L'éveil du désir

Forum En Jeu du Comté de Brumevent
En apprendre plus sur Brumevent

Modérateurs : MJs, MJs Baie

Répondre
Alrischa
Messages : 26
Enregistré le : 20 juil. 2009, 19:19

L'éveil du désir

Message par Alrischa »

Après s'être longuement baignée, l'elfe entra dans le temple, nue, le voile léger qui la recouvrait habituellement à la main. Silencieuse, elle baissa la tête un instant en fermant les yeux, signe qu'elle faisait une petite prière à la déesse lui annonçant son retour au temple.

"... de l'amour
Entend ma voix qui en ce jour
Revient près de toi en ce lieu
[...]
A toi ces quelques rimes plates
Qu'exhalent ma bouche écarlate
Dans la fraîcheur de se lieu saint
..."

Là se tenaient ses soeurs. La plus belle du monde, la petite joueuse de flûte, la semi-femme débordante de joie, l'inconnue au regard de mystère...
Nues, comme à l'aube du premier matin du monde. Chacune en sa beauté la plus simple.

Elle firent cercle tournant leurs regards vers la voute sculptée, offrant leur poitrines aux nues, se tenant par la main. Elles fermèrent les yeux...




La voix de la plus belle du monde s'éleva la première montrant à chacune la voie vers la plus passionnée ferveur.

"... voici tes filles réunies...

...Fantasme assouvi de succube, ta fille la plus dévouée...

... Elfe charnelle, elle connait de toi séduction...
... Bercée de ta musique et de ta bienveillance, sa soeur...
... Aimable autant qu'aimante est l'amour géniteur qui la porte, doux être d'Asrélia...
... De l'ombre jusqu'à la douce lumière de tes feux, la repentie...

...Nous louons ton nom... ce cercle... ce lieu..."


Un temps passa et rien n'advint. Alors de chacune s'éleva un chant. Les voix s'entremêlèrent chacune offrant ses louanges.

"Grande déesse je te dédie...
Accompagnée de ma promesse...
Que ma vie...
Enchainée...
Mes désirs...
Ta beauté...
Je t'offre donc tous mes talents
Mes créations..."

"... Et je me dévoue toute entière à prendre les souffrances du monde...
Semeuse d'espoir... et mes lèvres seront le baume des corps meurtris...
Je colorerai le ciel... et les âmes...
Mes bras seront une maison...
Je sèmerai la joie...
J'apporterai douceur... et tendresse...
Je porterai ton nom...
Annoncerai la Paix... et l'Amour..."

"... Je te serai fidèle...
J'amènerai l'espoir à ceux qui n'en ont plus.
... calmer les querelles du monde de baisers envoûtants.

Et, Douce, tu me guideras"


"...
Ecoute la candeur des rimes embrassées

Qui s'élèvent vers toi traversant tout l'éther
Parvenant au royaume qui cache ta beauté
Qu'aucun homme mortel n'a jamais visité
Et qui par mille années est voisin de la terre

...

Vois en ce lieu béni tes filles assemblées
Leurs poitrines offertes psalmodiant ton nom
Et comme chacune d'elle en ferveur se corrompt
...

Chacune te promet et son corps et son âme
Et comme elles je promets de toujours te servir
Que fasse chaque jour je puisse te ravir
Chaque souffle de moi puisse animer ta flamme

...
Nous nous faisons pour toi, vierges ou bien catins
Et que par là tu vois combien chacune t'aime"



Le chant avait cessé. Le temps paraissait s'étirer. Dans l'esprit de chacune et de toutes s'insinua lentement une impression de douceur, de calme, de volupté. Une tendre chaleur monta en leurs poitrines. Enflamma leurs joues. La lumière des flambeaux vacilla. S'adoucit. Se feutra. Et la tendre chaleur se répandit comme une violente liqueur à travers tout leur être. Bestiale, torve, impulsive, lancinante, tendre, amère, courbe, miel. Elle posséda leur ventre, leur cou, leurs seins, leurs cuisses, jusqu'à les posséder chacune et toutes totalement. Corps et âme. Le plaisir les tordant. Leurs cris et leurs gémissements mêlés enflaient comme la mer sous l'orage. Chacune était possédée comme elle le souhaitait. Et vint l'éclat commun comme un son de cristal. Un son muet qui ne peut plus dire le bonheur ni la plénitude d'un être. Une mort éphémère, raidissant chaque membre, fauchant le souffle, brouillant la vue, rendant l'instant éternel jusqu'à l'infini...
Puis l'écroulement lourd des corps sur la dalle fraîche du temple. Le ruissellement de la peau. Les respirations haletantes et les regards vagues s'amarrant au regard voisin. Le sourire naissant, timide sur les lèvres. Ainsi abandonnées. Une renaissance par la reconnaissance de l'autre à ses côtés. Et de longues minutes encore à s'observer silencieusement.

Les poitrines se calmèrent en même temps que le feu nouveau qui couvait semblait enfler. Elles se tenaient debout encore hagardes. L'ordre était né...

Shanya les avait entendu.
Image
Répondre