sourire irrésistible, incontestablement extrêmement sensible au l’incongruité de la pose, tenant toujours fermement la tunique de l’homme de ses doigts fermés.

Et…une fois assis tout deux…l’homme protesta :

"Allons, je ne vais m’enfuir"…
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