La neige tombe sur la ville...

[Ascorium]

[La rumeur commençait à enfler qu'une étrange bataille se déroulait au Fort. Quelques badauds arrivaient totalement effrayés des plaines plus à l'Ouest.]

"Un dragon dites-vous ?"

[Les gens se regardaient. Les jeunes semblaient tout excités, tandis que les vieux se calfeutraient chez eux : le souvenir du dernier dragon qui était passé à la Baie était très dur, car nombreux sont ceux qui avaient péris]

"Un dragon blanc qu'j'vous dis ! Aussi grand qu'une montagne ! Et même que la citadelle était toute blanche... ça puait la sorcellerie..."

[A peine le voyageur avait fini sa phrase qu'une ombre massive apparut sur la ville, suivie par un froid anormal pour la saison. Les marchands et les passants de la place principale levèrent les yeux au ciel]

"Ô, par Vénéra... qu'est-ce que....???"

[Le dragon blanc des légendes survolait la ville. Il perdait du sang, et semblait mal au point. La foule commença à se disperser en criant, hurlant, et rapidement la place fut déserte, ne laissant là que quelques curieux qui fixaient d'un air abasourdi l'immense créature qui avait décidé de se poser sur le toit du temple.
Le froid était maintenant bien présent, et c'est avec cette scène surréaliste que la neige commença à tomber.]

"Ô, mais regardez ! Là haut !"

[Les plus téméraires virent sur le dos du dragon un homme ! Quel fou pouvait se trouver là haut ? A moins qu'il ne soit le maitre de ce dragon ? De nouvelles rumeurs, les plus incroyables, parcoururent les ruelles de la ville.
Certains reconnurent l'homme : Ascorium, le rôdeur, que certains surnomment l'épervier...]

[Dragon Blanc]

Il se dit qu'un Dragon, ça ne passe pas inaperçu.
Il se dit aussi que parfois les légendent sont vraies. La colère du Dragon est mortelle.

Un bien courageux s'était mis à chevaucher le Dragon. Courageux, mais pas téméraire. L'histoire raconte qu'après moult tentatives de dialogue, manipulation ou dressage, le rôdeur (c'était pas un lancer plutôt ?) avait choisi son camp : ennemi du Dragon, pourfendeur d'écailles. Mais il n'était pas chanceux, le jeune homme, oh non... De glissades en dérapages, il n'était pas aidé par Dame Fortune. Mais il savait courir, et vite, très vite. L'homme épervier comme certains l'appelaient, fut plus prompte que le Dragon... un temps, un temps seulement.




L'ombre qui sévit n'est plus celle des bâtiments, Vénéra en est témoin, le monstre recouvre... tout.


Un souffle... dévastateur.

Le rôdeur ne voit rien venir, sinon le froid. Une tempête de neige ? Bien plus que cela. Une tornade givrée ? On s'y rapproche. Qu'on se le dise, l'haleine du Dragon est digne de tous les bonbons rafraîchissants de BoisDoré en un. Statue de glace aux main bleuies, il n'a pas le temps. Pas le temps pour réagir, pas le temps pour déguerpir, juste, pas le temps. Le Dragon d'ailleurs semble surpris, car bien vite la statue vivante devient glace éternelle, neige venimeuse, fissurée mais d'une certaine manière,
D'une morbide beauté.


La vie en prison. La vie, arrêt sur image. Le pauvre rôdeur sent ses veines passer au solide, sa mince barbe gagner en frimas, ses muscles ne plus lui répondre, sa vie, enfin, le quitter.



La statue n'est plus, la statue vole en éclats, de cristal dira-t-on.

Être humain, petite chose fragile, ne vois-tu pas le Danger guetter ?
Être humain, enfant d'une nuit, ne sens-tu pas fuir ton été ?



Poussière d'étoile, tu ne souriras plus au printemps avant longtemps...