Duel aux portes

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Zodrom
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Duel aux portes

Message par Zodrom »

Deux moines, deux combattants. Quatre personnes se tenant sur le sentier menant aux portes du Monastère,
affrontant la fraicheur de la neige et la morsure du vent. Les deux guerriers se faisaient face, se jaugeant du
regard. Le premier, un lancier aux temps grisonnantes et aux traits marqués par les années, tenait fermement
la hampe de son arme, attendant que son adversaire daigner s'équiper de la sienne. L'homme, légèrement vêtu
pour un guerrier tendit le poing devant lui et après quelques mots prononcés à voix basse, fit apparaitre une
immense hache d'énergie bleutée. La lumière de l'arme pulsait au rythme de la respiration de ce qui semblait
être un prêtre. Et c'est au moment où cette pulsation cessa que ce serviteur d'un clergé facilement identifiable
chargea.

La neige fondait sous l'énergie déployée par l'arme invoquée et les rares herbes qui pointaient le bout de leur nez
ployaient sous le souffle dégagé par les mouvements du prêtre. Chargeant le premier, il brisa aisément la défense
de son adversaire, déchirant les chairs du chasseur avec une facilité déconcertante. Sans doute abusé par
cette apparente faiblesse, le kainite ne vit pas venir le coup d'estoc du lancier, qui tenta de pourfendre l'attaquant
de sa lance.

Reculant de quelques pas, une main sur son abdomen, le prêtre de la guerre analysa la situation. Mais cette blessure
subie ne l'arrêta pas, bien au contraire. Une rage inhumaine s'empara alors de lui, tandis qu'il bondissait sur son adversaire.
Le chasseur de dragons ne pu que subir cette déferlante de coups, ployant tel un jeune arbuste face à un bûcheron.
Chacune de ses tentatives de contre-attaque se voyaient contrées par le plat de la hache du prêtre, en une
onde de choc qui affaiblissait son bras à chaque coup donné.

Comme les murs de l'ancienne place forte qui se délitaient sous le poids des âges, le chasseur semblait avoir perdu
sa vigueur d'antan. Tout comme les murailles, il avait à son tour cédé aux coups de hache de son adversaire. Le
choc avait été rapide et il ne s'était sans doute pas attendu à une telle intensité. Il posa un genou à terre, peinant à
reprendre son souffle.

Cette défaite l'avait brisé physiquement; sa lance s'était d'ailleurs fendue sous la puissance des chocs. L'homme avait investi
toute sa force, son talent et son expérience dans ce combat, mais cela n'avait pas suffit. La supériorité du Kaïnite avait été
écrasante. Et alors que ce dernier se rapprochait du chasseur, les spectateurs présents craignirent une exécution sans sommation.
Mais au lieu de ça, le serviteur du Dieu de la Guerre tendit une main au lancier, l'invitant à se relever à l'aide d'un franc sourire.
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