La rumeur de la Renaissance de l’Arbre s’était propagée comme une trainée de poudre. Un peu partout, des elfes sur le départ prenaient congé de leurs voisins, de leurs employeurs, de leurs femmes et de leurs enfants parfois aussi.
Ils se mettaient en route, baluchon sur le dos, le nez au vent. Les bandits de grand chemin n’avaient pas connu depuis longtemps une aussi belle saison de rapines. Une première partie du peuple elfe s’était mis en route vers sa terre natale.
A l’Arbre, soufflés par la brise estivale, les artisans de la Renaissance s’envolaient aux quatre coins du vaste monde vert à la recherche de matériaux, de talents et de soutien…
***
Dans les cimes environnant l’Arbre, une famille d’oiseaux effarouchés par un bruit quittaient leurs perchoirs. On aurait dit que la Forêt s’ébrouait, se réveillant d’un sommeil prolongé.
En effet, les pas d’un premier groupe de participants au projet martelaient lourdement le sol de la route menant à Boisdoré afin de négocier l’achat d’une enclume et d’une meule à aiguiser, les poches et les zygomatiques prêtes à craquer, tendues à l’extrême.
La famille de volatiles changea brusquement la course de son vol après avoir senti une odeur de charogne. Un prédateur sentant particulièrement mauvais dirigeait le second groupe qui s’élevait dans les branchages en se retroussant les manches.
Chargés de préparer l’âtre qui abriterait le feu de la forge elfique, ils exhibaient une détermination à soulever une montagne. Ou au moins, suffisamment de blocs de pierre pour empêcher à la future forge de brûler le précieux feuillage de l’hôte vert.
Un guano, s’écrasa mollement sur l’épaule d’un elfe dont le torse émergeait à peine du brouillard du marais. Il faisait partie du dernier groupe, qui pataugeait dans les brumes afin d’effectuer un repérage précis des lieux et de la faune locale.
***
Père Piaf, un peu honteux d’avoir déféqué de terreur devant sa progéniture préadolescente, décida de changer de nid définitivement. Il n’avait pas tord, les travaux ne faisaient que commencer.
Renaissance de l'Arbre - La Forge
- Marguerite Dubois
- Messages : 10
- Enregistré le : 21 juil. 2013, 15:13
Re: Renaissance de l'Arbre - La Forge
Partout les organisateurs signèrent des accords : à Boisdoré avec les colporteurs, en d'autres endroits on posait des affiches pour qui voulait proposer ses services, pour les elfes qui voulaient revoir leur patrie fleurissante.
La forêt se faisait peuplée, et les oiseaux en étaient ravis. Tout le long du chemin on entendait leur agréable sifflement... Le chemin était joyeux et agréable, on s'arrêtait parfois même boire une cuvée spéciale pour Ta Danann !
La forêt se faisait peuplée, et les oiseaux en étaient ravis. Tout le long du chemin on entendait leur agréable sifflement... Le chemin était joyeux et agréable, on s'arrêtait parfois même boire une cuvée spéciale pour Ta Danann !
Il ne faut pas confondre le verbe conjugué colporte et l'animal cloporte, sinon, la rousse sera furie.
Re: Renaissance de l'Arbre - La Forge
Le vacarme reprit.
« Les hiéroglyphes… j’ai jamais rien pigé à ces gribouillis en couleur… C’est un chat ou une truelle, ça ?
- Je crois que c’est un crocodile, non ? Avec une espèce de pagne sur la tête… Et des moufles.
- Pourraient pas s’exprimer comme tous le monde ? Toujours eu besoin de faire les originaux là-bas… J’avais un petit frère… enfin je crois que c’était mon petit frère ; l’était exactement pareil : pas moyen de manger son brouillis d’eau sans en faire un cirque !
- Bon, on le fixe ce soufflet ? »
La construction de la forge elfique à l’Arbre était enfin achevée et le résultat à la hauteur des attentes de la petite équipe de reconstruction : une magnifique forge à double foyer, modèle unique sur le continent, munie d’un système d’optimisation du soufflet. Le Prestidigitateur qui « lisait » le plan en papyrus avait aussi raconté qu’elle était dotée d’une hotte à tirage triple vitesse garantie à vie sur quatre générations, mais ça… personne n’y avait trop cru.
Déjà, les constructeurs planifiaient avec enthousiasme les prochaines étapes de la Renaissance de l’Arbre. Elfes, brumois ou boisdoréens, il semblait que chacun avait trouvé un sens à sa présence au sein des branches maternelles du saint patron de la Forêt et rendait la pareille par sa contribution au chantier.
L’espoir se renforçait : grâce à l’accord commercial signé avec la Guilde des Colporteurs dorés, l’Arbre se repeuplerait peut-être bientôt d’elfes aventuriers, courageux ou tout simplement opportunistes…
« Les hiéroglyphes… j’ai jamais rien pigé à ces gribouillis en couleur… C’est un chat ou une truelle, ça ?
- Je crois que c’est un crocodile, non ? Avec une espèce de pagne sur la tête… Et des moufles.
- Pourraient pas s’exprimer comme tous le monde ? Toujours eu besoin de faire les originaux là-bas… J’avais un petit frère… enfin je crois que c’était mon petit frère ; l’était exactement pareil : pas moyen de manger son brouillis d’eau sans en faire un cirque !
- Bon, on le fixe ce soufflet ? »
La construction de la forge elfique à l’Arbre était enfin achevée et le résultat à la hauteur des attentes de la petite équipe de reconstruction : une magnifique forge à double foyer, modèle unique sur le continent, munie d’un système d’optimisation du soufflet. Le Prestidigitateur qui « lisait » le plan en papyrus avait aussi raconté qu’elle était dotée d’une hotte à tirage triple vitesse garantie à vie sur quatre générations, mais ça… personne n’y avait trop cru.
Déjà, les constructeurs planifiaient avec enthousiasme les prochaines étapes de la Renaissance de l’Arbre. Elfes, brumois ou boisdoréens, il semblait que chacun avait trouvé un sens à sa présence au sein des branches maternelles du saint patron de la Forêt et rendait la pareille par sa contribution au chantier.
L’espoir se renforçait : grâce à l’accord commercial signé avec la Guilde des Colporteurs dorés, l’Arbre se repeuplerait peut-être bientôt d’elfes aventuriers, courageux ou tout simplement opportunistes…