Douce mélopée sur les quais

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Douce mélopée sur les quais

Douce mélopée sur les quais

Message par Douce mélopée sur les quais »

Une pâle et jeune femme brune, vêtue d’une
unique et pauvre et vielle robe de paysanne usée,
de celles qu’on trouve dans les montagnes du
nord, souillée de sang délavé par l’eau et
imprégnée de ce mélange, que l’on avait plus
d’une fois vue courir, et vue aussi transportant
un seau vide qu’elle avait rempli à la fontaine
et porté plein, retournant vers le sud, revint.

Elle traversa la place, d’un pas vif, se dirigeant
vers le Port, puis en réapparut, tenant dans ses
mains, en plus de son grand sac sombre,
deux petits bâtons d’environ quatre pouce,
deux dixièmes de demi pouce, et trois centièmes et
demi de quart-de-pouce chacun de long, de
ces bâtons que l’on trouve en abondance par terre,
pas loin, de ceux que la scierie rejette car trop petits et inutiles.

S’approchant de la fontaine, elle ôta ses chausses
d’un sourire grave et pourtant charmeur et cogna
ses bâtons l’un contre l’autre, qui
faisaient TAC, TAC, TAC puis les posa par terre, à
côté des chausses et du sac, sac qu’elle avait posé
lui aussi et, s’asseyant sur le rebord de la
fontaine, elle commença à fredonner doucement
une mélodie paisible et déroutante…achevant d’attirer l’attention.

Tout le long de cette esquisse de chant, ses yeux noirs parcouraient
les murs, le pavé et les recoins divers…cherchant une présence…son
sourire s’élargit d’un coup, reconnaissant le fidèle compagnon de
bardes, qu’elle avait vu tout petit…un chat des rues qui avait bien
grandi depuis qu’il était chaton, ce qui était assez normal tout le
monde l’admettra, c’est l’usage !!!! (Les chatons rétrécissant au fils
des mois sont des animaux qui n’appartiennent qu’à l’imaginaire
collectif.), venait de sauter du haut d’un toit et, assis en bon
mélomane, attendait, se tenant au loin.

Elle se leva et salua gracieusement l'assemblée, s'inclinant très bas
miliciens, hommes, hommes félins, femmes, enfants, écureuil et
chat!...puis elle se rassit.

Son visage prit alors l’expression d’une douceur infinie et elle
chanta, d’une mélodie sobre et simple, avec mélancolie ces vers,
regardant en direction du tribunal.


D'Astre Roi, bon, riche, enivrant
N'existe de plus rayonnant
Qui de sa saine et chère ardeur
Généreuse, apporte chaleur.

De si peu brille et tant excite,
La très grande sagesse invite
A tout donner… Le vent n'a rien,
Des rapides mains, rien, ne craint.

A mûrir le fruit des labeurs
Est des hauts succès le meilleur
L'unique et simple soin d'oeuver
A ne se pesamment charger.


(Elle se leva et monta pieds nus sur le rebord de la fontaine où,
maintenant espiègle, elle sautilla et dansa, en faisant inlassablement
le tour, jusqu’à donner le vertige à chacun, chantant et répétant
toujours les mêmes vers mais à chaque fois avec une intonation
différente, frappant dans ses mains pour s’accompagner.

Puis elle cessa d’un coup, près de son sac et de ses bâtons et sourit
à nouveau. Et, de ce sourire, elle se pencha, tant et tant pour
chercher un objet dans son sac que les paris allaient bon train entre
les habitants de la Cité Blanche pour savoir si elle allait tomber ou
non…et surtout…de quel côté !!!!

Elle mit un certain temps à trouver ce qu’elle cherchait…non que le
sac semblait trop plein et rendait toute recherche hasardeuse : en
fait la jeune humaine semblait suivre à la perfection les préceptes de
ses vers, tant elle paraissait ne presque rien posséder !!!!!!...A
moins que ce ne fussent ces ci-dessus-cités préceptes qui la suivaient
et la poursuivaient. Et c’était en tout cas une compagnie qui valait
mieux que beaucoup d’autres !...

Donc le sac semblait bien peu rempli…mais ce n’était chose aisée de
trouver quoique se soit dans une position si extravagante, si
périlleuse et si tordue !

Elle tira finalement de ce sac, avec un soin immense et une émotion
encore plus grande, une humble couronne de branches de lierre séché
et…point ne tomba !!!!

Et cette couronne végétale fut posée sur sa chevelure brune et
désordonnée, parachevant l’aspect champêtre et exotique de la jeune
personne en cette Cité.

Elle sauta à terre, victorieuse de cette acrobatie qui ne la mena ni
dans l’eau, ni à l’étalement douloureux sur le pavé, et elle ramassa
les bâtons d’environ quatre pouce, deux dixièmes de demi pouce, et
trois centièmes et demi de quart-de-pouce chacun.

Et, rechantant, elle jongla...

Elle jongla en faisant passer comme la tradition de ces jeux le veut
le bâton gauche à la main droite et le bâton droit à la main gauche
puis le bâton gauche à la main gauche et le bâton droit à la main
droite, puis…encore et encore et ainsi de suite.


D'Astre Roi, bon, riche, enivrant
N'existe de plus rayonnant
Qui de sa saine et chère ardeur
Généreuse, apporte chaleur.

De si peu brille et tant excite,
La très grande sagesse invite
A tout donner… Le vent n'a rien,
Des rapides mains, rien, ne craint.

A mûrir le fruit des labeurs
Est des hauts succès le meilleur
L'unique et simple soin d'oeuver
A ne se pesamment charger.


(Elle jonglait de plus en plus vite…jusqu’à finir par cesser de
chanter et dit, d’une voix sonore, interrompant aussi soudainement sa
jonglerie.

…De si peu brille et tant excite…

Et sa brillance n’est autre que le très pâle reflet qu’éclaire la
vivante lumière…

L’OR dans le noir complet ne brille pas, ne brillera JAMAIS, et passe
INAPERCU !

(Elle posa ses bâtons et, d’un coup, hurla.

HHHHOOONTE ! HONTE A CEUX QUI VIOLENTENT, ETRANGLENT ET ENSANGLANTENT
CEUX QUI AUCUN AUTRE DANGER QU’UN PAISIBLE SILENCE, PAROLES LIBEREES
OU BOURSE ALLEGEE REPRESENTENT !

(Et, avec frénésie, elle prit entre chaque nouvelle phrase une vive et
profonde inspiration.

Honte ! Honte ! HONTE ! Honte à ceux qui disent porter Lumière et en
commentant ces actes !

Oyez ! OYEZ ! Habitants de la Baie ces gestes honteuses !

Oyez ! OYEZ ! Les témoins du sang impunément versé !

Oyez! OYEZ! Les pertes de vos braves commençants !

Mobilier brisé, tonneaux de bière sacrifiés, tapis précieux ravagé par
le sang versé !

Et les lâches...soit rient de ce qu’ils ont lamentablement gagné, soit
quittent les lieux des dommages !

En témoignent aussi l’état de mes hardes, l’état de la brocante où
j’ai commencé à tenter de rincer le stigmates de l’oeuvre de violence
!

(Elle montra alors sa robe ensanglantée.)

Qui est le plus à blâmer ? Celui qui sans faire preuve de la moindre
violence vole et dit-on menace...

Mais quelles menaces sont celles d’un homme qui n’a l’expérience du
combat ? Ces menaces sont de celles qui ne menacent point !

...ou bien ceux qui se vengent de si peu, s’octroyant le droit de se
rendre un simulacre de justice en presque massacrant qui est trop
faible pour se défendre, le laissant entre vie et mort ! (Elle regarda
à nouveau le tribunal.

Elle resta un instant silencieuse, puis poursuivit, moins fort, avec
une ironie sensible.

Qui est le plus fautif ? Celle qui humilie pour se défendre et appelle
un chat un chat ou le maître chanteur qui outrage, casse, menace,
violente et blesse !

OYEZ ! Oyez la lamentable aventure de celle qui vous fait face !

Oyez cette histoire vécue et par là même connue dans les détails !

(Aux femmes :

Dames, oyez comme on nous traite et nous considère !

(Et puis :

Sires, oyez aussi.

Oyez tous comme on traite ceux qui n’ont rien fait du tout ou rien
fait d’autre que parler !

Oyez ce qui advint y n’y a pas si longtemps de cela dans la taverne de
Jaahl !

(Elle s’inclina alors et annonça d’une voix sonore qui s’amplifia
contre les murs des habitations, roulant les r :

Trrrrrrrès déshonorrrrable geste de trrrriste Sirrrr de Brrrras Tendu
!

(Et elle chanta à nouveau, d’une voix dont les échos portèrent les
vers au-delà des fenêtres ouvertes...

Elle chanta d’une mine effrontée une mélodie d’abord espiègle,
innocente et enjouée, puis paillarde lorsqu'il le fallut, sa voix se
faisant extrêmement langoureuse lorsqu'il fut question d'une admirable
lancière, puis colère contenue, colère déclarée, devenant en ces
instants plus ample et plus terrible, jusqu’à la fin où elle se calma
doucement, pour laisser les sons délicatement s’éteindre et rejoindre
les vents, laissant ces frais enfants du ciel porter la morale de
l’histoire où bon leur semblaient.


L’histoire ainsi contée tout à fait désastreuse
Dans la blanche cité est celle litigieuse
D’un très rustre soldat qui tendit droit ses bras.


Jeune femme parut en la taverne d’or
Très simplement vêtue par capricieux sort :
Pourtant en suffisance à la pudeur garder
Mais point en abondance pour le froid éviter.

Cape fut décrochée et alors déposée
Aux épaules de celle qui tant avait erré
Par le maître attentif qui ne put résister
Sur l’étrange tenue à gaiement plaisanter.

Autre verbe est celui qui ne rit pour lui-même
Et qui dans sa verdeur un funeste vent sème
Au jouir d’évoquer pleinement consacré
Outrageantes paroles croyant sécurité.


L’histoire ainsi contée tout à fait désastreuse
Dans la blanche cité est celle litigieuse
D’un très rustre soldat qui tendit droit ses bras.


Aucun ne peut prétendre à bien se préserver
De réparties rapides, défenses de l’offensée.
Sûrement croyait-il que grades et puissances
Permettent de tout dire et d’imposer silence.

Ne le permettent pas et ne trouva de mieux
D’inviter celle-ci entre ses bras nerveux
Et de se dévêtir en bon remède au froid
Sur ses épais genoux goulûment l’appela.

Ne chercha à cacher vive rage et mépris
Car grimaces sincères de dégoût lui offrit,
De telles facilités son dire l’informa
Que furent lâchetés menées en dehors du combat.


L’histoire ainsi contée tout à fait désastreuse
Dans la blanche cité est celle litigieuse
D’un très rustre soldat qui tendit droit ses bras.


D’un pas rapide allant le maître, de l’apprentie
L’odieuse, brûlante place, très lestement conquit.
Sur les genoux s’assit, Bras Tendu décevant,
Nommant sergent celui qui est un lieutenant.

D’une charge libérant toute autre qu’attendue
Prudemment s’éloigna de telle déconvenue
Fut-ce boisson liée qu’en telle nécessité
Grade et décorations soient ainsi inversés ?

La dangereuse farce point n’était achevée :
De cible fut apprise la ferme vérité,
Tandis de qui d’honneur a grande pauvreté
Par violente fureur prouva mots informés.


L’histoire ainsi contée tout à fait désastreuse
Dans la blanche cité est celle litigieuse
D’un très rustre soldat qui tendit droit ses bras.


En grande indifférence sur un elfe innocent,
Le mobilier jeta, laissant sécher ce sang.
Contre un mur la plaqua, sa gorge saisissant,
De sa main détestée l’étreinte resserrant.

Rageant qu’avec égards elle ne le traitât,
Des excuses exigea, brillantes de surcroît.
Quelle folie est celle affligeante et primaire
Qui croit que par menaces le respect se conquière.

Le répugnant contact en vain intensifia
Et ses ordres ne firent que silence régnât :
Grand délire de dire au Barde Renommé,
De se taire, d’obéir, hurlant sa volonté.


L’histoire ainsi contée tout à fait désastreuse
Dans la blanche cité est celle litigieuse
D’un très rustre soldat qui tendit droit ses bras.


Tant de confusions et serait malaisé
A trouver ordre juste à tant d’actes mêlés.
Refusant de donner paroles invoquées
Sur son maître elle fut vivement projetée.

Des bardes ? Bâillonnés ? Voici le fin remède
Que Bras Tendu trouva dans l’idée qu’on lui cède.
Avec rapidité, et ses dires gagnèrent
Qu’en fin de ligotage les armes se levèrent.

Par le verbe intervint, refusant cet état,
Lancier qui maintes fois pire urgence apaisa.
Et comment louer celle, délicieuse et fière
Qui de sa main guerrière fit un fracas de verre ?


L’histoire ainsi contée tout à fait désastreuse
Dans la blanche cité est celle litigieuse
D’un très rustre soldat qui tendit droit ses bras.


Se levant sans bruit faire, très brillamment armée
D’un litre fort entier, sans bruit sut avancer.
Et de très remarquable, en grande habileté,
Nulle goutte ne fut par mégarde versée.

Un cri se fit entendre : une si bonne bière !
Fut à jamais perdue sans que rien ne put faire :
A grisante boisson la pauvre destinée
Que de finir ainsi sur la nuque énervée.

Genou de Bras Tendu très vite toucha terre
Sous le coup de ce qu’il à déglutir préfère.
Etaient pourtant le prix de chère liberté,
Point le choc, ni raison, mais liquides avancés.


L’histoire ainsi contée tout à fait désastreuse
Dans la blanche cité est celle litigieuse
D’un très rustre soldat qui tendit droit ses bras.


Ce dont il tant que peut s’échine à posséder
Fut alors proposé pour calmer l’agité.
Les promesses de boire se virent accompagnées
Des mots filles de joie aux oreilles portés.

Sa bouche formula en un nouvel affront
Que soient pour lui servis tout en profusion
A son ventre remplir des litres à régler
Par les frais de ceux qu’il chercha à enfermer.

Voici l’heure de dire l’ultime condition
Impossible chantage car tant honteuses sont
Les exigences qui d’un pouvoir abusé
Par frustration proposent en toute tranquillité.


L’histoire ainsi contée tout à fait désastreuse
Dans la blanche cité est celle litigieuse
D’un très rustre soldat qui tendit droit ses bras.


Au plaisir de ses yeux sur la table rêvait
Qu’à monter elle accepte si les filles tardaient.
Tandis que l’aubergiste bien en vain rappelait
Que dans la cité blanche nombre lois existaient.

Réjouissance et réserves furent gardées en otage,
Bien peu de temps pourtant, car à noyer l’outrage,
Liquides furent versés dans le soin d’éviter
Par tel caprice soit trop de temps sacrifié.

Sa panse contenant cet enivrant breuvage,
Lâchant armes pointées, il déposa sa rage,
Et liberté volée à qui fut opposée
A payer, à tremper dans telle indignité.


Morale à cette histoire soit alors prononcée :
Si désir vous gardez à honneur préserver,
Bras Tendu avec soin la présence évitez.

Autre morale celle, par Bras Tendu, donnée :
C’est ainsi qu’il faut faire, pour être en gratuité,
Servi dans les tavernes, comme vérifié.


(Et les derniers sons moururent…la jeune troubadour resta un moment
haletante, puis elle s’assit à nouveau au bord de la fontaine, pensive
et attendant on ne sait quoi…)


***** fin du Message
Wyl Padock

Re: Douce mélopée sur les quais

Message par Wyl Padock »

*/Alors que la barde jonglait, chantait et effectuait des acrobaties sur le bord de la fontaine, dame coïncidence voulue que passe sur la place un groupe de soldats qui encadraient de près un hobbit et un homme grand et bien bâtit. Le même homme que la jeune femme brune avait pu voir chez le brocanteur lors de l'évènement qu'elle contait en vers en ce moment même.

La petite troupe venait des bas quartiers et se dirigeait vers le tribunal.

Les personnes présentent à ce moment là et dont l'attention vint se porter sur le cortège, purent remarquer que l'homme et le hobbit étaient loin d'être joyeux et même que ce dernier se fit taper dessus à plusieurs reprises du plat d'une épée après avoir ouvert la bouche.

Tous entrèrent dans le tribunal et s'enfoncèrent dans le long couloir. Que s'était-il encore bien passé? Qu'on pu bien faire les deux contrevenants? Et qu'en est-il des soldats? Sont-ils blanc comme neige dans cette histoire? Ou bien sont-ils de la même trempe que ceux dont parle la barde dans ses vers?/*
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