L'attaque de Brumevent

Par Zonder

Le village de Brumevent

Oh oui je m'en souviens. L'armée venait de sortir d'une période d'accalmie ennuyeuse à mourir, il n'y avait rien à faire et tout d'un coup, pratiquement en même temps, le Général Fang se faisait empoisonner et Brumevent se faisait prendre par la bande de Netrunner, sans compter les nouvelles recrues qu'il fallait aider à démarrer.

Ma brigade (la deuxième) reçut pour mission de sauver Fang en réunissant les ingrédients nécessaires à l'élaboration de l'antidote et celle de Kaplo (la première donc) devait préparer l'attaque de Brumevent. La confrérie de la lumière dont je faisais déjà parti à l'époque tenait vraiment à ce que Brumevent soit libéré proprement, ils me demandèrent mon aide, et j'acceptai.
Moi, c'est pas que je l'aimais pas Fang, mais partir faire les courses aux quatre coins d'Odyssée me plaisait moins que de monter à l'assaut d'un château pour tabasser du malfaisant! J'utilisais donc un des plus puissants pouvoir de sergent-chef : je déléguais : « Caporal Zoltar! il est temps pour vous de prendre en charge une équipe, vous vous occuperez de cette mission, faites ça propre! » J'adore être chef.

Je rejoignais donc l'équipe chargée de la libération. Je me souviens, il y avait une ambiance sulfureuse. Il y avait d'un côté, à l'abri de leur muraille, les méchants avec en soutien les orcs et en otage la fille du Comte. Ils nous invectivaient tant qu'ils pouvaient, Netrunner était en verve. De l'autre, les assaillants qui s'amassaient et s'entraînaient en vue de l'attaque. Les deux clans avaient des espions et chacun connaissait précisément les forces et les faiblesses des autres. Les assaillants étaient nettement plus nombreux que les assaillis, on savait qu'on allait gagner et ils savaient qu'ils allaient perdre. Merlin coordonnait les opérations, ça allait être propre.

On avait chacun une cible précise à abattre ainsi qu'une cible secondaire en bonus, l'attaque devait se dérouler le soir même et Merlin avait donné une liste de consignes très riche. J'étais très excité par cette attaque et aussi très impatient. J'étais le plus vieux soldat du Fort et donc en théorie le plus expérimenté, j'avais hâte de montrer aux petit jeunes comment combattre, j'avais hâte de faire parti de ces héros qui auraient libéré Brumevent. Une chose était sure, au moment du combat, je ferai partie des tout premiers.

Dans l'après-midi, on avait reçu une nouvelle fois les consignes de Merlin. Je parcourais le lourd texte rapidement, mais je n'en avais pas vraiment besoin, je connaissais déjà tout par coeur : j'allais buter Adrianna, facile et puis Hexer, sûrement facile aussi, et puis, on verrait selon ce qui resterait. Je me tenais sur le côté du lac, un peu à l'écart mais à la pointe de l'attaque. J'étais très concentré. Ça allait faire mal.

A l'heure de l'attaque, je partis en trombe vers le château. Je pouvais deviner derrière moi plus que je les entendais, les jeunots qui me suivaient, galvanisés par ce fier guerrier que j'étais. Après tout, j'étais une figure de l'armée, ils s'attendaient à ce que je sois premier, ils s'attendaient à ce que je sois grand. Ils espéraient pouvoir faire juste un peu moins bien que moi. ils me regardaient faire.
Je rentrais dans le château et repérai rapidement Adrianna. Je lui assainis immédiatement deux coups de hache, et puis, je me retournai pour encourager les troupes. Il n'y avait personne. J'étais le seul à être parti a l'attaque. Au loin, on pouvait voir que les troupes n'avaient pas bougé. Je me trouvais donc seul au milieu d'une bande d'assassins.
Je ne devais ma survie qu'à l'effet de surprise, ils ne m'avaient pas encore tué parce que je ne constituais pas une menace pour eux, j'étais juste une grande interrogation : qu'est-ce que je faisais là ? N'ayant pas d'autres idées, je sortis le papier de consigne de Merlin : « gnagnagna … pour l'attaque de Brumevent…. gnagnagna ». Je m'étais simplement trompé d'une journée ! Sinon, le geste avait été parfait…
De l'état « héros », je venais de passer à l'état « imbécile », à venir très prochainement l'état « grand blessé ».

C'est Netrunner lui-même qui me sauva. Lui non plus ne savait pas pourquoi j'étais là, mais il savait que s'il voulait s'en sortir, il avait besoin de trouver des alliés. Le mieux était donc de considérer que j'étais venu pour parler affaire.
Je rentrais dans son jeu ; je n'avais pas le choix. Il me proposa une alliance : j'empêchais l'armée d'attaquer Brumevent, réduisant à bien peu les chances de succès des assaillants et en échange, lui m'aidait à prendre le pouvoir au Fort.

Nous formions ainsi un bloc compact prêt à résister à toute attaque, nous nous débarrassions des orcs par un moyen ou par un autre plus tard.
Je fis mine d'accepter. Il fit courir le bruit qu'il m'avait abattu, autant pour me protéger de ses turbulentes troupes que pour couvrir ma future trahison. Une fois qu'il était acquis que je n'allais pas mourir sur le champs, je voulus retourner la situation à notre profit. Parmi les troupes de Net se trouvaient 3 orcs, 2 commandos orc et le terrible seigneur orc. Un commando orc, c'est énorme ! Ç'a le bide gros comme un tonneau à bière (plein), ç'a des bras comme des jambons et ça porte à une main des armes à deux mains. Le seigneur orc, c'est deux fois ça. Ils me faisaient douter du succès de l'attaque. J'ai donc proposé à Net de convaincre les orcs de faire une sortie du château et de s'attaquer au colonel Hector. Mon but était multiple : premièrement, je convainquais définitivement Net de ma bonne foi, deuxièmement, je le forçais à diviser ses troupes. Les orcs, en faisant leur sortie, arriveraient fatigués auprès d'Hector, et j'avais vu Hector s'entraîner, il arriverait bien à s'en débarrasser, je n'avais pas pensé que le seigneur orc aurait des aides magiques…

La suite vous la connaissez, Hector survécu mais les orcs furent ressuscités magiquement. Le jour suivant, lors de la bataille, j'effectuais la première trahison de ma vie, et la seule à ce jour : j'attaquais Netrunner. Et il a beau être un bandit, ça ne fait pas plaisir. Etant déjà sur place, ma tâche fût facilitée, je me débarrassais d'Adrianna, l'attaquant par surprise, je frittais Hexer facilement et le seigneur orc apparut magiquement dans mon dos, m'expliquant en trois baffes que la fête était finie. Je les avais méritées après tout.

Voilà, après, je ne connais que ce que l'on m'a raconté. La bataille se finit sans moi. Le seigneur orc abattit aussi Kaplo ainsi que quelques autres avant que Thunder ne s'en charge.

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