De brumes lointaines et de furieux vents...

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S.

De brumes lointaines et de furieux vents...

Message par S. »

(Une jeune femme brune était arrivée à l'Oratoire, accompagnée d'un digne et antique compagnon muet, fidèle, patient et sage:
un drap, un simple drap de tissu, si miteux, d'un aspect si pauvre et misérable, qu'il aurait été malaisé de lui donner une couleur.

Elle déposa un sac sombre qui ne semblait pas très léger à ses pieds ainsi que le fameux drap qui la recouvrait,
laissant ses épaules et ses bras libres, découvrant la robe de paysanne qu’elle portait.
Et son sourire, qu'elle avait eu large et radieux à son entrée dans le lieu sacré, devint extrêmement fin, jusqu'à disparaître complètement
aux premiers fredonnements de sa voix, accompagnant l'austérité qui avait envahi son visage.

N'ayant selon toute apparence aucun autre instrument pour attirer l'attention, elle fredonna ainsi, une mélodie d'abord douce,
inquiète et mystérieuse, entêtante...jusqu'à avoir obtenu l'écoute de chacun.

Et elle chanta, d'une voix ronde et puissante, de cette même mélodie ces vers,
avec un émotion contenue au début mais qui l'envahissait peu à peu...

Et la voix se fit enivrante, terrible ou bien d'une grave douceur, frappant par les contrastes, faisant sentir en la jeune troubadour
l'ardeur extrême d'une sévère errance, d'une implacable quête...
une quête reconnaissable et portant en elle l'humidité de brumes lointaines et de furieux vents...

Et, tandis que les vers, que le chant avançaient, sa voix portait encore et encore ses troubles couleurs contre les immenses blocs de marbre,
se teintant d'une manière poignante des marques de la passion:)

Des si pâles et insondables brumes,
En noires pierres s'anime et fume
De ses lignes et brillants entrelacs,
De la Marelle, du Passage, l'Eclat.

Par l'Arcanique et Unique Science,
De l'admirable geste, haute puissance,
Les efforts des âges firent cachot
De l'impensable, l'effroyable Fléau.

Le Haut Seuil, en son mystère garda,
Des sages, l'Union Sacrée éloigna
Le Néant, qui de ses cibles dévore
L'ETRE l'ESSENCE en un glacial essor.

De l'éblouissante, antique prison
Attend l'horreur, de son gouffre sans fond,
Qui Vie Mort Matière à son image rend,
Le Non Etre, l'innommable avènement.

La Marelle de par les temps préserva
Notre Monde, de l'Inexitance Loi,
Par la gloire du Pacte, des opposés,
Elle hurle l'entente, en nécessité.

A l'Union, aux chemins de sagesse
Les invita en son cri de détresse
Qui fit ressentir en chaque Magie,
Ce terrible vide, l'Arcane affaiblie.

A l'Esprit les Huit Grands Mages appelés,
Par les Huit Hauts Sortilèges cachés,
L'Existence chercheront, sauveront
D'infini qui efface, d'effroi larron.

Qu'au Gardien du Pacte, en Brumois Castel,
Qu'au Monastère, les Dignes mène, révèle
D'abnégation la salvatrice voie
Qui seule le Néant au Néant rendra.

(La voix s'était tue, relayée par le gracieux frémissement des feuilles des arbres, sous les caresses du vent,
qui semblaient à leur tour appeler les mages… Et elle resta un moment muette, haletante.)
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