Épopée prédatrice

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Gaara
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Épopée prédatrice

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Le bruissement des feuilles semblait être le seul son qu’on entendait au Sud de la Forêt depuis quelques temps. Inlassablement, le vent faisait parler les feuilles entre elles, et, comble pour ce royaume, la vie semblait absente. En réalité, les créatures fourmillaient à certains points spécifiques de la Forêt.

Près du chêne des illusionnistes, un fuyard imbibé de whishy arrivait de la Baie, masqué et suant, comme s’il avait le démon à ses trousses.

Rasséréné par l’ambiance chaleureuse des abords du chêne de Kronberg, le fuyard alcoolique reprit son souffle et découvrit avec joie des lutins bagarreurs qui se donnaient en spectacle. Mais son repos fut de courte durée : son poursuivant, accompagné par un homme étrange traîné par un bâton, déboulèrent. Le poursuivant, un nain plutôt costaud, semblait vouloir en découdre.

En quelques minutes, l’alcoolique dû s’expliquer sur les raisons de sa fuite, devant l’homme au bâton, puis face à la hache de son poursuiveur, Baragan.
Les coups précis et puissants du milicien vinrent facilement à bout du fuyard, qui se retrouva à soliloquer dans son sang, sommé par l’homme au batôn de philosopher sur la liberté, pieds et poings liés.

Alors que les discussions sur le libre-arbitre allaient bon train, un elfe silencieux arriva et, en voyant un sudiste faire sa loi sur les terres sauvages, son sang ne fit qu’un tour. Il arma son arbalète et décocha un premier carreau dans la jambe du milicien. Le nain commença à saigner abondamment, et fut même éclaboussé par son sang lorsque le deuxième carreau de l’assaillant vint se planter à côté du premier. L’elfe à l’arbalète, prédateur de son état, fit une roulade sur le côté pour se replacer face à l’ennemi puis décocha deux nouveaux carreaux dans la poitrine du nain.
Un duel entre un prédateur et un milicien, entre un nain et un elfe… le spectacle promettait d’être au rendez-vous.

Mais le combat fut gâché par l’arrivée d’un second prédateur, le chef de meute, un albinos protégé par une armure de plate couverte d’une fourrure de loup. Celui-ci invoqua une gueule terreuse gigantesque qui vint se refermer sur le nain dans un fracas assourdissant. Le sang se mêla à la terre, les feuilles qui voletaient se déchirèrent et retombèrent au sol en même temps qu’une rosée rougeâtre au doux parfum de mort.
Le milicien, au bord de l’évanouissement, était sur le point de succomber. Mais celui-ci, tenant toujours debout sur ses vigoureuses jambes, voire jambonneaux, quand on connaît la physionomie des semi-hommes, s’ouvrit un chemin à travers les fourrés et réussit à s’enfuir en insultant allègrement ses assaillants.
Le fuyard alcoolique était sauvé et libéré, mais les prédateurs avaient ouvert leur appétit avec cette chasse manquée.

Ni une ni deux, la meute se remit en chasse. Le reste des troupes suivait le meneur et le dominant. Les prédateurs cherchaient partout où le nain pouvait s’être caché, et à force de chercher, ils tombèrent sur une scène plus appétissante que prévu. Non pas une proie mais deux !
Le caporal du Fort et un kaïnite se baladaient avec insouciance et semblaient ne pas se méfier du danger qui les guettait, là, juste à côté, dans un buisson épais d’où ressortaient pourtant deux yeux d’un blanc laiteux, puis quatre, et bientôt huit !
Les défenseurs des terres sauvages rugirent de haine au moment d’attaquer, râlant leur pulsions meurtrières au point d’effrayer les forestiers eux-mêmes.

Sans faire de détail, les attaques des prédateurs eurent raison du caporal qui fut réduit à une charpie immonde, une chair déchirée, en lambeau, n’ayant même plus forme humaine. Vint alors le tour du kaïnite, avec lequel la meute joua quelques temps, avant de l’envoyer rejoindre Horosis dans un fatras de sang et de sueur.

Tandis que certains commençaient leur dégustation, un quatrième larron du Sud passa en coup de vent et tenta de s’enfuir. Ni une ni deux, les assassins d’extérieurs se mirent en chasse et pistèrent le nouvel intrus. La chasse fut courte mais intense. Les armes virevoltèrent un instant, les pointes brillant au soleil, la chaleur abrutissant les esprits des combattants… la ferraille crissa et le sang, une nouvelle fois, gicla.

La meute grossissait à vue d’œil et déjà, plusieurs curieux impressionnés par les manœuvres des prédateurs s’attroupaient autour de ces assassins naturels. Les chasseurs semblaient enfin repus, mais une présence délétère leur retourna l’estomac. Au bout milieu de la Forêt, juste à côté de l’oratoire, un être difforme entouré d’une aura ténébreuse semblait préparer quelque coup fumant. Les enfants de l’Arbre lui sautèrent dessus, et cet adversaire, plus puissant que leurs proies récentes, parvint à résister plus longtemps, envoyant ses tentacules vicieux enlacer et déchirer les chairs. L’alpha ordonna qu’on l’assomme et qu’on l’écarte du poumon de TeDannan, puis il envoya Sliver rapporter au Haut Conseil de la Forêt les récents évènements.

L’être enténébré n’avait rien d’appétissant, et les prédateurs, repus, le laissèrent revenir de son inconscience, puis lui firent comprendre de quitter au plus vites les terres sacrées de TeDannan, s’il ne voulait pas finir comme les sudistes.

Le retour de la meute sur ses terres s’était traduit rapidement par quelques actions meurtrières. La Forêt et l’Arbre n’avaient plus à courber l’échine face aux envahisseurs, qu’ils soient du Sud ou du Nord : les prédateurs, plus puissants que jamais, veillaient sur leurs semblables.
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