On entendit monter du jardin jouxtant la cour, une mélodie puis un chant lancinant
_"J'ai laissé couler du sable fin entre mes doigts
Comme chaque instant d'une vie qui défilerait
Au grès des chants zéphyriens qui glisseraient
Sur la peau telle une caresse de fine soie
De battre mon coeur, résonne encore le fracas
Angoissé de mes pensées défiait ma volonté
A vaincre cet hurlant silence martelé
Aux franges de mon esprit, au bord du désarroi
J'ai laissé glisser du sable fin lentement
Au rythme des battements saccadés de mon coeur
Pour trouver cette harmonie du silence, ailleurs
Que dans les affres de mon esprit languissant.
A savourer cet instant malgré la chaleur
Pour composer symphonie des muses amusées
En plein coeur du désert infini, esseulé
Reste l'écoulement immuable de chaque heure
J'ai laissé filer le sable fin sous mes pas
Egréner les journées au seuil de mes esprits
De me rencontrer dans ce silence tard le soir
Et comprendre l'immensité de cet endroit...
Le ton passa au silence de ses paroles, pour continuer une mélodie aux
accents balamouniens, s'accordant aux danses lancinentes des muses aux
voiles transparents, laissées au larges des sirènes en cet océan
blanc. Puis le chant reprit illustrant le jardin et la cour...
_"Sur les flots inertes aux déferlantes ensablées
Vogue un vaisseau soumis au fracas tumultueux
D'un silence étouffant à l'écho des pensées
Qui vibre au rythme d'un battement harmonieux.
Ce navire s'accorde aux courants de ces flots blancs
Plongeant, naviguant dans les creux arc bouttant
Son âme pour capter l'esprit de la vague ultime
Et vaincre péril d'un grain de sable infime.
J'ai appris la mélodie unique de l'esprit
Là bas dans le désert je devins apprenti
J'ai du saisir les accords d'un chant singulier
Celui d'écouter mon âme résonner.
Une fois fois délivré de mes acquis ensablés
Dans les certitudes, le doute s'est invité.
Plutôt que de l'être, il m'a fallu écouter
Et apprendre la richesse d'un peuple d'une grande fierté
Là bas dans le tréfond des chaleurs exotiques
Un peuple est ce navire à l'âme magnifique
Qui supporte fièrement ce fardeau difficile
Et partage sans compter dans ce monde hostile..."