De nouveau du grabuge...

[Rugissement aux portes du Castel]

Une ombre... Une vaste ombre avait survolé le village des Brumes à peine remis de son récent désordre. Et puis l'ombre était devenue de plus en plus imposante et la créature qui cachait ainsi l'éclat du soleil ne tarda pas à laisser tomber sa carcasse sur les remparts du Castel.

De là, déjà, il avait fait entendre sa voix puissante. Un rugissement colérique qui avait fait sursauter chacun des habitants.

Preux chevaliers, Sénéchal, mages brumeux et autre Comtesse, chacun avait pu ouïr la rage du Ver. Déjà, dans tous les châteaux et ses environs courrait la nouvelle : Un Grand Ver était paru et hantait les abords du Castel.

Quels seraient les prochains malheurs à s'abattre que les Brumes ?

[Un Grand Ver]

Là c'était arrêté l'enfant de magie. Et à son appel lugubre et puissant avait répondu un autre Ver. Deux se faisaient face, ci sur les remparts, ci au sol...

Mais lorsque le premier arrivé, arborant des écailles mauves profondes, hurla de nouveau sa rage, la suite ne fit guère de doute ! Ces deux là n'étaient pas du même bord ! Et quoi qu'ait pu être le désaccord, c'est dans le sang des magnifiques que se règlerait le conflit.

Déjà, de puissants jets de flammes s'échappaient par-dessus les hauts remparts et les paysans s'étaient retirés en leur chaumière ou avait couru au loin pour les plus sagaces. Le Mauve s'était lancé à travers les airs et le combat, s'il restait proche du sol, s'éclairait des traits de feu qu'il crachait à son adversaire.

Les plus téméraires avaient pu voir également avec quelle dextérité le dragon se servait de sa queue. Cinglante telle le Zéphyr lui-même, elle avait heurté violemment le Blanc.

Reposant ses ailes ou contemplant son avantage, le Mauve - un mâle à coup sur - se reposa sur le rempart, décrochant plusieurs pierres de taille qui allèrent boucher les mâchicoulis ou se fondre dans le sol de la douve. Bientôt, l'assaut aurait repris...

[Le Blanc]

Des années de colères et de guerre s'électrisaient dans le ciel de BrumeVent.

Avec toute la grâce et la puissance que les Dieux leur ont offerts, deux des plus puissantes créatures à fouler le sol des terres d'Odyssée étaient face à face, dans un profond désir d'ôter la vie de l'autre, la haine les aveuglant et la rage guidant leurs instincts...

Cela faisant des millénaires que le continent n'avait pas vu de combat de dragon, et les plus anciens raconteront que c'est là une bonne chose. Les échanges sont violents et les créatures ailées sont si déchaînées que l'environnement ne compte plus pour eux, et c'est avec toute leurs forces qu'elles tentent de s'entre-tuer, dans une danse violente et sans merci, comme si la vie et la mort n'était plus qu'une sinistre farce...

[Le Mauve]

Le corps à corps devint sanglant...

Le feu, la glace, les forces élémentaires à jamais opposées s'affrontaient en des tourbillons tels que de mémoire d'humain, personne n'en avait vu dans de telles proportions ! Les arcanes se heurtaient et les flux se déplaçaient, presque visible dans les airs soyeux du matin brumois.

Aucun être n'avait jusqu'alors osé venir s'enquérir du devenir des Grands Vers. Chacun avait fait le choix de se tenir éloigné de la rage des grands anciens. Et pourtant... Il y avait là objet à Ode, à Odyssée ! Et qui sait ? Peut-être certains pourraient tirer profit d'un tel affrontement !

[Le Blanc]

Le grand Blanc, meurtrit et amplit de rage devant son féroce adversaire qui maîtrise les arcanes et dégage une telle puissance, se recroquevile un instant sur lui-même.

Il se concentre, et entre ses ailes magnifiques un rayon de glace se forme, aussi froid que l'infini et d'une puissance digne de la créature épique qu'était le dragon.

D'un cri perçant mais à la fois rauque et fort, le lézard ailé laissa s'échapper, dans un effort ultime, toute la puissance de son corps, que le Mauve ne pu éviter et il arrêta de battre des ailes, pour s'échouer contre les remparts...