On dit que...

[Rumeurs]

[Deux petites vieilles, assises sur leur bancs, commentent les derniers échos de la cité.]

"Vous ne savez pas la dernière?" dit l'une.

"Non?" [L'autre fit comme si sa curiosité n'était pas piquée au vif. En pure perte, car la première fit un petit sourire de connivence.]

"Je tiens ca du beau fils de la tante de mon mari, vous savez, celui qui qui est veuf, puisse Horosis accueillir l'ame de sa femme.
Figurez vous qu'il a apprit qu'on posait de drôles de questions sur l'harkebi. Si vous voulez mon avis, il ferait bien de se méfier celui la, ce n'est jamais bon lorsqu'on s'intéresse de la sorte à quelqu'un, surtout en posant les questions à n'importe qui."

"Non? Pourtant c'est un jeune homme absolument charmant. Une fois, on m'a dit qu'il avait aidé un miséreux, et pourtant, Horosis sait que la cité a régulièrement fait appel à ses services pour la sécurité de nos rues, avec de tels personnages...."

[Les deux vieilles hochèrent lentement la tête, à l'unisson, leur langue claquant sous leur sentence implacable.]

"Et savez vous que l'embaumeur aurait tué sa femme et ses enfants?"

"Quoi?! Noooon mais lequel?"

"Lui!"

"Lui?! Mais il revient dans la cité, à ce qu'on m'a dit !"

[Ensemble.] "Rhoooooooo"

[Et les deux petites vieilles restèrent sans dire mot, contemplant la vie qui s'écoulait autour d'elles comme le courant d'un ruisseau, petites gouttes d'eau inconscientes du danger qui les menaçaient, alors qu'elles, les deux roches, immuables, savaient... Oui, elle savaient...et allaient s'empresser de répandre leur savoir. La cité en dépendait, n'etait il pas?]