Le fleuve Mnevis

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Caprice de la nature

Le fleuve Mnevis

Message par Caprice de la nature »

La cité de Balamoun est un ilot de vie dressé en plein centre du désert à l’extrême est d’Odyssée. On raconte bien des choses sur elle, certaines vraies, d’autres fausses, mais quelques-unes apparaissent dans l’esprit des gens comme autant d’évidences. Ainsi, il est de notoriété publique que le grand fleuve Mnevis est le père nourricier de la cité. En effet, quel homme pourrait survivre dans un environnement aussi hostile que le désert sans un apport d’eau ?

Le Mnevis entre dans l’étendue de sable aux pieds des montagnes qui séparent les fidèles d’Horosis de ceux d’Ananke. Il serpente ensuite entre les dunes, véritable paradoxe dans cet univers désseché. Au terme d’un long voyage vers l’est, il décide de se séparer en deux bras distinct. Une partie des flots continue son chemin vers l’est et l’Océan tandis que l’autre descend vers le sud. Là-bas, le climat est un peu plus clément et l’on peut trouver, sur les rives du fleuve, des traces de végétation. Plus au sud encore, le Mnevis s’éparpille en marais, non loin de Baie, pour finalement rejoindre l’Océan à son tour.

C’est près de la division du fleuve qu’est bâtie l’étonnante cité. Il s’agit là d’une position intéressante. L’eau douce du Mnevis est acheminée dans toute la cité par de subtils procédés, assurant aux habitants de ne pas mourir de soif. Les estomacs quant à eux sont satisfaits par les cultures que l’on peut rencontrer au sud, sur les rives verdoyantes citées plus haut. Et l’embouchure sur l’Océan, non loin de Balamoun, assure un accès aux routes commerciales.

Grâce au Mnevis, Balamoun s’épanouit et offre un bon cadre de vie à ses habitants.

Mais aujourd’hui, un étrange phénomène a lieu…des conséquences duquel dépendra peut-être l’avenir de la cité…

[Hors jeu : La suite demain, je m’endors sur mon clavier ^^ ]
Caprice de la nature

Re: Le fleuve Mnevis

Message par Caprice de la nature »

Quittant le port de Balamoun, le Mnevis coule sur quelques lieues avant de se séparer en deux. Son niveau n’est pas très élevé sur ce bras, rendant la navigation peu rapide. Mais après l’embranchement, en direction de l’Océan, le courant retrouve un bon rythme tandis que le deuxième bras conserve son calme, sinuant paresseusement vers le sud.

C’est en vue de cet embranchement que vogue une petite embarcation en bois provenant de la cité. Sur son passage, les quelques oiseaux venus se désaltérer au bord du fleuve prennent leur envol, effrayés par les invectives des deux pêcheurs en quête de poissons.

« Par le Pic, Aybara ! Le soleil va nous griller sur place si tu ne rames pas plus vite ! »

« Ca va, ca va ! Je voudrais bien t’y voir, moi ! Il y a pas de courant ici, on irait plus vite à pied ! »

Le pauvre diable s’acharne sur les rames de la barque, les muscles noueux de ses bras, oints de sueur, jouant sous sa peau.

« Courage, après l’embranchement, ce sera plus facile. »

« Ouais, tais-toi et prépare le filet. Si on arrive là-bas et qu’il est troué, je te le fais avaler, Caut’ ! »

« Tais-toi aussi et rame, rameur ! »

Le voyage se poursuit dans le silence, chacun occupé à sa tâche et accompagné par le clapotement des rames sur l’eau. La pêche est une des principales sources de nourriture de la cité. La chasse et l’agriculture ne pouvant pas être développées à aussi grande échelle que sur un territoire comme Baie.

La barque parvient à la division, s’oriente vers l’Océan et entame une lente accélération. Très ténue au début mais plus vive au fil de la distance.

Alors Aybarra lâche les rames, coince ses mains derrière sa tête et s’allonge dans le fond de l’embarcation.

« Ahhhh ! Mon boulot est fait ! »clame-t-il avant de fermer les yeux.

Le deuxième homme reste éveillé, parachevant la préparation de son filet et surveillant d’un œil la direction du bateau. Tout se passe bien, se dit-il. Encore quelques minutes et il devrait rencontrer les premiers bancs de poissons. Mais voilà, aujourd’hui n’est pas un jour comme les autres et tout ne peut pas aller bien !

Bientôt, la barque ralentit.

« Aybara ! » crie l’homme en secouant son compagnon. « Pourquoi on ralentit ? Tu t’es trompé de bras ? »

Ronchon, l’autre se redresse et constate lui aussi le phénomène.

« Bah, la nature, c’est capricieux. Va falloir que je rame à nouveau ! », maugrée-t-il.

Il reprend possession des rames et se remet à l’ouvrage en jurant. La barque retrouve alors son rythme.

« J’ai soif. », se plaint le rameur.

« Tu as toujours soif, Aybarra. »

« C’est pas normal. »

« Quoi donc ? »

« Je dois ramer de plus en plus fort pour maintenir notre vitesse ! »

« C’est que t’as pas plus de force qu’un scorpion seché, mon gars ! »

Vexé, Aybara relâche les rames violement.

« Rame toi-même, moi j’en ai marre. »

La barque ralentit immédiatement, ralentit, ralentit,… et s’immobilise complètement. Là où d’habitude le fleuve porte les bateaux avec vigueur, il n’y a plus désormais qu’un calme plat. La surface de l’eau, complètement figée, reflètent les visages des pêcheurs comme un miroir.

« Que je sois changé en sable si c’est normal ! »

« C’est ce que je te disais, Caut’, c’est pas normal ! Par l’ombre d’Horosis, que j’ai soif ! »

« Moi aussi… »

Caut’ prend les rames à son tour et ils avancent encore un peu.

« J’ai trouvé les poissons… », annonce Aybara d’une voix aussi plate que l’eau.

Il tend le doigt vers une masse flottante non loin et le nouveau rameur rapproche la barque de l’endroit désigné. A perte de vue, des poissons flottent à la surface de l’eau, morts.

« Qu’est-ce que c’est que ca ? »

Aybara se penche par-dessus l’embarcation et plonge les mains dans l’eau, les secouant pour détecter quelque chose d’anormal dans le liquide. Il finit par placer ses mains en coupe et ramener de l’eau vers sa bouche.

« Hey, fais gaffe Aybara ! Elle est peut-être ensorcelée ! »

« Bah, si je ne meurs empoisonné, je vais mourir de soif… »

Et il boit…

…puis recrache !

« POUAAAAH !!!! Grands dieux ! Elle est salée ! »
« Ta cervelle a grillé, Aybara, on n’est pas encore dans l’océan ! »

Lui aussi, il goute et recrache aussitôt.

« Elle est salée… », grimace-t-il.

« Qu’est-ce que ca veut dire ? »

Ils s’interrogent du regard sans trouver de réponses, puis la barque remue un peu et repart en arrière, très doucement.

« Le courant s’inverse ?!? »

« C’est l’Océan qui rentre dans le Mnevis ! » s’écrie Aybara. « Voilà pourquoi l’eau est salée ! »

« C’est pas bon… », murmure Caut’.

A des dizaines de jours de marche de là, dans les marais du sud, se produit un phénomène semblable. Les marécages remuent, des bulles éclatent à leur surface et de l’écume se forme sur toute la région.

[Hors jeu : Spéciale dédicace à Calypso sur le nom de mes persos :p ]
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