La deuxième Ascension de Skeerk le Gris

Par Shana

« Chaque personne qui avance a un idée qui la devance… »

Les temps ont changé. Je vais vous le montrer. L'âge des tribus est perdu depuis que l'Homme, l'être vivant, a tenté de rejoindre ceux qu'il vénère. Pour la deuxième fois, Skeerk le Gris se hasarde de refaire l'Ascension. De toutes les erreurs qu'il a commises et qui l'a précipitées à sa perte, il ne lui reste que l'orgueil de devenir Dieu.

Le début de la journée était tranquille. Les brumes du levée étaient assez douces et elles furent vite chassées comme tous les jours par ce vent piquant descendant de la montagne proche. Comment décrire un jour des plus normal ? Les pierres parlaient de tout ce qu'avait vécu le château, pendant que Kyrax et moi-même nous nous interrogions sur les terres lointaines, bien au sud… Dans les appartements de la Comtesse, la matinée se passait dans le repos et la contemplation.

A l'autre bout d'Odyssée tout n'était pas si calme… La terreur admise par les habitants se levait dans l'ombre des égouts et commençait à s'étaler sur les toits d'ardoise de la citée.

Au château, loin de toute agitation superflue, les ballades et les sonnets, les discussions sur le passé rythmaient une journée détendue. Au soir, Dara de Lyonsbahn arriva dans la grande salle. Son entrée était vive et sa respiration haletante. Elle, que je savais si calme, avait l'air troublée et cette arrivée si tardive n'était pas de bonne augure. Nous étions loin de nous imaginer pareils dires. La conteuse venait de prévenir la Comtesse du retour de Skeerk le Gris…

Son récit était sans équivoque et tout le monde présent en ce jour et en ce lieu savait que ce qu'il allait advenir ne serait pas une partie de plaisir. Nous sommes restés un instant abasourdis mais la priorité devait être à l'action. Chacun allait de son avis mais tous attendaient l'avis d'Orphandilia, qui était restée silencieuse, sans doute en train de réfléchir.

La Comtesse fit appeler la garde et ce fut avec surprise que Melchior le vétéran de la garde fût présent. Sa disparition avait été bien surprenante et son arrivée aussi. Wodahs et Bricktor arrivèrent sur ces entrefaites. La Comtesse pesait le pour et le contre et ce fut une journée qui se passa à attendre l'ordonnance. C'est après des réflexions que celle ci pu enfin être entendue : une brigade des brumes avec les meilleurs lames du comté partirait au plus tôt soutenir la milice et le Fort à la Baie.
Sans être bonne lame, je me portais volontaire pour lutter contre Skeerk qui allait réduire en pierre ma Déesse. Je ne connaissais que peu de chose de Skeerk et tout ce qui me fut conté par la suite me permit de ne pas regretter ce geste spontané de partir à la Baie. Orphandilia avait une autre raison de me vouloir partir : elle voulait que je lui raconte à elle et à tous ceux qui, pour quelques raisons que ce soit ne puissent pas combattre, toute l'histoire qui allait se passer, d'en faire un roman, le même qui aujourd'hui est lu lettre par lettre par vos yeux je l'espère passionnés, tout autant que je le fus en l'écrivant.

Wodahs fut chargé de diriger cette expédition et fut à cette occasion et pour la dangerosité de la mission élevé au rang de Grand du Comté en tant que Sénéchal des Brumes. Son dévouement pour Brumevent était ainsi remercié avec tout le mérite nécessaire.
Nous serions trois à être envoyés par la comtesse à messire Leinhardt : Wodahs, Melchior et moi-même. La compagnie ferait route après que Wodahs et Melchior aient trouvé diverses stratégies. Des volontaires se joignirent à nous, notamment Galahad et Lesfrat Korminus, chasseurs.

Les adieux au comté commençaient maintenant…

“Le château se perdait dans les brumes
Quand j'avançais sur le chemin.
Nulle personne n'était levée,
Même pas l'astre aux flammes.
Les cheminées à peine fument.
Au dehors aboyaient les chiens.
Personne ne nous a croisé,
Aucune vie, aucune âme…”

Le voyage se passa sans encombres. La place était quasiment vide et j'en fus surprise. Comment aussi peu de monde était prévenu du danger ? Azelun était là, se tenant sur la place et me raconta plus de précisions sur les faits qui me firent venir : non seulement Skeerk tentait l'Ascension, il s'était aussi trouvé des alliés par les personnes de Aghanassezar, prêtre du Dragon, Laminoir et Raoul d'Andrésy qui fut la cause des récents skavens de la Baie et de la peste qui s'en suivit, douloureux souvenirs où j'étais pestiférée…

Afin de prévenir aux officiels l'arrivée imminente d'une brigade de Brumevent, je rentrais dans le tribunal. Là-bas se tenait les membres du conseil de la Baie et je leur dis ce pour quoi nous étions venus.
De nombreux soldats du Fort étaient présents mais aussi la famille de Sancte qui venait pour faire connaître le Sanctuaire, lieu encore mystérieux…

Contrairement à ce que je m'attendais, la soldatesque parlait plus des actions passées de Chaz, de Netrunner et la possession de magies interdites de Kradec que de la menace qui était sous nos pieds. Ces bavardages intarissables furent vite coupés par le jugement de Malphas qui fit couler beaucoup d'encre et de salive. Certains le jugèrent laxistes sur des faits méritants la peine de mort selon les lois de la Baie et il agit avec trop de sévérité sur des crimes ne méritant qu'un blâme.

Soudain, passant les portes du tribunal, Chandler arriva avec un prisonnier des plus inattendus : Laminoir. Il venait d'être arrêté au croisement dans les montagnes.
Enfin, il fut décidé par la soldatesque d'interroger Laminoir. Krumpf et Hakare partirent du tribunal avec le prisonnier.
Sachant bien que l'interrogatoire était réservé aux militaires, je me gardai bien de les accompagner. Les discussions allaient sans doute recommencer dans le bavardage. Je fus sauvé de cette inaction par Faeriel qui m'invita à discuter hors de ce tribunal devenu café rencontre. Il me donna rendez-vous à la banque.

Je le suivais alors et à ma surprise, je me retrouvai avec Laminoir, Hakare et Krumpf. L'interrogatoire allait donc avoir lieu ici dans un endroit au combien inhabituel pour ce genre d'exercice. Beaucoup d'espoir reposait sur l'aveu ou non de Laminoir.

[NDLR : Laminoir a été au service de Bargûl, maître de la Tour. Et lorsque l'Ordre Noir fut démantelé, il s'est retourné contre Hrund et ses sbires, et il a guidé les soldats dans les marais et était là lorsqu'ils ont attaqué la Tour. ]

Leinhart, Gluk et Faeriel arrivèrent à la banque pour voir comment avançait la chose. Puis quelques badauds les accompagnèrent.
Hakare les pria de bien s'en aller, avec moi par la même occasion. Il en profita qu'aux vues des nouveaux éléments, l'expédition prévue sous la Baie serait sûrement compromise.
Devant la Rigueur de l'armée du Fort, je me devais de partir, non sans être déçue de pouvoir faire avancer le récit, mais Faeriel, cet ancien collègue et bon ami me demanda si je voulais rester et en ce cas, que j'avais l'autorisation de la milice comme témoin.
Pendant le temps où les personnes se dégageaient de la banque, Laminoir en profita pour étudier la proposition d'Hakare. Une fois la plupart des badauds partis, il prit Hakare par le col et d'un bond, l'Élu de Kain le fit lâcher. Mais laminoir eut le temps de dire quelques mots au hobbit et ses mots devaient être terrible, tant la figure d'Hakare blanchit. Il se mit à regarder le monde autour de lui avec des yeux vides, des yeux à travers lesquels on pouvait voir le remue ménage de son cerveau. Puis il se mit à bégayer, déblatérant dans un langage bizarre des paroles que lui seul devait comprendre. Leinhardt se précipita à sa rencontre, s'inquiétant d'une attaque de laminoir. Il leva son bras comme pour le frapper quand Hakare lui arrêta son geste. les mots que l'hobbit était en train de dire étaient sibyllin. Leinhardt devait au plus vite quitter la Baie, tout le monde devait se mettre en garde : on était surveillé. Les mots comme les actions qui se préparaient étaient répercutés vers Skeerk par un… traître. Ce mot est encore difficile à avaler. Nous qui pensions que tout le monde rassemblé en la ville avait pour but de détruire Skeerk, mais nous sommes tous trop naïfs. Il y a toujours quelque chose qui nous dépasse. Hakare continua de nous prévenir. Il devait aller voir Chandler, Faeriel devait emmener le prisonnier à la porte sud dans le plus grand secret, nous devions faire attention à ce que personne ne lui parle et qu'il ne parle à personne. Nous étions en danger. Tout pouvait échouer.
Hakare sortit ensuite du tribunal en courant de ses petites jambes tandis qu'à l'intérieur de la banque, nous étions encore sous le choc. Leinhardt partit en disant quelques mots à Uatu. Je partais quant à moi derrière Hakare pour essayer d'entrevoir et d'entendre plus d'informations. Mais je ne courrais pas assez vite et à peine j'eusse le temps de saluer l'assemblée que Hakare me prit le bras pour me murmurer qu'il pourrait me raconter ce que Laminoir a dit si je le désirais et si je le suivais vers la route du Fort j'allais enfin connaître les mystérieux mot…

Nous sommes arrivés à la porte sud. C'est là que je sus le marché qui s'offrait à Laminoir : sa vie contre tout ce qu'il savait sur l'Ascension. Il serait donc banni des Terres de l'Alliance du Sud mais aurait la vie sauve.

Hakare effectuait la manoeuvre. Il répéta les questions de l'interrogatoire à Laminoir puis, contre l'assurance que je ne dirai rien, il me laissa écouter et noter les débats. Je jurai sur tout ce que j'avais de plus cher que je me tairai. Mais je ne savais pas encore ce qui m'attendait.

Laminoir n'avait toujours rien dit dans la matinée. Krumpf faisait ses cent pas nerveusement, rappelant le marché et attendit encore, de plus en plus nerveux et inquiet. Toujours dans l'attente des réponses de Laminoir, la compagnie de Brumevent que j'avais laissée au château arriva et Wodahs me fixa un rendez vous : la taverne mais pas de date précise. Apparemment, il attendait des nouvelles. Laissant passer la caravane, nous nous réprimions à attendre les paroles de Laminoir. Soudain, des mots sortirent de la bouche de Laminoir, comme soufflés par je ne sais quelle voix intérieure.

Laminoir : « je ne parlerai qu'à Hakare, car il est le seul en qui j'ai confiance. »

Hakare se mit à hauteur du prisonnier et une conversation eut lieu entre les deux protagonistes du moment. A la mine de Hakare, Laminoir ne disait pas tout. Ce doute fut confirmé par les paroles d'Hakare à Laminoir. Celui-ci disait que l'envie que Laminoir avait d'être un homme du bien lui paraissait quelque peu illusoire, tout comme les propos comme quoi laminoir était avec la Baie et espionnait Skeerk. Il est vrai qu'un pygmée hobbit n'est pas aussi stupide que les légendes le disent… Une paroles de Hakare me choqua particulièrement : « Il n'y a pas de justice à la Baie. Aucune justice. Il ne faut pas se leurrer, Vénéra a abandonné cette cité. La déesse pleure car le mensonge est plus souvent dit que la vérité ! ». Ces mots font mal, Qui est Hakare pour parler comme ceci ? Lui qui n'a jamais vu Brumevent, ni la pyramide, comment peut-il juger un système politique en méconnaissant les règles politiques ? Une ville se contrôle plus difficilement qu'une lance !!

Krumpf avait écouté les paroles de Hakare. Lui ne tenait plus. Il se mit alors à lancer une pierre de toutes ses forces en direction de Laminoir. Celle-ci lui passa à 2 cm. Affolé par l'action du soldat, Laminoir parla à tout allure. Il n'aurait pas eu vent des plans de Skeerk et il ne connaît rien à l'étrange résurrection de Skeerk. Hakare lui répondit du tac au tac : il ment. Puis laminoir lui répondit que le tuer ne servirait à rien et il enchaîna sur une leçon de vivre. Il est vrai que ce qu'il disait n'était pas faux. Notamment le « Ne juger pas les Hommes sur leur réputation mais écoutez-les. » que je me souviens encore. Je ne le craignais pas et je ne sais pas pourquoi, Laminoir avait l'air ailleurs, comme si un interrogatoire avait pour lui aucune conséquence sur sa vie future. Krumpf énervé comme un soldat du Fort, saisit sa hache et prêt à l'abattre sur la Main de l'attaché. Il dit que si Laminoir ne disait rien avant qu'il ait compté jusqu'à zéro, alors il lui couperait la main et ferait ainsi jusqu'à ce que Laminoir parle, ou meurt.
Laminoir se crispa en voyant la hache en l'air, à l'assaut de sa main. Il dit d'une voix blanche qu'il nous dira tout. Et il nous dit tout. Tels furent ses mots :

« Skreek veut détruire la baie et en prendre le contrôle. Pour cela il engage des troupes sur tout le continent. Je n'ai joué aucun rôle dans son combat. Pour l'instant, je lui ai juste montré avec Kradec que j'étais de son coté. Il ne va pas attaquer la Baie dans les prochaines semaines. Il se montrera très patient pour ne pas échouer à nouveau. Son territoire s'étend dans les égouts de la Baie mais il peut évidement se déplacer »

Seul le nom Kradec me surprit. On avait affaire à un traître de la plus pire espèce alors… Krumpf essaya d'éclaircir en vain. Laminoir ne se souvenait juste que Skreek se dressait devant lui et après, qu'il se retrouva au tribunal… Laminoir avait tout dit et Hakare le libéra. Il était maintenant libre de partir. Mais s'il était retrouvé soit dans les terres de l'alliance du sud soit au côté de Skeerk, les geôles du Fort l'attendrait.

Laminoir partit donc et Hakare se rapprocha de moi, me fit un résumé, comme s'il ne savait pas que j'avais tout entendu. Mais je le laissais parler et bien m'en fit. J'appris donc en plus que Laminoir était chargé de recruter des mercenaires et des alliés à Shreek. Il était notamment l'investigateur de l'alliance entre Shreek et Aghanessezzar. La possibilité d'une corruption éventuelle de Kradec et en plus la nouvelle révélation de la possession de magies interdites de Kradec. Un nouveau élément entrait en jeu : le secret. En plus d'être un cruel, Kradec était un traître.
Je repartais pour la Baie et la place, la tête penchée sur mes pensées…

Et c'est dans mes pensées que j'arrivais. Azelun était là, en pleine discussion. Toute la place regardait le temple, et je regardai le temple. Il était pris dans une gangue de glace, créée par Max d'Aldimer. De nombreux coups provenaient de l'intérieur et qui provoquaient des fissures dans cette protection glaciale. Et la glace céda…
Une ruée fantastique alors, se déversa sur la place, un raz de marée inversé, se ruant sur les volontaires de la place, ravageant nombre d'innocents et de faibles personnes. Les cadavres s'amoncelèrent mais heureusement, au delà d'une panique certaine, les femmes et les enfants avaient mis à l'abri et ce ne fut que des imprudents qui subirent l'afflux d'élémentaires. Telles les vagues se fracassant sur une falaise d'acier, la marée maléfique se brisa et la résistance des plus solides permit d'éteindre un tel afflux d'éléments. Des élémentaires d'eau attaquaient la place…
Un tel remue ménage sur la place, et de façon si inattendu pour moi, ne me permit pas d'attaquer. Il fallait que je comprenne. Déjà, les attaquants étaient morts. Mais tous les combattants restaient sur leur garde. Un autre fléau pouvait se détacher de la pénombre du temple… Je retrouvai en même temps que mes esprits la compagnie des Brumes. Je me rapprochai d'eux et Azelun prit la parole. Il se doutait de quelque chose et nous transmit en bienfait ses peurs et ses doutes. Max d'Aldimer, la guilde de la magie… bien des secrets étaient cachés et donc peut-être dangereux. Il fut décidé que la compagnie des Brumes resterait la plus souvent soudée, et qu'elle agisse avec sa libre pensée. Quant à Azelun et moi, nous allions surveiller…

Azelun avança l'idée d'un conflit entre éléments : Max d'Aldimer représenterait l'eau. L'eau qu'il a invoquée sous forme de glace, les élémentaires d'eau qu'il aurait créés… Raoul d'Andresy représenterait le Feu. Le Feu qu'il a invoqué avec le Démon Majeur du rat cornu il y a un certain temps à la Baie, et ses aides les rats seraient le lien entre cette guilde des Eléments et Skeerk. Cette Ascension prenait de l'ampleur…
Pendant nos débats, une escouade de volontaires s'engouffra dans le temple. Elle disparut dans les ténèbres du temple éventré.

Plongée dans l'observation, je rentrai dans le tribunal. L'ambiance était beaucoup plus agitée que l'angoisse de la place. Les représentants du Haut Conseil et plusieurs autres illustres personnages de terres plus lointaines étaient présents. Ceux là discutaient de la responsabilité de Shaïtan dans le raz de marée, de Chaz… Ce dernier fut condamné à mort et exécuté sur l'heure. Ne trouvant pas ce que je cherchais, je décidais de partir pour le port où je retrouvais alors les Brumois. L'action était ici plus joviale. Toute la troupe était là autour d'une table de la taverne. M'asseyant près d'eux, je me pris à les écouter. On y parlait encore et heureusement de cette histoire de haut mage, de Prêtre du dragon, de Skeerk. Azelun invita Jaahl à notre table pour faire parler sa mémoire. Tous autour d'une table, seuls dans la taverne, nous pouvions parler à voix hautes. Un bon moment de détente était passé, les rigolades, de la franche camaraderie, puis l'aube se leva, avec ses doutes. Je décidai alors de partir pour la place pour continuer les investigations que j'avais commencées.

[Je ne peux malheureusement pas t'en dire plus sur ce point, lecteur, car ces actions ne sont pas finies et je ne voudrais pas m'avancer…]

Les volontaires qui sont entrés dans le temple étaient ressortist. Je ne reconnaissais plus la place, celle qui était prête a tout assaut, celle qui se promenait l'arme à la main : tout semblait déjà oublié. Me mêlant a eux, je discutais tout en surveillant divers personnages choisis pour leur capacité à se taire au moment opportun… Un milicien vint a moi et me prit par le bras. Cet indice de confiance me rapporta quelques informations, notamment de surveillance de Malphas et d'autres personnes dont je tairais le nom. Il y allait avoir quelques problèmes en perspective.
Il m'annonça aussi un rêve de Mandrak, un rêve où les guerriers de Kain sauveront la Baie du trépas. Ainsi, la dernière arme : la confiance dans les rêves…

Dès ces dernières nouvelles, je me dirigeai vers la Banque, là où était Malphas.
Prenant excuse de compte à consulter, je surveillais étroitement le juge. Mais c'est alors que Kradec, lutor, Gogeta, et Mandrak apparurent et déclamèrent la corruption de Malphas et son exécution immédiate. Sous le coup de la surprise d'un si rapide retournement de situation, je ne fis rien, laissa évoluer les choses. Ainsi Malphas est mort, et un nouveau pouvoir fut mis en place, un pouvoir bien plus extrémiste qui permettrait de, peut-être, faire changer les choses…

“Trahison, déraison,
Qu'a-t'il donc pu créer
Pour affoler la ville,
La Baie notre cité?
Peut être des charognes
Qui suivent son carrosse
Et qui rient sans vergogne
A coup d'Etat, à coups de crosse.”

Une nouvelle constitution allait être votée et un nouveau conseil élu. Parmi eux, l'arrivée d'Hexen fut un soulagement pour certains, un défaut pour d'autres.
Comme à tout moment exceptionnel, toute la Baie était au tribunal. Les Brumois arrivèrent, et je me rapprochais d'Azelun. Le culte de Shain venait d'être annoncé comme légal, et l'égal de celui de Vénéra. Pendant la récitation de la nouvelles Constitution, des faucons de glace arrivèrent et brisèrent les vitres du tribunal. Les yeux des chasseurs des cieux semblent fixer une personne, mais ils repartirent avant que l'on ait pu tous se remettre de la surprise. Quant un cri, un râle se fit entendre : Chandler cria de toute sa voix que c'était lui l'objet de cette insertion, causé par Max d'Aldimer, celui là même qui avait gelé le temple.

L'atmosphère tendue retomba et les discours reprenaient. C'est alors qu'arriva un être si petit, mais déjà maintes fois croisé : Hakare, devenu écuyer de la Comtesse. Il m'annonça ainsi qu'à toutes les autres personnes du lieu le retour imminent des Chevaliers et paladins partis depuis de nombreuses années secourir le Comte. La Comtesse réclamait de l'aide immédiatement, en plus du retour de ses citoyens. Ne sachant qu'elle était la menace qui planait sur les brumes, je partis donc vers Brumevent, laissant là mon ami Azelun et mon récit pour plus tard !