- La grande Chasse -

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Crow Nihil
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Enregistré le : 13 oct. 2014, 20:05

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Message par Crow Nihil »

Une ombre planait dans le ciel bleu des pentes désolées de la montagne.
Le blanc recouvrait tout, et le froid dévorait tout.
L’ombre tournoyait, allant et venant, elle semblait attirée par deux masses qui se mouvaient difficilement dans la neige, deux masses mi- humaines, mi- elfes, semblables l’une à l’autre.

« Saleté de moineau ! Depuis qu’il nous a chipé not’ lapin, il nous quitte plus d’une semelle ! »

« Aigle. »

« Ouais bah, dans tous les cas, qu’il s’approche voir ! J’commence à avoir faim moi, puis sans magie, va falloir qu’on se fasse des provisions... Je te jure qu… »

Soudain, les voix s’arrêtèrent, tous deux avaient vu un animal, une proie, un déjeuner, une provision…

« Une chèvre ! »

« Un Bouquetin… » Relança le deuxième demi-elfe, tout en faisant signe à ce qui semblait être sa copie conforme de baisser le volume.
Silencieusement, celui-ci pointa du doigt la bête tout en sortant une dague de sa ceinture. Les deux frères semblaient s’être convenu d’une chose, qu’il soit chèvre ou bouquetin, cet animal serait mort dans l’heure.
Toutes dagues dehors, ils s’approchèrent doucement, jusqu’à se situer à quelques mètres de la bête, derrière une roche.

Puis l’un commença un décompte avec ses doigts.
Trois…
Deux…
Un…

Et il se lance ! Furtivement, il se glisse dans le dos de l’animal, puis l’assène de coups.
L’animal est tétanisé, piégé, et voilà qu’un demi-elfe tout comme le premier, se glisse face à lui et en rajoute. Cette fois c’est la panique, et la pauvre bête se coince une patte entre deux pierres en tentant de fuir. Les coups pleuvent, et la bête encaisse.

« Ca ressemble pourtant bien à une chèvre de près ! Je suis sûr que tu n’as même pas besoin de moi, non ? »

« Garde ta ... *humpf* … salive pour quand on le mangera autour du feu ! »

Le bouquetin était toujours tétanisé.

Mais alors qu'une nouvelle salve d'attaques meurtrières arrivait, la bête reprit ses esprits.

Celui qui s’imaginait déjà manger la bête, plus près, plus agressif, se mangea alors ses cornes .

Le cou solide de l'animal se balança sur le côté, et l'une des cornes pointues de près d'1m s'enfonça alors dans la chair de l'attaquant, le projetant sur quelques mètres.

« Bêêêêêêêêêêêêêêêêêê !!! »

« Bon, j’crois que t’as encore besoin de moi. »

Lança le demi-elfe toujours debout, en venant tapoter sur l’épaule de son frère.

« Mais pendant que t’es à terre, faut que je te dise, j’ai pas confiance en cette chèvre. Trop louche. Trop puissante. Ou alors c'est toi qui es trop nul…
Ca cache quelque chose.
Sinon… Pas trop mal ?» Ajouta-t-il en l’aidant à se relever.

Jamais de sa vie il n'avait pris un coup aussi puissant. A terre, c’est la surprise qui l’envahit, puis la colère lorsqu’il se relève. Cette colère se transforma en fureur en entendant les remarques désobligeante de son jumeau.

« Mais aide moi avant qu'il se dégage ! Imagine que c'est un nain si tu veux ! »

Le jumeau prudent –ou flemmard- tiqua à la remarque de son frère.

« Un nain ? Maintenant que tu le dis il ressemblerait presque à un nain. Aussi laid. »

Après une courte observation du bouquetin immobilisé, il se jeta une nouvelle fois sur la bête. De concert avec son frère, les coups fusaient, avec plus ou moins de réussite, encore et encore.
Chaque phase de ces nombreuses attaques étaient entrecoupée de temps de pause, et d’informations vitales telles que:
« Plus coriace que je ne l'aurai pensé ! » ou bien « Il riposte bien le bougre »…
Encore et encore, jusqu’à ce que celui qui semblait prudent attaque et en se prenant un léger contrecoup, tombe comme une fleur.

« Raté... »

Tout se précipita dans la tête de son frère encore debout. Un simple bouquetin leur faisait manger la poussière ? Comment était-ce possible ? N’avait-il pas combattu plus féroce ?
Alors que toutes ses questions occupaient ses pensées, son frère se releva.

« Je… Encore ?... Nom d’une pipe ! »

La malheureux maladroit se concentra, ses yeux se plissèrent, et alors que sa démarche était chancelante, il ancra ses pieds dans le sol, comme déterminé à en découdre.
Puis il observa son frère. Il le jaugea du regard, et lui sourit, avant de se tourner vers le bouquetin, la tête légèrement de travers.

« C'est en hommes libres que nous sommes venus nous battre, en hommes libres que nous sommes… Mais comment garder notre liberté ?.. Il faut se battre !

Oui… Oui… Battons-nous ! Et nous mourrons peut-être… Mais… Fuyons et nous vivrons ! Quelques temps du moins… Et un jour, sur nos lits de mort, bien des années auront passé… Et peut-être regretterons-nous de ne pouvoir échanger nos tristes vies… Vies épargnées ici pour une chance, ou deux, ou une petite chance de revenir et tuer ce ‘Bouquetin’, car j’ai bien compris que le ‘Bouquetin’ est meilleur que la chèvre !..
…Il peut nous ôter la vie mais il ne nous ôtera jamais notre liberté ! »

Le demi-elfe inspira longuement, et tout en se jetant sur le Bouquetin, cria.

« LIBERTEEEEEEEEE !!!!!!! » Avant de se reprendre un coup, et de retomber lamentablement.

Jamais son frère ne fut plus silencieux, il observa la scène, circonspect, avant d’hausser les épaules, et finalement se jeter lui aussi sur la bête… Et d’à son tour s’écrouler en sentant une corne lui effleurer le visage.

...

Quelques heures passèrent, et la neige commença à former de petits monticules sur leur corps inertes. Alors qu’ils se réveillaient doucement, ils virent la bête au sol, aux portes de la mort.
Ils avaient réussi. Ils l’avaient fait !

Puis d’un rapide tour des environs, ils purent voir qu’une autre personne était aussi présente, l’épée dans une main, un chiffon dans l’autre.

« Il m’a fallu deux coups pour l’occire les gars, si y’a une chose dont je suis sûr, c’est que vous n’avez pas grand avenir dans la chasse ! »

Les jumeaux se relevèrent difficilement, un sourire amer au visage, sous les rires de ce qui semblait être un mercenaire. Le ciel était toujours bleu, mais l’ombre n’était plus. L’aigle trônait maintenant fièrement sur sa nouvelle proie, dûment méritée.

« On verra… On verra… »
Afin de préserver le monde de la dévastation.
Afin de rallier tous les peuples à notre nation.
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