Oveliane a écrit : je trouve dommage de ne pas signer ta prose de ton nom. ça lui enlève une part de sa légitimité,
comme si, tu n'assumais pas tes propos. Du moins, je le ressent ainsi.
Aloorrss... j'avoue avoir trouvé de meilleurs pseudo. Mais ce n'est pas évident, on ne dispose pas de beaucoup de caractères. Ce n'est pas que je n'assume pas, mais comme je viens un peu en homme qui connaît et explique la vie, au moins ça montre que je ne cherche à recevoir ni pierre, ni fleur. Et puis il faut aussi avouer que la paranoïa couve quelque part : mes ennemis sont partout autour de moi, ma nuque me picote, je le sens. Il y a aussi un brin de timidité (imaginez un timide loquace ? C'est la démence qui le guette... ou l'anonymat). Et sans doute pour finir, un zeste de lâcheté, mais là tu vas me répondre que c'est ce que tu disais (vilaine, va).
Bref, en tout cas je suis d'accord avec toi concernant les desc, Moloch. Effectivement, ce débat me dit quelque chose...
Achab a écrit :Message à l'inconnu : Tu es sûr que tu n'as pas relu Vincent Jouve récemment ?
Oui oui, tu ne veux même pas savoir ce que je lis en ce moment. Si c'était à La Poétique du Roman que tu pensais, il traîne dans l'étagère de mon frère. J'y jetterai un oeil si tu me dis que ça vaut le coup ^^
@ Lirdal : oui, tu as été plus clair. Après, je me doutais bien quand même que tu ne crachais pas sur les pures descriptions, mais j'avais envie d'en parler ! Ton illustration des travers pervers dans lesquels il ne faut pas tomber est aussi pertinente, c'est pour cela que je conseillais une certaine prudence dans l'utilisation d'une quelconque subjectivité.
@ Lazuli et Ablaze (qui rejette mon parallèle avec le roman

).
Déjà, par pur esprit de contradiction, dans les livres dont vous êtes le héros, bin on n'est pas seulement lecteur.
Plus sérieusement, je reconnais que le PPA se prête beaucoup plus facilement au développement des pensées profondes... MAIS ! Car il y a un MAIS ! Il ne couvre pas toutes les situations. Je pense par exemple aux réactions émotionnelles liées à une autre personne. Prenons un exemple concret : je rencontre une femme et là, coup de foudre. Je sens mon petit coeur couler dans mes pieds, ça me donne même la nausée (avouez, vous n'avez jamais eu de coup de foudre

). Bref, je suis là tout ému, et j'aimerai bien m'essayer à une petite envolée lyrique. Bien sûr je peux faire un PPA à 'chais pas qui, sans raison, juste pour le plaisir d'être lu. Mouais. Perso, je le ferais pas. Alors quoi ? Suis-je condamné à ne jamais écrire l'amour que sous couvert de regard énigmatique et de soupir à coeur fendre ?
Je fais une petite parenthèse pour revenir à Lazuli. En fait, je trouve qu'il y a un parallèle intéressant à faire entre film et livre. Parfois, je me promène dans la rue, je m'arrête sur le pont xx xx Xxxxxxxxxxx et je contemple lx Xxxxx. Ou la Seine, je sais plus. Ses couleurs sont changeantes. Parfois l'eau est grise, comme les façades tristes de la ville. Parfois, elle a le vert d'une mer profonde. Je m'imagine les mots qu'il faudrait mettre sur ce tableau pour en restituer l'image, une fois retourné chez moi, ou pour essayer de la transmettre à un tiers, qui ne serait pas aller se promener aujourd'hui. C'est dur. Ce genre de démarche s'applique à n'importe quelle scène, incluant des personnages ou nom, des dialogues ou des silences. Les livres qui me touchent le plus sont ceux qui font naître un monde en moi. Je les lis, et je vois se dessiner derrière un paysage, je sens des odeurs, j'entends le cri des oiseaux dans le lointain. Etait-ce exactement ce que l'auteur souhaitait transmettre ? J'en doute, mais ça marche. Les personnages évoluent dans ma tête, et les émotions qui les animent font écho en moi, quelque part dans les replis de mon coeur. C'est cette capacité de faire d'un FA un véritable film, et même plus car l'odorat, le goût et le toucher ont aussi leur place, qui fait pour moi un bon écrivain et un bon joueur.
Maintenant, car je sens qu'on se demande où je vais (moi aussi d'ailleurs), comment retransmettre les émotions ? L'intensité du regard amoureux ? La beauté de l'actrice qu'on voie jouer sur un écran dépourvu de relief ? Et bien le mode 4) peut venir à la rescousse ! Le neutre extérieur ne permet pas trop les envolées lyriques AMHA, et moi parfois, j'aime les envolées lyriques. En fait, je trouve la "subjectivité subtile" plus à même de retransmettre les émotions, quelles qu'elles soient, et qui peut traduire en quelque sorte l'émotion qui passe quand on regarde un film, ou dans la vraie vie. Car même dans le cas d'une colère noire super évidente pour tout le monde, si je veux un peu m'attarder dessus, je teinterai mon texte de subjectivité colérique. Et il y a d'autres réactions que celles qui sont évidentes pour tout le monde, et qui mériteraient aussi qu'on essaie de les décrire.
Finalement, probablement qu'aucun d'entre nous ne changera significativement sa façon d'écrire des FA, mais c'est intéressant d'échanger des points de vue, ce me semble. Pis ça guidera peut-être les plus perdus, hé hé.