Dans le temple de la Baie

[Aotearoa]

La jeune femme pénétra pour la toute première fois
dans le temple et le spectacle qu’elle découvrit la
laissa sans voix. Il ne manquait rien en ces lieux
qui ne pouvait frapper l’esprit ou les yeux !

Passé les immenses et lourdes portes, c’était la
partie centrale du temple qui recevait le visiteur.
Elle avait soixante coudées de hauteur, une longueur
égale et vingt coudées de largeur. A leur tour ces
soixante coudées étaient divisées : la première
section offrait, sur une étendue de quarante coudées
des œuvres admirables, des triptyques d’une grande
beauté réalisés par les plus grands Maîtres Artisans
de la baie.

Partout revêtu de splendides vitraux, le Temple
brillait, aux premiers rayons du jour, d'un éclat si
vif que la jeune femme due en détourner le regard
comme des rayons du soleil.


L’odeur dégagée par l’encensoir, avec les treize
parfums dont il était rempli, et qui provenaient de
la mer et des régions habitées ou inhabitées
d’Odyssée, rajoutée encore plus au coté mystique du
lieu et rappelé ainsi à chaque visiteur que tout ici
appartenait à la Lumière et existait pour la Lumière.
Dans la partie la plus reculée de l’enceinte on
pouvait deviner la nef où trônait un immense autel sur
lequel un candélabre brillant de mille feux rappelait
simplement qu’ici demeurait La Lumière Divine.

La jeune femme qui était restée à l’entrée du temple
s’avança vers l’autel, comme attirée par lui, et
arrivée au pied de celui-ci, mis genoux à terre
malgré la lourde robe métallique qui couvrait son
corps et s’inclina.

Aotearoa resta un long moment immobile, s’imprégnant
de toute la force qui émanait de ces lieux. Ce lieu
bâti pour Vénéra par les hommes, ce lieu crée et
choisi par elle pour devenir sa demeure sainte.


Ce fut la voix d’une femme qui la tira de sa contemplation.


Aotearoa se releva mais la jeune Templière était déjà
à l'entrée du temple pour en sortir. Ne voulant pas
crier dans ce lieu sacré, elle ne put que regarder
s’éloigner celle qui venait de la saluer.

La jeune femme fronça les sourcils car trop absorbée
dans sa méditation elle n’avait pu saluer à son tour
la très belle femme habillée aux couleurs du temple.


Elle se dirigea alors vers la sacristie d’où montait
une voix.

La jeune femme poussa la porte et s’adressa à Vipère,
un inconnu ne portant pas les couleurs du Temple :

« Bonjour étranger, je cherche à m’adresser à un
disciple de Vénéra, sais-tu à qui je peux
m’adresser ? »