A l'aube de notre monde

Écrit le 11-06-2000 par Danath

Ecrits

Vous m'avez jugé, gens de ces terres, tout comme vous avez jugé ceux qui m'ont accompagné sur cette route sinueuse que fut la mienne.

Je ne peux décemment avouer quelque regret; le passé se referme apres notre passage, ses portes sont scellées, et pas même les puissance au sommet de leur Art ne peuvent l'éprouver, aussi pénible que soit ce constat.

Ce texte ainsi que les suivants - si tant est qu'il y en aient - représentent l'héritage de mes idéaux.
J'aime à croire qu'ils vous aideront à mieux cerner ce que je fus et ce que je suis, et qu'ils corrigeront les erreurs d'appréciations quant à bon nombre de mes faits ou dires.

Aussi ouvrirai-je le bal de ma vie d'un pas peu glorieux, aussi vous conterai-je l'arrivée des premiers colons de ce monde.

Mon récit débute sur le port de La Baie, alors encore une bourgade naissante.
Trois jeunes hommes tout juste éveillés à la conscience prenaient pied sur cette contrée inexplorée, déjà le vaisseau qui nous avait conduit semblait disparaitre dans la brume matinale.

Les rues offraient un spectacle macabre, pas une âme ne venait troubler la solitude des quelques bâtisses avoisinantes.

Nous n'étions pas impressionnés, mais nous ressentions un sentiment nouveau, un sentiment étranger, d'abord agréable, puis déroutant: le vertige de la liberté.

Comment ne pas tomber face aux charmes d'un départ? Comment ne pas désirer de tout son être prendre possession de son avenir, le serrer dans son poing, maître de ce qu'il peut vous offrir, et le vivre avec une rare passion?

L'Univers devait se plier sous notre volonté, tout devait nous sourire: la Dame Chance devait nous prendre sous son aile: il nous fallait rien moins que conquérir ces terres et les peupler de notre soif de réussite.

Pourquoi pas? Qui pouvait nous barrer la route? Qui oserait s'interposer entre la Dame Chance et nos âmes nourries d'espoir?

Les autres colons, les quelques arrivants paraissaient déjà avides de nos rêves: les rendre inoffensif, protéger notre fantasme, ces pensées agressaient nos frêles esprits.

Ainsi armés de détermination et de la fidèle dague, maitresse perfide de l'aventurier naissant, ces trois jeunes fous suivirent une ombre dans une ruelle. L'ombre ne put riposter face à la surprise et au nombre de ses assassins, plusieurs coups vinrent poignarder l'aube du monde; cette ombre baigna bientôt dans une marre noire-écarlate de sang épais.

Notre manque de discrétion attira les foudres des gardes, et c'est ainsi que avons embrassé du regard un vieil édifice dressé à l'horizon, vers le soleil levant.

Ici se termine le prélude à notre arrivée dans ce que je considère aujourd'hui encore comme notre foyer, accueillis par un hôte qui sut nous accepter.

La suite? Peut-être un jour prochain.

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