Autour d'un feu.

Forum En Jeu de la ville de Balamoun
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Elios
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Enregistré le : 26 juil. 2009, 19:01

Autour d'un feu.

Message par Elios »

C'était durant la grande fête de Balamoun, célébrant les crues salvatrices et riches en éléments du fleuve.
Les champs n'étant pas encore labourable tant ils étaient gorgés d'eau.

Il régnait une ambiance particulière, les habitants, même inconnus entre eux s'interpellaient, s'invitant et s'offrant à boire et à manger.

C'était le moment où le pauvre côtoyait le riche, sans différence, les deux bénissant simplement les Dieux de la prospérité à venir.

Les femmes avaient mis leur plus beau atout, voilant leurs visages de soies transparentes, laissant leurs yeux bleus, verts et noirs pour seul joyaux du visage. Ces pierres des âmes prenant vie à la lueur des torches et feux épars.

La nuit venait à peine de déposer son voile de velours qu'un des patios à proximité de la Pyramide venait d'être réquisitionné par quelques enfants de la cité des sables.

Ils étaient assis à côté d'un petit feu combattant la fraîcheur naissante. Derrière eux, entouré de palmiers, une fontaine délivrait le flot continue de son or bleu. Son eau brillait tels des diamants azur des dunes.

Dans le sable, jambes croisés, sur des caisses ou encore sur le rebord des murets tous étaient assis.
A leur côté, des jattes contenant des figues, des dattes et du miel. D'autres étaient remplis de pâtisserie locale, concurrençant entres elles de sucres et de gras. Aux ventres bien remplis s'additionnaient une fin de journée de jeux et de joies.
Aussi malgré qu'ils étaient une dizaine, que leur voix aigu monté aux étoiles avec leur rire, ils étaient calmes... De fatigues.

Le plus anciens, Al'm allant sur sa onzième années fit taire un plus jeune :

_ Si c'est vrai, je l'ai vue un jour ou je suivais mon père.

Bal'haman d'un an son cadet, secouait la tête incrédule.
Les autres ne disaient rien, captivés. Al'm de son doigts dans le sable dessina un chose étrange mis humain mi cheval, au proportion infantile.

_ C'était une fille ! Ses sabots cognaient sur le sol, un monstre, puis elle disparut dans la Pyramide.

Les autres rigolèrent et se moquèrent de bon coeur...

_ N'importe quoi, ça peut pas exister ! On le saurait sinon.

Vexé Al'm se renfrogna, ses sourcils se touchant presque d'un coup de sandale il fit disparaître son dessin. Jetant ainsi du sable sur Bal'Haman. Accident ou pas ...

Les conversions continuèrent, tous parlait à qui mieux mieux, se faisant peur avec des histoires de momies à tête de crocodile, d'âmes errantes et criantes.

Al'm silencieux s'écria :
_ Elle venait de la Forêt.

Et là le silence se fut.
Car s'il y avait bien quelque chose dont les enfants du sable avaient peur, c'était des habitants de la forêt.
(Bon ce n'est pas tout à fait exact. En fait les enfants ont peur en premier des démons d'Ananke. Mais le peuple vert vient en deuxième position.)

De la forêt reprirent-ils en cœurs...

Seule une bourrasque de sable répondit à ce moment là, donnant la chair de poule à certain.

_ Maman elle me dit toujours que si je ne suis pas sage un druide viendra et me prendra ! Il m'emmènera dans la forêt et il fera un trou dans le sol pour me changer en arbre. Dit Moussab, six ans.

Jir'obvi, la seule fille, 9 ans répondit :
_ Il parait qu'ils envoient du monde partout, mais partout, ce sont les rôteurs, ils prient Te Banane leur déesse pour qu'elle leur montre les enfants qui font des bêtises, puis ils lui volent tout ses jouets ( ce faisant elle sera fort contre elle une poupée faite de roseau )

Tout le monde éclata de rire.

_ Pas les rôteurs Jir' dit Al'm, les rôdeurs, et c'est pas Te Banane c'est Te Dadane. ( il pleurait de rire pendant que d'autres minaient des gens se faufilant et se cachant, rotant pour s'appeler.)

Bal' continua
_ La bas en forêt les arbres ils sont si haut qu'on voit pas le ciel. Même que les oiseaux ils savent pas voler, ils sautent de branches en branches.
Puis ils parlent avec les druides et eux ils sont toujours tout nus.

_ Beurkkk dit Jir', ils sont sales.

_ Ben quand on aime la nature on s'en fiche de se laver.

Certain d'entre eux trouvèrent que du coup c'était génial la vie en forêt.

_ Il parait même qu'ils n'ont pas de loi, tout le monde fait ce qu'il veut. Y'a pas de Pharaon comme chez nous. Du coup c'est pour ça qu'il n'y a pas de maisons. Ils arrivent pas à aligner deux pierres sans se facher!

Un bruit de pot d'argile tombant les fit sursauter.

_ C'est peut être un prédateur dit Al'm à Jir imitant un monstre.

La petite se mit à pleurer, un peu, criant à l'enfant d'arrêter. Sa poupée de roseau était sur le point d'étouffer tellement elle était serrée.

_ En forêt si tu marches sur une fourmi tu dois mourir, ils rigolent pas avec ça, tu casses une branche ils te coupent la main, c'est Blino le responsable du champs de dattes qui m'a dit ça. Il me l'a dit car il a dit qu'il venait de la bas, et que si je montais encore aux arbres pour les prendre des dattes il me coupera la main. Qu'il sera pas puni par qu'il venait de la forêt et que c'était normal là bas.

_ Puis ils veulent tous nous tuer, c'est leur déesse que le veut. C'est pour ça que nous on a du sable. Comme ça ils se perdent en venant, y'a pas d'arbres et nos oiseaux à nous ils leurs disent que des bêtises. Ils nous aiment pas car nous on aime Horosis.

_ Pff eux ils aiment que la vie... ( les enfants rigolèrent ) comme si on vivait toujours. Ben y'a la mort après! Et ben eux ils en ont peur et pas nous. Et toc.

Tous rigolèrent.

Les histoires continuèrent, montant dans la nuit comme les braises rouges dans le vent.
Au loin la rumeur de la mer faisait échos. Et plus loin encore la vie suivait son cours même en forêt, cette terre de monstres voleurs de jouets et d'enfants pas sages.
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