Il était une ombre...

Forum En Jeu de la cité secrète d'Ombreterre
En apprendre plus sur Ombreterre

Modérateurs : MJs, MJs Baie

Répondre
souvenirs sylvains

Il était une ombre...

Message par souvenirs sylvains »

Un druide était à l'arbre. Il admirait la majesté de sa ramure, malgré
l'atmosphère délétère du marais, l'Arbre exhalait une puissance qui
n'avait pas l'air d'être corrompue. Il remarqua les racines tordues,
noircies, qui jouxtaient la grotte, et s'y dirigea.
Il approcha la main du bois, comme pour le caresser.
Lorsque son épiderme entra en contact avec l'arbre, il fut assailli par une vision...

L'elfe noir répandit son sang sur la tête du druide, puis sortit du
triangle pour le faire couler sur la tête du milicien à genou,
avant de reformer le triangle des trois Maîtres assassins.

L'être barbu décida de quitter son poste pour rentrer dans le pentacle,
la surveillance de la grotte n'ayant plus besoin d'être faite.
Une fois son premier pied sorti de la forme aux 5 sommets,
trois ombres surgissent du cercle intérieur.

En moins d'une demi seconde, la main ensanglantée d'un des protagonistes
fut enveloppée d'une de ces ombres.
Même un pauvre templier comprendrait que le sang est absorbé
par la tentacule abyssale qui ne désire pas lâcher prise.
La tête du soldat est alors à son tour absorbée par une
sorte de main sortant de la forme noire qui absorbe la vie du blessé.

Au même moment, la deuxième ombre s'attaqua à l'elfe noir, enveloppant
la main ensanglantée, semblant se nourrir de l'énergie de
l'assassin. Pourtant,il ne semble pas plus perturbé que ça ...
De la même manière une protubérance sort de cette forme vampirique
pour absorber la tête du druide.

La dernière, plus petite mais encore plus rapide attaque le dos
de celui qui surveillait la grotte jusque là, qui n'attendait pas le coup.
Contrairement aux autres elle lui rebondit dessus pour traverser le pentacle et
s'abattre sur le Maître Mage.

Une fois satisfaites, les ombres reculèrent rapidement pour laisser exsangues
les bras des deux frères d'armes, heureux d'avoir
pu donner une partie de leur énergie au royaume de l'obscurité.

La tempête, à l'intérieur de la grotte, était toujours aussi violente,
vociférant sa colère.
Une fois les ombres retournées d'où elles venaient, le mugissement des vents se
muèrent en sons
discordants, portant sur leurs ailes les cris des agonisants.
On regagna sa place. Les protagonistes principaux, au nombre de cinq, étaient de
plus en plus difficiles à voir clairement :
un flux de magie paraissait distordre l'air, rendant trouble tout
ce qui était à l'intérieur de la tempête. Les ombres qui se
promenaient dans l'oratoire foncèrent vers le tourbillon,
se laissant porter par sa force. Bientôt des dizaines d'ombres
tournèrent autour du pentacle, allant de haut en bas, de gauche à droite.
N'importe quel humain aurait été plus qu'inquiété par ces ombres
menaçantes, sentant la Mort et le Néant, mais parmi ces 5 personnes,
aucune n'était "normale". Les Maîtres assassins, chacun
spécialistes dans leur domaine, ne craignaient pas la Mort,
la côtoyant tous les jours, lui donnant des victimes régulièrement.
Le milicien était trop occupé par sa douleur et sa dévotion
envers sa Déesse pour remarquer une menace de mort autre part.
L'elfe au visage pâle était bien trop fou pour craindre ces stupides
ombres tournant autour de lui comme une meute tourne autour d'un gibier.

Non, personne ne craignait cette menace, pourtant bien réelle :
de temps à autre, malgré le flux de magie distordant l'intérieur
du pentacle, on pouvait voir une ombre sortir du tourbillon pour griffer un corps.
Aucun elfe, aucun humain n'était épargné. Tous subirent
ce que les stratèges appelaient une "attaque d'endurance".
Pourtant, aucun d'eux riposta. Non pas qu'ils en étaient incapables,
bien au contraire, mais leur transe semble bien trop avancée pour
leur permettre de réagir.

Par dessus les cris lointains d'anciens torturés, des sons inimitables
par une bouche humaine sortaient du tourbillon. Sans aucun doute,
les ombres s'amusaient...

Le druide décolla sa main, comme s'il s'était brûlé.
Il attendit quelques secondes contemplant les lignes qui striaient sa paume.
Puis, il tourna le regard vers la grotte.
Une tâche de sang tenace n'avait pas disparu sur la pierre,
aussi étrange que cela puisse paraître. A peine eut-il effleuré la surface
du pied qu'il vit défiler des images dans son esprit.


L'elfe au visage pâle accusa le coup. L'éclair, même ricochant, l'avait presque
fait sortir de la zone d'influence ténébreuse.
Il regarda avec délectation les assassins offrir leur sang à leur déesse.
"Hécate ? Hécate... ? Hé-cate. Hécate." Il découvrait l'identité
de celle qui pourrait bien devenir sa nouvelle déesse.
Il en répétait le nom, savourant ses sonorités pleines de promesses.
Ses yeux s'étrécirent, alors que le hurlement du vent décroissait.
Il en était presque déçu.
Malgré lui, son sang se mêla aux autres. Dégouttant doucement
de son nez, un liquide vermillon se mêlait aux larmes de
sang qui courraient le long de ses joues.
On aurait dit qu'il portait un masque blafard, où deux grandes
scarifications rouges sous les yeux lui donnaient un air
qu'il n'aurait jamais pu arborer auparavant : un air
de folie menaçante.
L'elfe avait retourné sa veste, et son
âme devenait grise grise. Il ne demandait qu'a apprendre pour la
faire tourner au noir d'encre.)
Ses légères blessures suintaient un sang chaud, devenu poisseux
dans cette atmosphère électrique, qui ruisselait de ses yeux et de son nez vers
son menton.
Des gouttes frappaient le sol, à l'intérieur du pentacle, à intervalle régulier,
couvrant la poussière d'une tache sombre, qui s'étendait petit à petit.
Sans en avoir conscience, il participait au rituel, apportant sa part.
Peut-être était-ce la volonté de la déesse ?
Un hurlement primal sorti de son frêle corps, et déforma ses traits.
Ni joie, ni haine.
Ni douleur, ni peine.
Seulement l'expression réitérée d'une nouvelle vie.
Le maître assassin avait révélé XXX à la face du monde.
Hécate lui montrait à quel point ce monde lui conviendrait.

Il se recula lentement, peureusement, regarda autour de lui avant de se fondre dans la
forêt.
Les feuilles bruirent après son départ, et le calme revint.
Répondre