Fin des travaux à l'Auberge de Boisdoré

(Par Azelun d'Aexarn)

Sans évoquer le sanctuaire du Monastère, il est un lieu où il serait possible de rencontrer des gens venus de toutes part des terres odysséennes. Ce lieu est une auberge, que dis-je, L'auberge de Boisdoré. Il arrive que le tenancier s'ennuie entre les tables vides, la saisons des moissons, celles des récoltes ou tout simplement l'heure de la sieste éloignent les clients. Pourtant, souvent ne sait-il plus où donner de la tête. Pire encore, lorsque festoieries et autres rencontres rendent les murs de l'établissement trop étroit.

Ce serait bien triste de croire que seul cet évènement ait pu arriver mais fallait-il en choisir un ? ! Alors ce fut celui d'une de ces innombrables raisons sans raison de fêter sans raison, et de boire et de manger et de discuter.

Laissez moi alors vous emmener là bas, poussons la porte de l'auguste établissement, voilà vous y êtes ? C'est le bâtiment là, rénové quelques années après les affres que le village avait subies des démons qui ne connaissent rien au savoir vivre, pour eux n'existe que le savoir mourir ! Mais ce village renaitra toujours de ses cendres car une chose perdure, la joie, la fête et l'envie de profiter de la vie. Alors, c'est dans ce bâtiment, temple de la joie et de la bonne humeur que se déroula ce qui va suivre, sachez cependant que ce n'est qu'une once des nombreuses fêtes qui se passent régulièrement.

Réception
Illustration : Alan Lee - Réception inattendue

Nous passerons outre évidemment les formules de politesses ou encore les autres de bienvenus ! Quelques petites phrases ici ou là :

_“Ah ben j'vois ça, c'est du propre tiens, me tenir éloigné d'une bonne pinte en titillant ma patience dont je pense avoir battu un record de longévité pour voir qu'en auguste assemblée nombre se délecte de ses lourdes chaleurs avec des ales bien tirés ! Et en plus, je suis sûr qu'ils n'en ont pas honte et…

Il éclata d'un rire sonore :

Ils ont bien raison !

Il rentra alors et avant de rejoindre l'invitation d'une tablée, alla au comptoir pour commander de quoi se délecter d'une longue attente !

Évidemment, je ne pouvais commencer sans être rentré dans ce lieu, il y avait foule ce jour là, et entre autres la non moins charmante architecte du village Dame Rohry Folkhor et de réponses évidentes :

La petite architecte discutait toujours avec Cyrilien Delor, attendant sa réponse, lorsque Azelun entra. Celle-ci but une seconde rasade de lait, puis salua le barde d'un signe de main.

Non, je n'as pas honte du tout!”

Rohry sourit tandis qu'elle terminait sa pinte.

Vous arrivez juste à temps, nous allions bientôt commencer une grande fête. Et lors d'un tel événement, on ne peut se passer de vous ! J'espère que vous resterez ? J'avais justement envie d'entendre une de vos magnifiques mélodies.

Comment peut on refuser quoique ce soit à cette délicieuse damoiselle !

_“Il nous faudrait un cataclysme pour que je n'assiste pas à cette fête ! Et encore, j'ai souvenir de choses pareilles qui ne m'avaient pas fait quitter le lieu de festoieries ! Quant à mes mélodies, il en est de vieilles qui racontent les hauts faits de ces terres comme de la mélancolies des coeurs, sans oublier les joies et bonheurs qui l'ont peuplés. Et je vous laisserai le choix pour l'un de ces contes, chroniques, gestes ou ballades. Beaucoup ici ne les ont peut être jamais entendus. Alors oui, je serai des vôtres pour cette fête…

Il leva sa pinte à la santé de la dame et lui sourit largement :

_“Et merci de votre invitation

Et ce fut le commencement des festivités ! L'une des activités principales entre chaque gorgée de bière reste un jeu des plus prisés, le jeu des énigmes. Et ce fut l'ancien lieutenant du fort, j'ai nommé mon ami rôdeur, arpenteur des monts et vaux de ces basses terres, Ascorium :

[Ascorium avait déjà bu plusieurs bières, il fit signe qu'on lui apporte sa note. Puis, en attendant que Willy et Azelun répondent à ses interrogations, le jeune rôdeur parla tout fort]

Vieux Hobbit, puis-je poser une énigme ? Vous savez que je n'ai que trop peu de temps et j'aimerais essayer de voir à quel niveau de joueurs nous avons à faire ici… permettez donc que je commence ?

[Le rôdeur se mit debout sur une chaise. Il sourit et fit non de la tête lorsque certains pensèrent qu'il allait jouer une caricature comme Zeinlink peu avant. Finalement il énonça]

“En voilà une qui me semble facile, surtout pour certains voyageurs présents

[Dit-il en lançant un regard vers Azelun] :

« Aussi froid que les neiges des montagnes du Sanctuaire, mais parfois aussi chaud que la lave de la Fournaise, je peux être aussi lourd que plusieurs Trolls des Marais mais également aussi léger qu'un oiseau volant au-dessus du Monastère. Qui suis-je ? »

Alors ?”

[Il revînt au sol et reprit sa place laissant les gens réfléchirent tandis que le bruit reprenait doucement]

Et ben oui, un ancien soldat, ça sait se lâcher ! Remarquez j'en connais d'autres qui auraient pu en faire de même, mais là, si on avait pu entendre les rouages des cervelles de chacun, nous serions dans une véritable manufacture !

Et Willy, maire de ce village :

[A la cantonade]

“ Oh ? Je dirais le “temps” ? Cela correspond à ta définition, Ascorium :

- Le temps peut être chaud lorsqu'il fait beau…

- Le temps peut être froid lorsqu'il neige, bien que ce ne soit pas à Boisdoré…

- Le temps peut être lourd avant un orage…

- Le temps peut être léger lorsqu'il fait très beau !

C'est vaguement tiré par les cheveux, mais… Asrélia ! Cela correspond, non ? ”

[Un grand sourire du maire qui se trouvait à la table d'Ascorium et Azelun depuis qu'il avait quitté le groupe des soigne-feuilles]

Et puis même les enfants s'y mettait, le plus âgé du groupe se lança :

[Un jeune hobbit, surement le plus âgé, se leva d'un air sérieux.]

Le vent serait-il un bonne réponse m'sieur?

Et toutes les générations se mirent à participer car le Vieux Hobbit, doyen du village, voulu y mettre son grain de pensées :

Le vieux se leva et se mit à applaudir la prestation d'Ascorium.

“Belle énigme mon jeune ami. Vous en avez dans la tête pour un rôdeur.
Mais not'e cher maire semble assez rapide lui aussi. J'dirais comme lui, l'temps. Si le calibre est aussi haut, je crois que le concours risque d'être splendide.”

Il se tourna vers Azelun.

“Comptez vous participer à notre concours aussi ou êtes vous juste ici pour le travail ?”

Ces derniers mots furent dit avec un grand sourire au barde.

“J'crois que ce sera une fête emplie de bonnes histoires, comme toujours. Avec vous m'sieur d'Aexarn et avec moi par dessus le marché, j'crois que la populace va être comblée.”

Il prit une bonne rasade de bière pour accompagner ses paroles.

Il n'est pas bon pour un rôdeur ancien soldat de traîner avec un barde ! Forcément ça apprend et ce bougre nous a fait tourner en rond sans pour autant lâcher le moindre morceau :

[Ascorium sourit à l'interrogation du Vieux Hobbit]

“Et non ce n'est pas le vent ! Mais peut-être que certains ont la bonne réponse mais n'osent pas la dire…”

[Le jeune homme regarda tout le monde et personne à la fois]

Et ça faisait travailler les méninges :

Le vieux s'approcha de Ascorium.

“Si ce n'est ni le vent, ni le temps et bien… Je dirais le sable. Il peut-être glacé quand il est recouvert de glace, chaud comme de la lave car il peut devenir en fusion, lourd comme des trolls quand il est mouillé et léger quand il est pris dans un tourbillon de vent.”

Et ça travaillait du ciboulot, encore et encore :

Le Vieux Hobbit se mit à marcher dans l'auberge. Il fit plusieurs allez retour en murmurant.

“Ce n'est pas un objet ni un précepte mais une personne. Chaud, froid, léger et lourd. Et bien, c'est surement pas une personne que j'ai eu le plaisir de rencontrer.”

Il arrêta devant Ascorium.

“Je ne connais personne qui ait toutes ces caractéristiques mais c'est surement un élémentaire, un golem ou un génie. Pour ce qui est de son nom, ben, j'ai voyagé mais il y a quand même des limites. J'connais pas tout les gens du continent.”

Il se remit à marcher.

“Ça pourrait aussi être un dragon! Ah! en parlant de dragon, ça me fait penser à quelque chose.”

Et il adorait faire tourner en bourrique tout le monde même moi qui restait bien en retrait, forcément, pour une fois, je ne faisais pas le spectacle :

[Ascorium avait une discussion assez mouvementée avec un petit groupe.

Finalement il se redresse et fait quelques pas dans l'auberge]

“Vous semblez sécher !

Ce n'est ni le temps, ni le vent, ni Asrélia, ni un Elementaire, ni un Golem, ni même un génie !”

[Il regarda le Vieux Hobbit:]

“Une bonne réponse par là…”

Forcément pour une fois, je pouvais me délecter du spectacle :

Il n'avait dit mot depuis quelques temps mais aux différentes personnes qui conversaient avec lui, il répondit a l'unisson :

“J'ai projet de lier l'utile a l'agréable et de taches urgentes a régler ici bas je serai des vôtres pour quelques passes orales et autres joyeuseries des mots. Pour l'heure accordez mois le loisir de la rêverie, des pensées éloignées de muses oubliées et de paix que je m'estime méritant”

Il posa un regard a l'adresse de sa bourse :

“Et ayez la gentillesse de lui accorder aussi la paix méritée ou tout du moins la bienséance d´offrir quelques tournées avec le fruit de cet allégement !!!”

Il offrit un large sourire et se replongea dans ses profondes rêveries…

Et comme les choses n'étaient pas assez compliquées, vous avez à ce moment là, un géomancien, du nom de Sirven, pointer le bout de son nez pour relancer une autre énigme :

[Sirven entra d'un pas rapide]

“Bonsoir tout le monde! J'ai ouï dire qu'une magnifique compétition d'énigmes faisait rage ici”

[Il souriait. Le géomancien était content qu'un peu d'animation refasse surface]

“Alors voici la mienne. Écoutez bien je ne la dirai qu'une seule fois. *

Ma semence noire, aussi noire que les plus profondes ténèbres, est semée par 5 hommes dans des champs aussi blancs que les neiges des plus hauts monts.

Alors je serai nourriture.

Mais je suis aussi la plus dangereuse arme qui soit…

Qui suis-je ?”

[Sirven regarda tout le monde quelques instants et fronça les sourcils lorsqu'il vut que certains avaient trouvé.]

“Ne dites rien… Laissez Zeinlink réfléchir ça lui fera du bien!”

[Content de sa blague il sortit en courant vers la bibliothèque]

Celle ci je l'adore et je me garderai bien d'en donner de suite la réponse ! Mais revenons vers nos amis qui cherchent cette étrange personne ! Quoique entre temps, comme si cela était possible, le vieux hobbit trouva agréable de narrer une histoire ancestrale !

Le Vieux Hobbit se leva enfin de la chaise dans laquelle il s'était enfoncé après sa discution à la table du maire. Il fit plusieurs pas dans la salle avant de se placer le plus au centre de celle-ci. Il regarda vers Ascorium, Azelun, le maire et sa douce.

“Je crois que c'est le temps d'une petite histoire, malgré que personne n'ait encore trouvé la réponse à votre énigme mon cher rôdeur. Une petite histoire qui va expliquer des choses à certain et les autres, les divertir.”

Il reporta son regard sur les gens se massant dans l'auberge.

“C'est une histoire qui m'est venu aux oreilles voilà plusieurs décennies, au temps que ma douce Perline était encore à mes côtés.

Donc, voici ma petite histoire.”

Il installa une chaise sur une table et y prit place. Il bourra et alluma sa pipe. Il prit aussi soin d'avoir une choppe pleine à portée de main.

“En une époque presqu'oubliée, en un royaume loin du notre, régnait un mage puissant. Il était un bon roi mais son peuple était quand même triste. La peur planait en permanence sur son royaume. Le peuple se rappelait encore les anciens massacres des conquêtes et des guerres pour le pouvoir. Le royaume voisin, bien qu'énormément affaibli, guettait encore ses moindres gestes afin de retenter une invasion.”

Il aspira un peu de fumée de sa pipe.

“Le roi décida de faire un grand concours pour aider son peuple à être rassuré. Il invoqua la plus grosse armée d'élémentaux qu'il soit possible d'imaginer. Jamais personne n'avait encore osé regrouper ensemble autant de force magique élémentale au même endroit.”

Une petite gorgée de bière.

“Celui qui remporterait toutes les épreuves et qui ferait la preuve de sa bonne âme aurait le commandement ultime de ces forces. Bien entendu, plusieurs personnes vinrent tenter leur chance mais peu réussirent. Après plusieurs lunes d'attente deux personnes réussir les épreuves le même jour. Un simple paysan du peuple et un soldat d'expérience.”

Une autre bouffée.

“Les deux se présentèrent devant le roi. Celui-ci se mit à les interroger sous toute les coutures. Le soldat savait aussi bien manier la langue que les armes mais le pauvre paysan était muet. Le soldat fini par convaincre rapidement le roi qu'il était le meilleur parti des deux. Le paysan fut renvoyé chez lui. Le soldat eu donc le plein contrôle de cette armée d'une force incroyable.”

Encore un gorgée.

“La première action du soldat et de son armée fut d'anéantir le royaume voisin et de s'installer dans le château. Il s'auto-proclama roi et sa deuxième action fut d'attaquer le royaume de son bienfaiteur. Notre bon mage roi était perdu, sa propre création descendait sur lui.”

Il reprit une autre gorgée et il l'accompagna d'une bouffée.

“Mais le méchant soldat eut une surprise quand il arriva dans le royaume de son voisin. Un paysan muet venait de lever une immense armée afin de protéger le royaume de son roi. Presque toutes les races du continent y était représentées, autant les races démoniaques que la plus gentilles des créatures. Comment le paysan réussit cette exploit, personne ne le sut vraiment jamais mais son armée fut tellement puissante qu'elle ne fit qu'une bouchée des élémentaux et se sépara par la suite. Le royaume était miraculeusement sauvé.”

Une autre bouffée.

“Le roi fit venir le paysan devant lui. Celui-ci le regardait en souriant de toutes ses dents. Le roi le remercia longuement et lui demanda ce qu'il pouvait faire pour le remercier. À ces paroles, une lumière aveuglante jaillit du paysan. Quand tout le monde put enfin revoir, le paysan avait disparu mais un esprit bienfaiteur se tenait à sa place. Il approcha du roi. Une douce voix s'éleva de sa gorge.

-Oui, vous pouvez faire quelque chose pour moi cher roi. Ne prenez plus jamais de décision à la légère. Ne vous fiez pas qu'à l'apparence et prenez le temps de connaître profondément vos sujets.

L'esprit bienfaiteur embrassa le roi sur le dessus de la tête et disparu.”

Le Vieux Hobbit cala sa bière et descendit de son perchoir. Il s'approcha de la table qu'il avait quittée voilà peu et il se plaça devant Ascorium. Il lui fit un grand sourire.

Notre ami rôdeur se fit joie alors de taquiner quiconque ne cessait de tenter sa chance, par le vent, le sable ou que sais-je encore !

Quant à mon énigme, « Aussi froid que les neiges des montagnes du Sanctuaire, mais parfois aussi chaud que la lave de la Fournaise, je peux être aussi lourd que plusieurs Trolls des Marais mais également aussi léger qu'un oiseau volant au-dessus du Monastère. Qui suis-je ? »

Mes discours avec toi, mon cher Azelun, me certifient que tu en connais la réponse…“

Forcément que non, je ne parvenais à trouver, et puis il y avait celle de Sirven ! Alors je décidai de m'y mettre aussi à ce capharnaüm d'histoires, d'énigmes et de discours, n'étions nous pas à une fête ? ! Laissez-moi, en répit de ceux qui cherchent encore les réponse, vous narrer un conte perdu dans les âges :

_”Ah mais je vois que nos charmants gamins s'en sont revenus de leur jeu pour revenir par ici. Bien… Puisqu'ils sont si impatients et qu'ils n'ont pas eu la fin, je m'en vais terminer le récit qui me valut une boursaille du plus fin tabac. Afin de ne pas vous mettre au dépourvu, je m'en vais vous succinctement narrer ce récit“

Il toussota et reprenant :

_”Ainsi, existerait il en lointaine contrée une source dont la vasque creusée dans la pierre pourrait accomplir le moindre voeu de quiconque s'en abreuverait. Nombre de gens s'en seraient juré de la trouver, mai cette flaque de bonheur avait la particularité suivante, quiconque en buvait, s'en retrouvait oublieux de l'endroit où se trouvait la dite fontaine miraculeuse. Ainsi nombre s'y rendirent, nombre firent leur voeu mais nombre restèrent sur leur faim quant à la retrouver. Or…“

Il baissa les la tête, eut un regard conspirateur et baissa de ton pour continuer :

_”Il se trouva qu'une paysanne souvent partait en ces bois où devait se trouver la fontaine et revenait toujours avec un seau que même un troll des marais“

Il fit un clin d'oeil au rôdeur :

“Aurait eu grand mal à soulever”

Il joua de silence et reprenant :

_”Or, un barde tout aussi curieux de découvrir cette fontaine, remarqua le prodige et fut dépité de voir avec quel gâchis le voeu avait été demandé. Il était évident qu'elle avait souhaité pouvoir ramener l'eau de son seau et qu'elle souhaita grand force.

Dubitatif, le barde regardait toujours la forêt avec envie et, le lendemain, alors qu'il décida de s'y rendre aussi et déjà se creuser la tête pour son ultime voeu, que ne fut sa très grande surprise de voir qui ?“

Il interrogea du regard l'assemblée espérant qu'on lui cite la réponse mais ne l'attendit pas :

_”La Paysanne avec le même seau…“

Long silence alors et d'un ton moralisateur :

_”Il était évident qu'elle retournait à la source, mais qu'elle n'en savait rien, et pour cause, de ses talents de séduction et d'orateur, la paysanne ne mentait pas, elle ne s'en souvenait pas. Sûr de cela, le lendemain, avide de secret, il suivrait la damoiselle. Chose faites à la première heure de la journée, elle s'enfonça dans les bois avec pour discret chaperon, notre barde. Ils marchèrent et il prit garde à repérer le chemin jusqu'à ce qu'ils arrivent à la source. Explosant de joie intérieurement, il avait le chemin en tête. Alors qu'il n'avait plus qu'à attendre le départ de la paysanne, il la vit, souffrant mille douleur pour tremper le seau dans les eaux magiques. Le seau s'enfonçant et de dépit ne ressortait pas. Elle tirait encore et encore si fort, qu'elle sua de toute son eau.

Alors, pour reprendre réconfort, elle bu et on entendit :“Puissais-je avoir un peu de force encore pour ramener l'eau à ma famille pour la désoiffer”

Et là, tout simplement, elle pu sortir le seau et repartit vers le village.

Le barde, en resta bouche bée. Il venait de comprendre la simplicité de la chose. Il venait de voir, qu'en fait, la magie l'a récompensée, que chaque jour la Nature faisait, et elle ne pensait qu'à une chose, les siens.

Penaud, regrettant son acte furtif, il s'approcha de la source. Alors, il vit son reflet qu'il brouilla d'une goutte de ses larmes. Il bu. Et s'en fut des bois. On entendit plus parler de cette source, seule une jeune femme continuait à s'enfoncer dans les bois pour aller chercher l'eau pour les siens. On apprit plus au sud qu'un ménestrel de renom alliait magie, chants, talents et verves au grand plaisir de chacun, il avait toujours un instrument digne de ce nom pour chacune de ses oeuvres“

Il se tut un peu :

_”On ne se souvint plus si la fontaine aux miracles était toujours là ou si cela était tiré de l'imagination d'un saltimbanque en mal de gagner une fête. Et, pourtant, ce barde en question semblait toujours avoir ce qu'il fallait dans la moindre des situations. De son secret ne reste qu'une chose :

_“En verdoyante futaie passent mes pas légers
Tintent les cristallins rires de courant enjoué
Au demeurant hume quelques fragrances musquées
Qui à la croisée caresse verdure moussée
Pour goûter enfin au nectar de mes souhaits”

Il sourit aux enfants :

_“Voilà la fin de votre histoire, et qui je l'espère aurait eu le privilège de satisfaire l'assemblée !”

Il la regarda justement :

“Il y aurait encore de quoi raconter mais je vous laisse repos et rêverie, si je veux être sûr que la taverne ne se viderait pas à ma prochaine intervention !”

Ce fut paiement digne de ce nom pour que notre ami Ascorium nous libère de l'enfer de ces incertitudes, car en effet il donna sa réponse qui je dois dire m'avait laissé perplexe !

[A tous]

“« Aussi froid que les neiges des montagnes du Sanctuaire » est la peau du dragon…

« mais parfois aussi chaud que la lave de la Fournaise » est le souffle du dragon…

« je peux être aussi lourd que plusieurs Trolls des Marais » est le poids du dragon lorsqu'il marche sur terre…

« mais également aussi léger qu'un oiseau volant au-dessus du Monastère » est le poids du dragon lorsqu'il vole dans les airs…

[Il fit un tour sur lui-même regardant le Barde qui venait d'avoir la réponse]

“Et oui ami Azelun, la personne qu'il fallait trouver n'est autre que dragon !”

Alors forcément, cela donna des ailes à quiconque voulut participer à ce concours d'énigmes. Une charmante damoiselle se lança :

“Melusynia se lève alors qu'elle est en grande conversation avec Cyrilien. Hésitante et les joues empourprées par la timidité elle jette à l'assemblée :

“J'ai moi aussi une énigme qui m'a été transmise par mon père lorsque j'étais enfant :

On la voit au début de la nuit et à la fin du matin. On la fois deux fois dans l'année… et apparaît lorsqu'on regarde la lune !”

Melusynia se tait puis semblant se rendre compte de sa subite audace… s'empourpre un peu plus et se rassit rapidement en cachant son visage dans ses mains.

Comme ce fut charmant ce petit pourpre de timidité ! Mais je ne pouvais pas rester sur un échec et il me fallait découvrir la solution !

_”Ho ! Ho ! Ho ! Mais un barde averti en vaut deux maintenant !“

Il se frotta les mains :

“Ne s'agirait il pas tout simplement de la lettre N ?”

Il mima un sifflement pour continuer :

“Au début de Nuit à la fin de matiN, deux fois dans l'aNNée et pour sûr visible en regardant la luNe !”

Et ainsi me permit de rendre la pareille en invoquant le verbe pour donner mon énigme !

_”Apprenez que de mes nombreuses cordes à ma harpe, je suis un très GRAND magicien !“

Il désigne d'un doigt impérieux la chopine et scande :

“Oui, MOI, L'illustrissime Azelanus d'Aexarnus ANNONCE que je puis remplir cette chopine, la porter sur mon crâne et par un geste savant la faire tomber au sol sans rien y répandre…“

Il croisa les bras pour de mimique loufoque toiser l'assistance :

_”Alors, qui donc pourrait me dire de par quel GRAND pouvoir j'userai ?…”

Une énigme qui inquiéta tout de même l'aubergiste !

L'aubergiste qui brassait sa bière depuis déjà un certain temps lève la tête lorsqu'Azelun pose son énigme et clame :

Je ne sait pas comment tu peut t'y prendre, mais si tu t'avises de briser l'une de mes choppes tu peut oublier ton tonnelet.

Puis avec un sourire il retourne a son brassage.

Mais ne vous fiez pas aux apparences, car notre ami Devnel sut de quoi il s'agissait, j'en profitai alors pour répondre à l'énigme de Sirven, non mais, on ne me la fait pas !

Il applaudit :

_”Eh bien maître Devnel, pourquoi n'avoir pas clamé votre réponse à l'assemblée, puisqu'en plus, elle est bonne !“

Il se leva prit la chopine et mima le fait qu'il attrapait de l'air pour le mettre dans le récipient, puis la mettant sur la tête, il la fit tomber pour la rattraper au dernier moment et ainsi clamer :

“Avais je dis de quoi je remplissais la chopine ?”

Dit il d'un petit air moqueur :

“Elle ne risquera donc pas de se remplir, si ma foi, je l'a rempli… D'air !”

Il reposa la chopine alors puis se rasseyant :

_”Puisque messire Sirven avait prévenu qu'il ne la citerai qu'une seule fois, je m'en vais m'en faire son héraut et vous la rappeler :

“Ma semence noire, aussi noire que les ténèbres, brrr !”

Il se frotta les bras comme s'il avait froid :

“Est semée par 5 hommes sur des champs aussi blancs que les neiges immaculées des plus haut monts”

Il plissa les lèvres, circonspects :

“Alors je serais nourriture ou la plus terrible arme qui soit…”

_“Je l'ai EUUUUUUUUUUUUU”

Il leva sa main et la montrant à tous :

“Les voilà nos 5 semeurs et”

Sortant de sa besace une petite boîte rectangulaire et longue, sortit une flasque d'encre aussi noire que les ténèbres :

“Voici la semence, de l'encre”

Farfouillant dans ses affaires, il en sortit une page de parchemin un peu jaunie et la levant :

“Imaginons qu'il soit neuf et voilà notre champ immaculé”

Il déposa alors la feuille, sortit une plume parmi celles qu'il possédait et entre autres une argentée et brillante qu'il écarta soigneusement et commença à écrire :

_“Et voilà ce dont parfois je me nourris et le résultat de cette semence, c'est l'écriture… Mais ce serait donner trop de force à l'ouvrage pour la qualifier d'arme la plus redoutable, je n'ai jamais osé écrire opprobre contre un mort vivant en furie des catacombes du Monastère ! Mais plutôt tenter d'user de ma lame ou de mes capacités arcaniques !”

Il se tourna vers Sirven alors :

_“Serai je dans l'erreur quant à mon raisonnement ? La nourriture est bien l'écrit ?”

Voilà ce qu'il se passe lorsqu'au détour du chemin on se perdrait dans les bois ou dans les futaies pour parvenir enfin au seuil d'une auberge accueillante. Bien sûr, cela n'est qu'un pâle extrait de la réalité car, en vérité, je ne saurai conter le nombre de fêtes qui s'y déroula. Et qui se dérouleront encore !

Au plaisir de vous y croiser !

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