Explosions, courses d'animaux et grand n'importe quoi

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Aux portes

Explosions, courses d'animaux et grand n'importe quoi

Message par Aux portes »


Les tous premiers rayons du soleil émergeaient lentement au dessus de l'horizon,
jetant sur le paysage enneigé des reflets flavescents. Les arbres se balançaient
mollement, agités par un vent qui avait perdu en intensité. Même les bruits de la
forêt étaient assourdis, comme si la scène se déroulaient dans une gangue d'ouate.
Le temps semblait suivre son cours, mais de manière allongée, ralentie.
Là-haut, les nuages contemplaient la scène en s'étirant paresseusement,
moutons spumeux aux formes improbables.

Un orage matinal éclata au loin.
Il s'approchait. Les nuages immaculés grondaient, prêts à déverser les trombes d'eau
de leurs entrailles sur... Nuages d'orages !? Blancs ?!?
Ou alors...
Le bruit provenait de la montagne. Ces détonations répétées ...
Sans doute des bombinettes (c'est des petites bombes) conçues par les nains pour
déclencher les avalanches avant qu'elles ne se produisent.

Mais ces explosions se faisaient de plus en plus fortes. Et elles étaient nombreuses !
Etrange...
Non, non ... Ca n'était pas des explosions lointaines, c'était un marteau-pilon qui
se rapprochait, et qui fracassait le sol à chaque seconde.
Les rares habitants qui logeaient en périphérie du monastère, réveillés par ce tapage,
sortent la tête de leurs masures.
Les expressions des unes se faisaient craintives, les moues des autres étaient bougonnes,
mais peu assurées.

Le bruit s'intensifiait. Des tremblements de terre en montagne ?
Possiblement.

La cime des arbres s'agitait tandis qu'hésitait encore à poindre la timide lueur de l'astre naissant.
Des lagopèdes alpins déployaient leurs ailes sous les premiers rayons d'un pâle soleil,
tandis que s'enfuyaient gaiement les renards blancs, suivis de très près des lièvres
qu'on imagine sourire.
Le renard prend la tête, négociant magnifiquement le virage en tête d'épingle,
et coupant la route du lièvre !
Un tête-à queue ! Quel manque de fair-play, c'était un scandale.
Mais voici que le lièvre qui n'a pas calé, redémarre de plus belle, et colle au train de ...

Le narrateur se débarrassa de son ton de commentateur sportif en même temps qu'il jeta
son casque d'un air contrit et désolé.

La vie est belle.
...
Si on la conserve.

C'est sans doute pour cette raison qu'une tortue des neiges (espèce en voie d'extinction)
rattrape le lièvre et le dépasse, laissant une trace pyréthique
(c'est comme Pirelli, sans le calendrier : une trainée de feu... Je vous laisse le temps d'y réfléchir.)
dans la neige.

Le narrateur s'étant trouvé aussi inexplicablement que soudainement malade après un coup
de -gp maladroit, je prends la relève.

Puis, voilà que de la forêt détallent des ours.
Même ces gros omnivores fuyaient le danger. Et les coups sourds et réguliers avaient l'air
d'en représenter un gros.
La neige se détachait par paquets entiers des arbres, tandis que le sol vibrait
de plus en plus fort.
Un écureuil des neiges émergea de sous une congère, secoua sa petite tête pour la débarrasser
des flocons qui la couvraient avant de s'enfuir.
Après un dérapage, il revint, plongea dans le tas de poudreuse, et en ressortit en tenant
victorieusement une noisette.
Il disparut alors à la suite de la tortue.

C'est bientôt toute la faune des abords montagneux qui, pêle-mêle,
s'éloignait silencieusement de la provenance de ces séismes localisés et répétés.
Et ils se rapprochaient du monastère !
Encore !!
Le toit d'une maison en construction s'écroula.
Les arbres, les habitations, les gens, tout vibrait à l'unisson de ces secousses.

Le calme revint soudainement.

Se profilait alors dans le jour naissant une silhouette connue de certains.
Appuyé sur un bâton qui aurait pu être pris pour un bel arbre s'il avait eu des branches,
un homme d'une carrure ... (le narrateur avale sa salive) ... difficilement qualifiable
se tenait aux portes du domaine Furrinien.
Il déposa au sol son minuscule sac de voyage.
Dès qu'il eut quitté son épaule pour s'enfoncer dans la neige, on constata que l'on pouvait
tout de même y ranger le contenu intégral de l'armoire de la plus coquette des comtesses de Brumevent.
Avec l'armoire d'ailleurs.

Le géant blanc respira amplement, son regard passant sur les pierre anciennes recouvertes de neige.
Ca et là, de fines écharpes de fumée blanches s'échapaient des cellules monacales,
prouvant que le monastère comptait son lot de lèves-tôts (réveillés par le froid, sans aucun doute.)
Le soleil commença alors à s'élever lentement, auréolant le visiteur titanesque de sa lumière dorée.
En contemplant sa silhouette, puis la taille de ses mains, les mots "douleur" et "problèmes" prenaient
un sens particulier.
Dans des circonstances particulières, sa rencontre devait être une expérience capable de transformer un
gentil démon à l'esprit vif en une victime servile vouvoyant même son ombre.
Sur son visage, encore invisible à cause du contrejour, on devinait un sourire.
Un soupir de contentement fit naître devant lui un nuage de minuscules étoiles de glace.

Comme son frère avant lui, Moloch était de retour.

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Bon changement d'année, meilleurs voeux, que Furrinus vous garde !
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