Transfiguration

Forum En Jeu du Royaume d'Horosis où les âmes migrent après la Mort
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Arawn

Transfiguration

Message par Arawn »


Il existe un monde régi par des lois différentes. Un monde où la vie est
conscience, où le corps est esprit, où le temps est espace.

En ce monde se rassemblent les morts, en attente de leur destinée, ceux qui
reviendront, ceux qui resteront. Ils s'amassent dans ce lieu d'accueil,
l'antichambre de la vie, sous leur forme la plus volatile: l'âme.

Les âmes déambulent dans cet éternel vide exigü, ce non-sens structurel qui n'a
pas de limites et pourtant n'offre presque aucune liberté de mouvement aux
consciences qui s'y trouvent.
Depuis un temps long, déjà, cette antichambre de la vie a perdu toute trace de
son ancienne splendeur.
Elle s'est effondrée sur elle même, par un procédé aussi étrange qu'inexpliqué,
et qui a débuté largement avant la disparition d'Hector d'Ariassie.

Lent d'abord, c'est une sorte de monstre qui a dévoré l'existence de
l'antichambre et ses alentours, de plus en plus rapidement. Quelque chose s'en
allait, se perdait, et Hector finit par disparaître lui-même, léguant
l'antichambre à Lilith, la dernière Valkyrie.

Des âmes valeureuses partirent à la recherche du Chevalier, mais nombreuses
sont celles qui échouèrent, et le temps s'écoulait, et la sphère de vie et
l'antichambre perdaient de leur intégrité.

Jusqu'à ce que ce phénomène de destruction, cette tempête planaire, atteigne
son paroxysme : sous l'oeil apparemment indifférent de son créateur, le Royaume
des Morts fut ravagé par de terribles forces anihilatrices, qui endommagèrent
l'antichambre au point de n'en laisser que des ruines, des décombres brumeux.

Là, Lilith fut frappée par quelque chose, et d'abord paralysée totalement, finit
par s'effondrer, inanimée, morte selon toute évidence, morte en son propre
domaine, morte parmi les morts.

L'heure de la fin de l'antichambre de la vie, lieu d'accueil de toutes les âmes
au Royaume d'Horosis, semblait avoir sonné.

Mais c'est alors que, ramené des tréfonds de ce monde par quatre valeureuses
âmes, Hector refit surface, accompagné de ses deux anciens compagnons, dont bien
peu ont entendu parler par le passé: Arthos de Cair, dit le Brave, et Saetis
d'Orchéa, la Digne.

Ces trois Chevaliers du Trépas arrivèrent juste à temps pour limiter les dégats
et sauvegarder la sphère de vie en la soutenant de toutes leurs forces, mais
malheureusement quelque chose d'irrémédiable avait été commis, et leurs pouvoirs
pourtant grands ne leur permettaient pas de rendre à l'antichambre sa beauté de
jadis.

Une seule chose pouvait permettre d'accomplir ce miracle : un rituel ancien
tombé dans l'oubli, qui rendrait l'existence à un être supérieur, Gardien du
Sanctuaire de la Vie. Cet être saurait, lui, redonner à la sphère de vie
l'énergie nécessaire, et la restructurer pour qu'à nouveau, les âmes soient
accueillies en ces Halls avec le respect dû aux défunts.
Alors, un groupe d'âmes, volontaires, embarquées malgré elles, ou par pur
hasard, se mit en quête des cinq Symboles de Vie nécessaires au rituel qui
ramènerait le Gardien.
Un à un, ils les découvrirent, et ils affrontèrent les dangers de la sphère de
vie, jusqu'à ce que finalement, au terme d'une épopée digne des plus grands
héros, ils parviennent à accomplir le rituel, à réunir les symboles en un seul,
et donner naissance au Gardien.

Ce sont ces mêmes âmes qui affluent désormais dans l'antichambre délabrée, et
qui attendent, ou bien vont se recueillir près de l'autel ou repose désormais la
Valkyrie, Lilith.
Et voici que le fruit de leur dévouement fait son entrée dans l'antichambre de
la vie.

Les âmes en présence commencent par le ressentir avant d'en avoir la
certitude... C'est une présence d'abord floue, inqualifiable, qui arrive,
drainée par les chercheurs de symboles, ou bien les entrainant avec elle.

Quelque chose de puissant et d'incompréhensible, quelque chose qui les
dépasse. D'ailleurs, est-ce véritablement "quelque chose"? En tout cas, ça ne
peut qu'être quelqu'un. Toutes les âmes sont assaillis par trop de sensations
fantômes, trop d'illusoires émotions qui ne sont pas les leurs, trop de pensées
étrangères, pour que tout cela provienne d'un être inconscient.

C'est comme si mille âmes avaient soudain fusionné, et acquis un don de
contagion affective qui défie l'imagination. Mille âmes? Non, ce ne seraient
même pas de véritables âmes, le résultat serait moins différent de celles de
l'antichambre.
C'est un être composé de pensée, de vie, de mort aussi, c'est un être qui
personifie tout cela et pourtant n'en est rien.

Tous finissent par le percevoir par leurs yeux éthérés d'âmes, et son aura leur
confirme que c'est une créature totalement étrangère à ce qu'ils toujours connu.
La terre, les cieux, le feu, l'eau : tout est en lui, et pourtant rien n'en fait
véritablement partie. La pensée est maîtresse, et les heurte avec force, elle
s'impose à eux, s'empare de leurs convictions, les absorbent, les font siennes...

La créature se nourrit des rêves des âmes, et les alimente à la fois. Elle dégage
autant qu'elle aspire, elle renvoie autant qu'elle attire, elle offre autant
qu'elle prend.
Elle évolue sans cesse, assez lentement pour que les transformations ne soient
pas visibles continuellement, mais assez rapidement pour qu'on les remarque à la
longue.

Déjà, entourée de tant et tant d'âme, à leur contact, elle semble s'y
conformer un peu, et les deux billes dorées qui flottaient au milieu de sa
structure incertaine sont dorénavant entourés de traits fins, androgynes,
volatiles et ardents. Un visage séduisant comme celui d'une femme au corps fait
de sable (qui est-elle? une fugitive vision, rien de plus pour la plupart...).

Cette chose, ce gardien, évolue, change, se modifie... et il en fait de même
avec son environement. Il construit, il façonne, il manipule.
Du vide, il extrait la structure. Du noir, il tire les couleurs. De
l'immatériel, il invente le tangible.

Son regard projette un rayon d'or partout là où il passe, et il déverse des
torrents d'énergie, il dresse un mur, un autel, il creuse une salle, il sculpte
une statue, il éloigne les flux magique et les replace, il annule la destruction
et embellit la création.

L'antichambre et ses alentours s'emplissent d'une fraicheur plus que bienvenue,
ils se subliment, se transfigurent sous l'effet du rayon de lumière d'or de ce
visage indéfinissable.

Et c'est ainsi que s'achève cette grande histoire. Désormais, tout est rentré
dans l'ordre, tout est redevenu comme avant.

Tout... ou presque. Car si la sphère et l'antichambre de la vie ont bel et bien
été guéries, la Valkyrie qui s'est sacrifiée pour ce Royaume... est toujours
allongée sur un autel, plus calme que la mort... Et le gardien, créature qui
respire la vie, et n'a pas sa place en ce monde, est toujours planté au beau
milieu de cet endroit.

Il demeure en l'antichambre, et continue de se métamorphoser, moins visiblement,
mais assurément. Il possède désormais un visage très marqué, doré, aux yeux
lumineux, aux traits fins, androgynes. L'air est sa chevelure et le feu est son
bras. La terre est son cœur et l'eau son sang. C'est un être doté d'une forme
véritable à présent, caractéristique, unique, mais une forme réelle, des limites
spatiales clairement définies.

Et le rayon de lumière qui parcourt les lieux continue d'alimenter un flux de
création constant, où viennent s'ajouter des gestes, comme un chef d'orchestre
régissant la plus étrange formation qui soit.

Les lieux continuent de changer, d'évoluer, pendant un temps.
La transfiguration se poursuit, ici et ailleurs, partout à la fois. Comme un
champs de fleurs qui pousserait d'un coup et dont chaque pétale s'épanouirait en
même temps que les autres... Comme si le Royaume tout entier s'éveillait d'un
long sommeil.

Beaucoup de détails sont ajoutés, mais beaucoup de vide demeure, l'encombrement
n'aidant pas la pureté et la simplicité... bien que la beauté possède sa propre
complexité.
Un flou artistique s'écoule sur cet imaginaire rendu à la réalité, du moins
cette réalité. Et le Gardien, ayant abondamment semé les graines du changement,
semble en avoir terminé.

Il observe sa création, qui ne lui appartient finalement pas exclusivement,
fleurir et se développer doucement, s'étaler longuement.

Il reporte son attention sur les âmes, et observe de ses yeux d'or la danse de
celles qui s'en vont tenter de réveiller Lilith. Il demeure immobile, patiente,
son aura d'or blanc inondant trois âmes, les plongeant dans sa majesté.
Le Gardien entame alors son ultime voyage, les entrainant à sa suite, bien que
l'une d'entre elles semble connaître la destination et s'y rendre d'elle même,
tentant même d'y attirer la créature polymorphe.

Le Gardien s'engouffre dans la Chambre des Valkyries.

Une fois cet invité exceptionnel disparu à l'intérieur, l'antichambre reste
telle qu'elle est désormais, telle qu'elle fut reconstruite, mais habitée
seulement par ses légitimes résidents, les Chevaliers du Trépas, ainsi que
par ses hôtes de tous horizons, les âmes des défunts de l'Odyssée.



Dans la Chmabre des Valkyries, l'attention générale est entièrement tournée
vers Lilith, car tous ont décidé de faire ce qu'ils pouvaient pour lui redonner
vie, ou lui redonner ce qui l'animait, avant que la catastrophe ne s'abatte sur
elle.

Tout autour de l'autel, le plus proche possible de la Valkyrie, chacun essayant
à sa manière d'entrer en contact avec elle (en lui saisissant la main, le pied,
voire en l'embrassant!), ils se concentrent, ils échangent, ils essayent de
déterminer quel serait le meilleur moyen de la ramener.


C'est alors que quatre entités apparaissent dans la Chambre, dont trois âmes.
La dernière entité est ce qui ressemble à... une femme. Ou un homme. Un être.
Un être de vapeur et de vent, un être fertile et ardent.

Les traits de son visage sont sans âge, sans sexe, sans race, et pourtant ils
leur ressemblent, à tous. Et tout cet être parait façonné dans le matériau le
plus pur et le plus intangible, il est auréolé d'or et d'argent, ses yeux
renvoient des éclats de lumière qui les baigne d'une vie et d'une volonté sans
pareille, d'un désir puissant, d'un rêve infini et profond, dont leurs doigts
spirituels ne peuvent qu'effleurer la surface...

Les lèvres fines et pulpeuses, sensuelles et innocentes, masculines et
féminines, se mettent alors à remuer.
Et une voix s'en échappe. Ce n'est plus cette voix grondante et bizarre
employée par le gardien dans ses premiers temps, mais une voix bien plus proche
des âmes, une voix extrêmement familière, bien que différente.
C'est la voix de l'enfance, la voix d'une petite fille qui pourrait bien être
un petit garçon.
Une voix qui renferme de la douceur, de la joie, de la moquerie, de l'ironie,
de la condescendance, de l'orgueil, de l'émerveillement, de la lassitude, de
l'humour, de la tristesse, de l'égocentrisme, de l'altruisme, de la folie, de la
sagesse...

Une voix qui renferme mille paradoxes, tout en conservant cette pureté simple,
cette essence fragile, celle de la vie, de la jeunesse, du commencement.

"Mes amis."

Deux simples mots, qui en disent pourtant bien plus long qu'un discours
tortueux et complexe, et qui frappent par leur dépouillement qui n'est pas
austère, par leur justesse et leur universalité. Mais ces deux notes qui sont un
chant d'outremonde, ne sont pourtant que le début d'une chanson, dont le refrain
est la vie. Et après un silence, la musique reprend:

"Nous avons beaucoup rêvé ensemble. A présent, il est temps que nos rêves
soient à nouveau séparés. Je suis le Gardien du Sanctuaire de la Vie, mais je
suis aussi un enfant. Je ne suis pas comme vous. Nous rêvons, tous, mais
différemment. Mes rêves habitent leurs rêves qui sont la vie... Grâce à vous, je
les ramène chez eux. Pour vous remercier, je pourrais accomplir votre rêve...
Lilith. C'est un rêve magnifique. Mais qu'en est-il de SON rêve? Ne le lui
enlevez pas... embellissez-le... vivez-le. Vous êtes son rêve. Elle est
heureuse. Soyez-le."

La lueur dorée qui baigne l'ensemble de la chambre se concentre alors, devenant
faisceau, devenant fils, fibre, rayons. Alors que les âmes s'affairent, qu'elles
tentent de la ramener, de lui offrir leur aide, de la soigner, alors qu'elles
lui offrent un bouquet de lys...
Lilith se retrouve frappée par l'or, et son corps illusoire commence à fondre,
à fondre comme de l'or. Il s'estompe, il se dissipe... Mais il n'est pas le
seul.

Les corps illusoires des âmes amenées par le Gardien, eux aussi, s'effondrent
sur eux mêmes, comme consumés par la lumière, paradoxalement dissouts par la
vie.

Le gardien, plus "humain" que jamais, rejette la tête en arrière et sourit. Une
mince ligne est en train de se former au dessus de lui, une sorte de faille, de
déchirure qui s'étire, s'étend, s'ouvre... et prend la forme d'un gigantesque
miroir, une vitre qui renvoie l'image des âmes et pourtant, laisse filtrer
l'au-delà... ou plutôt l'au-dedans. La Vie, oui, la Vie : c'est ce qu'on y
trouve.
Ce miroir est une fenêtre ouverte sur un lieu étrange, regorgeant de faune et
de flore, une jungle drue et touffue où volent libellules énormes et où
ruisselle l'eau de pluie. Théâtre chaotique d'une attirance manifeste entre tous
les êtres vivants, le décor qu'ils aperçoivent est une luxuriance d'animaux et
de végétaux, de prédateurs et de proies, d'hôtes et de parasites, un écosystème
basé sur une harmonie puissante que rien ne semble pouvoir perturber.

Le gardien s'y jette alors, s'y élève, y pénètre... Tandis que les trois âmes
rêveuses, ainsi que la Valkyrie, disparaissent peu à peu, juste en dessous
de lui, le gardien se disperse dans son monde, dans son rêve, dans la vie.

C'est un coquillage qui s'ouvre, un oiseau qui déploie ses ailes... C'est un
arbre et une femme entrelacés... C'est un phénix, qui s'extirpe, qui s'envole,
qui renait de ses cendres et foudroie de ses songes ardents un monde merveilleux
où tous les éléments cohabitent.

Le Gardien s'éloigne, s'enfuit, s'efface. Il laisse les âmes reprendre le cours
de leur existence, il les laisse veiller sur ce monde là, pendant qu'il rejoins
le sien, y emportant ses rêves... Le feu, la terre, l'eau et le ciel...

Et la voix de l'enfance résonne encore, alors qu'il ne demeure plus qu'une
petite fille:

"Ils vous doivent tant, et moi aussi. J'emporte un peu de vous là bas. Je ne
vous oublierais pas. Promis."

Un sourire radieux et deux larmes d'or... et l'enfant-gardien disparait, et le
sanctuaire de la vie se referme.


Ne restent dans cette Chambre que les auteurs hébétés de cette grande page de
l'histoire du Royaume des Morts... Cette page dont le point final vient d'être
tracé, et qu'il ne reste plus qu'à tourner, afin d'en écrire une nouvelle.
Thelmak

Re: Transfiguration

Message par Thelmak »

Moi je veux juste l'ouvrir encore une fois ^^ Mais c'est pas ce fielleux Thelmak qui va parler, c'est son joueur qui veut simplement dire un grand merci à Arawn qui m'a apporté un de mes plus beaux moments de rp sur Odyssée ^^.
Vala ! Merci l'artiste, je vous souhaite d'avoir une longue mort avec lui ^__^
LA petite architecte

Re: Transfiguration

Message par LA petite architecte »

Pareil pour moi; vraiment merci pour cette belle quête pleine de rebondissement; avec de magnifique réponse de PPAs digne des plus grands écrivains par Arawn; je tire mon chapeau également à tout ceux et celle qui y ont participer, car ils ont été acidus et il ni avait jamais de manque de fa; vraiment la "qsdlv" (quête des symbole de la vie) était un moment magique pour tous; félicitation.

La mort nous va si bien

Rohry folkhor.
Salomé

Re: Transfiguration

Message par Salomé »

Oui en effet cette quête étais la meilleure que j'ai faite depuis que je joue à odyssée , franchement arawn tu a fait un super travail dont beaucoup devrai en tirer des leçons , enfin pour les PJs avec lesquelles j'ai joué un grand merci aussi à vous tous , j'ai adoré le temps que nous y avons tous passés ne s'en est pas ressentis , encore un grand merci arawn t'as été un chef sur ce coup là
Une âme grise

Re: Transfiguration

Message par Une âme grise »

Tu fus à mon image…lorsque o…précieux et blanc présent…
Tu l'es toujours…éternel ! …Tu avais vécu dans ma mort, tu t'étais éteint dans ma vie…Maintenant que je revis en ce Royaume à l’agonie, renais !

O Royaume, ma liberté en ton sein adoré je l’ai retrouvée et bien payée, j’ai conquis de fouler de ma masse spectrale et de mon esprit obstiné ton sol ineffable et illusoire et d’œuvrer en cette sphère qui s’effondre…

Errante, pensais-tu vraiment être arrivée à l’extrême limite de la traversée ?

Comme il existe la faiblesse du faible, le bien du mal existe, et ces chemins, je les ai pris, et en ai retrouvé clarté.

Moi qui croyais être une incorrigible impatiente, j'ai appris la patience dans cette épaisseur, de ces fardeaux et de ces lignes de Vie.

Le large étang de ces plaines est gris comme les perles…et étincelant comme une lame...sa profondeur est telle que les êtres se perdent dans la moiteur de ses rives.

De ces eaux, les rats des marais immuables sont les dignes et fiers hôtes. Leur poil est raide, mais jamais, jamais pénétré par les liquides.

Ils ne connaissent pas le froid car ils se savent exister, ce sont leurs moustaches fantastiques qui leur soufflent cela, tandis que leur longue queue nue et brune s'enroule parmi les couronnes des roseaux comme les tourbillons marins…et que, perchés au delà de leur front plat et rêche, les saules pleurent l’inconsistance de leurs feuilles, annonciatrices de peines, de joies, de délices, de douleurs, d’émerveillements et d’horreurs…merveille…

Les grandes et grosses cloches de par tous les mondes abondent, et par ces fantasques et frasques timbres, ma frêle et fine substance ne peut faire que je ne figure de toute mon illusion parmi les plus volumineuses.

L'importance des mots...o mon amie...malheureusement, la quantité n'y change rien je le crains...et cela n'empêche pas au corps, même éthéré, de parler à la place et nul maître des fourreaux ne tranchera de sa lame fabuleuse en ma défaveur sur ce sujet corporistique.

Sans leur juste balance, est-ce affreux à dire, mais c'est ainsi, les mots seront toujours, nombreux ou pas, maladroits, blessants...mais aussi beaux, adroits et éblouissants parfois.

Ainsi, ai-je toujours comme l'espoir dément que dans mon flot illusoire de paroles impossibles se glissent quelques joyaux.

O, je ne suis pas dangereuse, cela aurait été sur une de vos deux joues rouges illusoires, entre lesquelles pousse le joyeux et non moins illusoire sourire que vous avez si bien planté.

Oh...que ne m’avez-vous fait l'honneur de me donner la recette de cet engrais qui fait si bien pousser les sourires !

Voyez-vous, mon âme est étirée à l'extrême, c'est moi qui l'ait fait pour pouvoir mieux entourer, conséquence : pas de visage et pas bouger !

Pour les noms, c'est pareil...tout n'est pas toujours là pour servir, heureusement !
Ce serait trop triste !
Le noms sont comme des indicateurs de personnes mais les personnes sont différentes des noms, c'est comme lorsque l'on montre du doigt quelqu'un ou que l'on grave des écritures sur un panneau. (O, Panneau grandiose, où est-tu allé ?)
Et les choses sont aussi parfois différentes, d'une situation à l'autre.

Il est des noms, dont personne ne veut, qui sont tout seuls sans personne, hurlant à la lune ou aux soleils, comme il est des êtres sans nom, esseulés car leur nom est parti.
Ou aussi...
Il y a des noms qui désignent une personne et qui désignent, à la fois, une partie de cette personne.
Des noms qui montrent du doigt ET la personne ET la partie de cette personne.
Mais, je l'accorde, c'est compliqué tout cela.

Ah…les noms…quoi de plus habile pourtant que ces chères entités à narrer l’excellence et la richesse des épopées !

Renaissance, que se listent en ma mémoire ces petits noms gentiment échangés entre les êtres, sous les grands yeux éthérés et éberlués de l'esprit de l’humble servante de personne :

[…] de première classe
[…]ette
[…] non joufflu
Admirable Dame
Admirable guerrière
Adorable Dame
Ame généreuse
Ami
BaVarde
Belle
Belle Dame
Belle Conteuse
Bestiau
Blaireau
Bonhomme
Bonne Humeur sur jambes
Cadavre puant
Ce lourdaud […]
Ce rat
Céleste
Celle que j’aime
Celle Qui A Donné Vie au […]
Cet humain
Cet oiseau
Cette espèce de visage
Chercheur du […]
Chien
Conteuse grise
Dame Merveilleuse […]
Déesse des […]
Douce merveille
Doux […]
Doux ami
Elémental
Elfe adorable
Enflure
Envié des Dieux
Epée […]
Fauve
Fourbe
Gamine
Grand […]
Hermine
Imbécile
Insolente petite créature
Jeune enfant
Jeune fille
L’archère
L’Epée de Damochose
La Belle des […]
La Dame des […]
Le Dame du […]
La Grande Epée
La loque
La petite
L'autre jacteuse
L'être de lumière
Le […] Immortel
Le gardien du […]
Le nain
Le piaf qui avait les plumes en […]
Le ridicule porteur du ridicule […]
Le vieux
Ma belle
Ma bonne dame
Ma chère
Ma moitié
Ma sœur
Ma très chère amie
Maire doré comme les […]
Méchant […] joufflu
Médèèème
Merveileux […]
Messire aux yeux pétillants de joie de vivre
Messire Epée
Misérable
Mon aimée
Mon amie
Mon cher et tendre
Mon frère
Mon pauvre
Monstre
Morte carcasse
Mortelle
Moucheronne
Noble Sire dont je ne connais pas le nom
Notre cheeeeeeeeerrrr ami
Oooohhh grand […]
Pauvre […]
Pauvre fou
Pauvre larve
Pauvre merde
Petit
Petite
Petite peste
Petite vipère
Présomptueux
Professionnel
Protecteur
Questionneur
Rapace
Receleur
Répugnant esclave
Sa Majesté enflammée
Saint Bol de Vie
Sale parasite
Serviteur du […]
Uniqueetau-dessusdetoutetincomparableetc
Vermine


Reconnaissant l’usage, en ces contrastes, et, ardemment en oeuvrant, y boire, y déverser et y renverser le frisson du chahut, ainsi les piliers de ces Halls se fondent aux plus imposants, en honneurs partagés, en la vertigineuse et unique teneur de ce Royaume transfiguré.
Une âme grise - Le chemin vers la fraîcheur...

Re: Transfiguration

Message par Une âme grise - Le chemin vers la fraîcheur... »

...d’esprit est bien escarpé...

...douze liserons des songes à l’âme qui pointera l’étourderie de sa brume vaporeuse...
Arawn

Re: Transfiguration

Message par Arawn »

HJ:
Houlà, n'exagérez pas trop les éloges quand même,
sinon ils vont se douter que je vous ai soudoyés... ^^'
Et puis je tiens à ma réputation de vil MJ sadique
hein...

Non sérieusement, ça me fait plaisir que vous ayez
aimé, et que le temps ne vous aie pas paru trop long!
Il faut effectivement souligner que je suis loin
d'être le seul impliqué dans la réussite de cette
quête : les joueurs des PNJs ont été au top (le Phénix
des débuts, l'Aigle Royal, l'excellente Tellaria, sans
oublier mes CdT qui surveillaient ça de loin).

Donc je les remercie et vous pouvez en faire de même. ^^
Et bien sûr, sans des PJs de votre trempe, ça n'aurait
jamais eut cette intensité, et je peux vous dire que
de mon côté j'ai vachement pris mon pied à lire vos FAs!

Donc merci à tous, et gloire à Horo
Arawn

Re: Transfiguration

Message par Arawn »

HJ:
N'étant pas une âme, aurais-je droit aux liserons si je
prétends que "faiblesse du faible" est un pléonasme, là
où l'oxymore eut été requise pour s'aligner sur "le bien
du mal" ?


Joli recueil de noms en tout cas!^^
Une âme grise

Re: Transfiguration

Message par Une âme grise »

Tu auras demain tes liserons des songes.

En effet l'oxymore était appropriée là où le pléonasme espiègle s'était glissé, est-ce parce que la force du faible est bien plus faiblesse, et cela, c'est fort!, que l'on ne voudrait!

Pour le recueil des noms...si je dis qu'une partie s'est envolée je ne sais pas comment pendant que la liste se constituait?!
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