[Evénement]Nous sommes ... la vie de tous les jours.

Forum En Jeu de la ville de Balamoun
En apprendre plus sur la Pyramide

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Ungle
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[Evénement]Nous sommes ... la vie de tous les jours.

Message par Ungle »

Entre les événements marquants de ces derniers mois, tous les avaient remarqués, un peu partout.
Le long des routes, aux portes des villes, aux tréfonds de la forêt pour chercher refuge.
Tous n’avaient qu’une seule idée en tête au contraire des grands de ce monde : survivre.
Trouver de quoi se nourrir et un endroit calme étaient leurs seules préoccupations quotidiennes.


Sinistrés, démunis, blessés, estropiés, dans tous les royaumes ils étaient là, livrés à eux-mêmes à l’heure où même les dieux ne répondaient plus à leurs prières.
Des hordes de malheureux arpentaient les routes depuis longtemps déjà, parfois harcelés par les bandits.
Certains même, au vue de la situation désespérée, commençaient à s’attaquer les uns les autres, à se voler, piller.
De bonnes âmes leur venaient en aide, mais cela n’était pas suffisant tant la horde était nombreuse.
Des guerriers tentaient de pacifier les royaumes, faisant de leur mieux, parfois brutalement, parfois plus diplomatiquement et avec plus de compassion.


Et puis, il y avait les autres, plus chanceux, plus … nantis.

Mais même ceux la ne tarderaient pas à être confronté au même problème.
Phénomène jusque là complètement mis de côté qui allait se montrer et s’ériger en vrai drame : la pénurie.


En effet, les catastrophes climatiques avaient tôt fait de réduire à néant les productions de l’année alors que séismes et autres cataclysmes s’étaient chargés de mettre à bas réserves et entrepôts, engloutissant par la même le fruit de récoltes de plusieurs années.
Cerise sur le gâteau, la magie n’était plus pour panser les plaies et compenser le manque de nourriture.

Le monde n’avait pas disparu dans le néant, mais il était encore bel et bien au bord du gouffre si tous ne prenaient pas conscience d’un autre danger, plus ... pernicieux.
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Zusse
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Re: [Evénement]Nous sommes ... la vie de tous les jours.

Message par Zusse »

Le gros banquier faisait tourner une pièce d'or entre ses doigts bouffis. Pourquoi se priver des plaisirs simples de la vie?

Sa grosse main garnie de bagues et de pierres précieuses était plus dextre quand il s'agissait de signer des contrats ou d'attraper des pâtisseries au miel: dans un de ces sports comme dans l'autre, il avait acquis une solide réputation et gagné toutes les batailles. Mais pour ce qui était du reste, le banquier n'était pas bien adroit! La pièce lui échappa des mains et alla rouler sous la table de son bureau.

"Mince! Soufis, chien! Ramasse la pièce qui est sous le bureau, dépêche-toi petite merde d'incapable!"

L'enfant aux yeux gris se baisse et tend son bras pour aller chercher l'écu qui est allé rouler hors de portée du gras énergumène qui tient la banque de Balamoun. Vite congédié, il part chercher un nouveau plateau de friandises au miel pour son employeur qui jappe désormais sur un scribe dans son bureau. Dans l'entrée de la banque se succèdent riches marchands, promoteurs immobiliers, femmes de nobles prêtes à aller perdre leur argent aux courses, aux bains ou au souk... Une barde habillée comme une employée de la banque vient d'être embauchée pour fredonner des chansons à tout ce monde qui se presse pour déposer de l'argent ou en retirer. La banque est une véritable fourmilière! Il faut dire que Balamoun est très riche.

"Les voleurs, les vauriens
Ces crapules dans l'ombre
Vous défaussent de vos biens.
Ces canailles aux mœurs sombres
Qui ne vivent de rien
Caché dans la pénombre.

Monseigneur prenez garde
Ces gamins vous harponnent
De leurs mains débrouillardes
Et détroussent votre personne.

Vos pièces d'or et d'argent
Ne sont plus en lieux sûrs.
Allez d'ores et déjà
Renforcer vos serrures.

À Balamoun, quartier
Protecteur des valeurs
Vivent des coffres scellés
Que ni pourboire, ni voleur
Ne peuvent faire cracher
Ses richesses, ses secrets.

Dans les entrailles terrestre
Multiples galeries
Travail de nain de maître
Sous vos ordres enfouis
De là sans votre accord
Y resteront encore."

La chanson de la troubadour sonne agréablement dans les oreilles de l'enfant et il se lance dans les rues ensablées de la Cité. Quelques minutes plus tard, revenu de chez Telka, le jeune Soufis dépose un plateau garni de pâtisseries dans le bureau du banquier. Le gros bonhomme est avec des clients. Dès que le plateau d'argent arrive dans son champs de vision, sa main attrape fébrilement un loukoum particulièrement reluisant.

"... oui, c'est ce que tout le monde m'explique. Pas de main d'oeuvre. Des projets, de l'or - tout ça on a, mais pas possible de mettre la main sur le moindre ouvrier capable! Quelle époque, je vous le dis, quelle époque! Les salaires sont pourtant très élevés, ici... Je me demande bien ce qu'il faudrait pour les faire sortir de leur lit, ces petits incapables.

Et qu'est ce que tu regardes toi? Dégage petit vaurien!"

L'enfant déguerpit du bureau en vitesse, un sourire sur le visage. Il a eu le temps de s'assurer que c'est le loukoum sous lequel il a collé une crotte de nez que son employeur a mangé en premier!
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Ungle
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Re: [Evénement]Nous sommes ... la vie de tous les jours.

Message par Ungle »

La rumeur se propageait, insidieuse.

"La Baie! La ville connait des émeutes de la faim sans précédents!
A Balamoun, des riches ont été molestés et leurs maisons pillées.
Le sud! Des groupes armés sillonnent le sud et sont tombés dans le brigandage!
PIRE!
Une foultitude de miséreux a trouvé refuge au monastère mais meurt de faim
alors que des révoltés rançonnent et ont dépouillé de tous leurs biens ceux
qui circulaient dans les environs.

Ils vont venir, ici aussi!
Ils vont tous nous tuer comme ils ont supplicié leurs victimes!
C'est l'OEUVRE DU MALIN!
C'est LA FIN DES TEMPS!"


Odyssée était-il vraiment à feu et à sang!?
Feen
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Re: [Evénement]Nous sommes ... la vie de tous les jours.

Message par Feen »

Les cris s’élevaient, montant d’une foule accablée par de multiples malheurs s’étant enchaînés les uns aux autres depuis longtemps déjà. La peur, la faim, la misère crasse oppressait le peuple de Balanoum qui hurlait aujourd’hui son désespoir.
Les plus nantis, une élite abritée dans des quartiers protégés, regardaient de bien haut ces gueux insignifiants dont ils peinaient à accepter l’existence.
Exploités et miséreux avaient pleuré leur condition pendant que d’autres festoyaient à des tables outrageusement garnies.

Mais malgré leur or, les plus fortunés n’ont pas été épargnés ! Ils ont été le catalyseur d’une colère jusqu’alors sourde.
Molestés, leurs maisons pillées, saccagées, aujourd’hui c’est le peuple qui est au-devant de la scène.
Le ventre vide, le cœur lourd, la foule avance et, après les quartiers riches, voici que celui des artisans fait les frais de la vindicte populaire.
Déjà plusieurs commerçants gisent sur le sol, les pavés fusent, le sang coule. Et si jusque-là une forme de crainte, tout autant que de respect, freinait ces gens à s’en prendre à la garde qui a tenté de maîtriser ce tumulte sans violence, elle est pour autant prise à parti. Rien ne semble plus pouvoir arrêter ce bain de sang au sein de la cité des sables.

Une voie du peuple s’élève pourtant pour tenter d’apaiser cette colère, mais déjà la colère n’est plus, ne reste que la faim et les instincts les plus primaires. L’auberge est prise d’assaut.
Feen
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Re: [Evénement]Nous sommes ... la vie de tous les jours.

Message par Feen »

Rage et violence, tel est le lot de la pyramide en ces tristes jours. La faim a creusé les ventres jusqu’à laisser exploser cette colère devant l’auberge.

Au sol déjà plusieurs blessés, des corps inertes, femmes, enfants... morts... La garde est débordée face à la foule et nul ne semble plus pouvoir
raisonner cette escalade de violence quand apparaît soudain sur la place un premier prêtre d’Horosis, puis un second, un troisième !
Divers pages et hommes de rangs et dans ce cortège, une grande silhouette au masque d’or : Pharaon ! Accompagné de la cour de la cité sacrée,
il est aujourd’hui au cœur de son peuple, un berger pour guider un troupeau de pauvres ères égarées par la misère.
Une voie puissante s’élève derrière le masque d’or, un père parle à ses enfants et soudain tous se fixent, beaucoup se jettent à terre à la vue de leur seigneur,
les plus hardis restent debout, l’air interdit.
L’allocution est de courte durée, quelques mots biens choisis et l’élu d’Horosis ramène le calme en une cité qu’on voyait déjà perdue, à feu et à sang.
A ses côtés, la même jeune femme qui avait tenté de ramener un peu d’ordre dans la foule, espérant par là même épargner quelques vies.
Hier fille du peuple, aujourd’hui aux côtés de Pharaon et introduite devant tous et par lui-même au sein du clergé d’Horosis.
Hier anonyme, aujourd’hui en charge de trouver solution à la misère des pauvres gens de la Pyramide.

Les cris se sont tus, la faim a été provisoirement soulagée, mais la colère envers les plus nantis n’a pas disparu... Le conflit reste larvé, les braises sont encore là,
prêtes à se raviver pour que naisse un nouvel incendie. Charge est donnée à la nouvelle prêtresse de trouver l’eau pour les éteindre définitivement...
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Ungle
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Re: [Evénement]Nous sommes ... la vie de tous les jours.

Message par Ungle »

Si l'arrivée tardive de Pharaon avait réussi à sauver les apparences pour le pouvoir, il n'en restait pas moins que, pour une fois, le peuple n'avait pas été dupe.
Et ca n'était pas la maigre distribution de nourriture, ni la punition de l'aubergiste, qui ferait oublier que l'administration de Pharaon n'avait rien fait et que la foule, enfin, du moins, une partie, ne devait sa subsistance qu'aux effets de la mise à sac de l'auberge et son tenancier.

Les morts non plus ne seraient pas oubliés ...

Dès lors, un fort ressentiment s'instaura contre l'entourage de Pharaon, ce dernier conservant l'admiration du peuple.
On le dit coupé de la réalité et abusé par un entourage s'accrochant à leurs factions comme des cafards.
On dit cette même administration, uniquement composée des grandes familles les plus riches du royaume qui accaparaient le pouvoir et étaient totalement corrompue.
C'est cela qui prévalait le plus ... car, Pharaon avait ordonné et prévu une distribution de nourriture qui n'arrivait toujours pas ou, arriverait trop tard.

Il est difficile d'avoir de l’appétit quand ... on est mort.
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Ungle
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Re: [Evénement]Nous sommes ... la vie de tous les jours.

Message par Ungle »

Lentement, insidieusement, l'information commença à arriver à Balamoun.
Les routes étaient bondées de bandits dont les rangs ne faisaient que grossir des suites de la situation dramatique de la cité.

La ville avait été mis à sac et une bonne partie de la foule révoltée s'était elle même servie, volant et pillant les commerçants de la ville au mépris des lois.
Mais le désespoir était tel ...

On disait que dans le même temps ... ceux ayant tourné le dos à Pharaon gagnaient le désert et se livraient à la rapine.
Un flot d'abord ténu puis de plus en plus important ne faisait que grossir leur rang ... les distribution promises par les autorités n'arrivant pas.

Ce qui était sur, c'était que ca allait mal, très mal en Balamoun.
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Ungle
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Re: [Evénement]Nous sommes ... la vie de tous les jours.

Message par Ungle »

Les escarmouches, les pillages et autres attaques se multipliaient dans le désert alors que
les bandits pullulaient et semblaient même se multiplier!

Il était désormais presque impossible d'atteindre Balamoun sans se faire attaquer.

Et toujours aucune trace de la garde et autre âme guerrière.
Pharaon se terrait dans son palais luxueux alors que ... même sa promesse de ravitailler le peuple de la cité n'avait été que du vent.
Le tavernier avait été réquisitionné pour se charger spécifiquement de cela et expier sa faute ... ce qui avait eu pour conséquence la fermeture de son établissement ... un mal venant s'ajouter à un autre!

La Pyramide avait été le seul royaume d'Odyssée à ne pas savoir sortir des crises ayant suivi les cataclysmes.
Loo
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Re: [Evénement]Nous sommes ... la vie de tous les jours.

Message par Loo »

Le monde vit la fin du Néant... et ce ne fût pas le vide.

Déjà les inondations avaient pourries les récoltes, la foudre incendié plus de chaumières que les armées sombres d'Ananke. Les vents violents et les soubresauts telluriques modifié le paysage. Certains devinrent fous – et le restèrent. D'autres méchants. Ont vit des cimetières surgirent des goules et des morts revenus.
Puis l'As Thot Koalt fût vaincu. Tout changea néanmoins : la magie s'éteint, les Dieux se firent muets. Les Héros se lancèrent aux trousses des mythiques Pierres d'Ashura et le monde bascula.

De toutes parts sortirent des troupes d'hommes et de femmes affamées, quémandant ça et là. Certains groupes s'enhardirent, se prirent à vivre comme des bêtes, attaquèrent les voyageurs. Mais ces grandes troupes n'avaient pas de tête, et d'autre idéaux que leur ventre vide. Tôt ou tard il furent calmés, ou achetés – ou réduits.

Mais ils ne furent pas les seuls dont la vie changea à l'aube de cette aire nouvelle. Certains formèrent des groupes plus petits, déterminés. Plus mobiles, plus aguerris que les troupes de gueux ils résistèrent plus longtemps, et certains peut-être encore perdurent, par delà les montagnes, au portes du désert ou dans quelque gorge reculée. Mais ces petits groupes ne se rencontrèrent pas, restèrent dans leur petit territoire étriqués à vivre en bête traquées.

Ils n'en fut pas de même de certains autres. Ceux-là, pour la plupart anciens guerriers, pêcheurs ou gens de mer, se tournèrent vers l'océan. Ils n'aspiraient pas qu'à survivre, ils aspiraient à quelque chose de plus grand, de plus fort : ils voulaient leur liberté. Libres du joug des puissants qui se reposaient sur la puissance de leurs magies, libres de l'emprise des clergés et libres des malédictions divines. Ceux-là savaient se battre pour certains, pêcher pour d'autre, naviguer pour beaucoup. L'océan immense leur tendait ses eaux poissonneuses, ses embruns vivifiants, ses promesses de trésors enfouis, l'espoir d'un nouveau monde.
Ces petits groupes se formèrent en divers points de la côte, de crique en calanque, de baies en estuaires. Puis certains se rencontrèrent, fraternisèrent.
Ils s'enhardirent, trouvant plus simple de récupérer directement certaines cargaison une fois chargée sur un boutre, récupérant des armes dans les armureries des milices ou de la soldatesque. Quelques adeptes de Faun se lièrent avec eux, leur apprenant leurs astuces, les différentes manières de monter des réseaux, de communiquer, de travailler en groupe de divers taille suivant la « tâche » nécessaire.

Les bruits se mirent à courir, les langues se délièrent dans les troquets borgne du port de la Baie, dans les gourbis sombres près des docks de Balamoun. Un nom, surtout, passa de bouche à oreille, le nom d'un capitaine qui rassemblait autour de lui un équipage de braves. Cet homme, disait-on, promettait aventures et richesses – partagées équitablement. Il voulait fusionner en une force commune ces individus isolés, créer comme une confrérie que d'aucun déjà appelait les Frères de la Côte.

Mais surtout, cet homme leur promettait un trésor plus glorieux encore que toutes les richesses des Orlhanir : la liberté. Fi des dieux et de leurs magies, fi des mages et de leurs manigances, fi des puissants et des intolérants, fi de la morale : l'océan comme terrain de jeu, les trésors comme récompense, la mort comme camarade, et la belle vie parmi ses frères ; voilà ce qui se disait à voix basses parmi les marins boiteux et les pêcheurs avinés attablés dans les tavernes louches.

Il ne manquait plus qu'une bouteille de rhum et la vie de misérable deviendrait sublime.
Loo, MJ de plus grand chose
< Noobiroo > noyer Paris, c'est pas comme rincer des haricots
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