La guerre des Îles

Écrit par Gluk, élu de Vanedhan

Chroniques de l'Artisan

La rude bataille des îles

L'Océan

J’écris ceci après fort longtemps. En effet, j’ai eu énormément à faire depuis ce qui suit.

Mon travail de menuisier, la formation de mes apprentis, tout ça me prenait bien du temps.
Ce que j’écris remonte bien avant que Vanedhan ne me nomme élu de son culte, et bien avant que je rencontre la douce Méliane.

L'Océan

En fait cette aventure est parvenue juste après ma rencontre avec Vanedhan.
Des gens sont venus à Boisdoré et ont réclamé des aventuriers pour partir au Sud, dans les îles, et y mener une guerre pour la liberté.
Comment un adepte du Dieu du commerce pouvait refuser cela ?
Comment refuser d’offrir son aide à la Guilde des Océans ?

Je prenais alors mon arc et mes outils pour seul paquetage et partit vers LaBaie y rejoindre des guerriers de renom.
Ce fut Leinhard, élu de Kaïn, qui m’accueilli en premier. Un grand homme dont je reparlerais.
Il me présenta Allendra, l’élue d’Ashura. Une magicienne aussi belle que puissante.
Bien d’autres personnes encore étaient là : le guerrier Vengence, avec qui je finirais par traquer les voleurs pendant des mois, le jeune mais courageux Max Pédipoil, le sage Arunsun avec qui je me suis aussi lié d’amitié et bien d’autres que j’oublie encore.
Pendant que tous narraient leurs derniers faits d’arme, je ne les écoutais que d’une oreille distraite, concentré sur tout autre chose : sculpter une plaque de bois à l’effigie de mon Dieu. Un porte bonheur.

Quand notre nombre fut suffisant, tout ce beau monde embarqua sur le Cresus : fier Navire appartenant au prince marchand Crésus Onassis.
Après une journée de mer, nous avons fait une escale…à la Tour.
Là, les Prêtres des Tempêtes avaient rendez-vous avec des Fournaisiens.
Quelle ne fut pas ma rage ce jour là.
Cependant, je plaçais la libération de la guilde avant tout et laissais embarquer le Nécromant Sir Manse, le puissant Guerrier Merlin et tout la troupe des Chaotiques.

Que Vanedhan me pardonne.

Ainsi, je passais plus de temps en cabine avec mes compagnons dans le but de croiser le moins possible ces engeances maléfiques. Je me liais alors d’une grande amitié avec Leinhardt et Allendra. J’ai énormément appris à leur contact.
Chaque soir mes prières se dirigeaient vers Vanedhan tant et si bien qu’un soir, ma plaquette sculptée se transforma sous mes yeux en une amulette de forme triangulaire, symbole divin du Maître des Artisans.
Cela devait me protéger contre mes compagnons forcés…Allendra m’apprit que cette amulette me protégerait du feu.

Puis vînt la tempête, déchaînée par les arcanes de nos adversaires dont nous connaissions la race : des Irghanols. Nos magies rassemblées eurent raison du déchaînement des flots, et la puissance du Prêtre Ralfak dirigea le navire dont la barre avait été gravement endommagée.
Pour la première fois depuis longtemps, un commandement de Vanedhan fut honoré.
En effet, j’usai du peu de connaissances arcaniques dont je disposais pour aider au mieux le fidèle de Kaïn qu’était Leinhardt.
Après cette épreuve ce dernier déclara que le jour était venu où les artisans de Vanedhan et les guerriers de Kaïn marcheraient à nouveau côte à côte, face au danger.
Cette alliance retrouvée, je l’honore encore chaque jour de ma vie.

Nous étions à une journée des côtes quand les discussions stratégiques commencèrent.
Le Saurien Kalicoz, aidé par l’expert en combat qu’était Leinhardt, composa des groupes d’assaut. En tant qu’archer, mon rôle était le soutien, normal.
J’étais attaché à la sécurité des soigneurs, notamment celle d’Allendra.
Le moment du débarquement était choisi : nous allions attaquer à l’aube avec le soleil dans le dos. Cette lumière rasante gênerait nos adversaires…

C’est donc au levé de l’astre que l’assaut fut donné.
Trois groupes de combattants, couverts par les archers et protégés par les soigneurs.
Le choc fut violent. De là où j’étais, je ne savais où donner de la flèche.
Appuyant les uns, dégageant les autres, mes flèches faisaient toutes mouches, mais l’ennemi était partout.
L’un d’eux parvint à atteindre la second ligne…les soigneurs.

J’avais juré de les protéger et un fidèle de Vanedhan n’a qu’une parole.
C’est ainsi que, dague à la main, je me jetais sur ce monstre venu du plus profond des Abysses.
Celui-ci me corrigea violemment mais je suis resté debout assez longtemps pour le distraire.
C’est Vengence qui me releva par sa magie. Le combat continua de plus bel.
La victoire se dessinait enfin, et éclairait notre camp.

Le repos fût pour moi de courte durée car je pris la décision d’exterminer le squelette de Manse devenu incontrôlable après la mort de son Maître. Je lui pris son arme et laissa le reste aux Fournaisiens, un couteau sur la gorge m’ayant contraint à ce choix.
Que Vanedhan me pardonne cette seconde faiblesse.

Suite à cela, j’échangeai avec Leinhardt des propos sur l’influence des Dieux. Il me fit comprendre que Kaïn nous voyait, et m’invita à le prier, chose que je fis.
Mon ami ne mentait pas car son Dieu m’envoya un signe.

Mes armes étaient devenues… différentes. Le guerrier m’expliqua que le commandement de Vanedhan que j’avais honoré en soutenant des Kaïnites avait satisfait le Dieu des Conflits, et que ces deux divinités se penchaient sur moi. Depuis ce jour, lui et d’autres me nommèrent l’artisan guerrier. Des nomades m’ont plus tard appris que j’étais connu comme étant celui « qui réunifia » les cultes de Kaïn et de Vanedhan.
Moi qui n’avait aucune prétention, je jouais déjà un rôle dans ce monde qui m’était alors quasiment inconnu.

Mais il était temps de sortir de mes rêves et de nos discussions théologiques.
Max Pédipoil, notre éclaireur, revenait avec de bien tristes nouvelles.
Des troupes, des « gradés », et des mages gardaient le village.
Enfin surtout les troupes. Le reste était cantonné dans le temple autour d’un « gros vase », comme disait notre ami hobbit.
La stratégie fût alors simple, un groupe occuperait les troupes avec le support des archers, tout le reste se dirigerait au temple. Ce vase était une puissante source de Magie selon Cyrielle, élue de Phargonis et Maîtresse de son culte. Elle, Berkam et Sagormek, trois représentants du Temple de Phargonis, avaient décidé de se jeter dans la mêlée.
Ce fût aux archers de retrouver les villageois avant d’apporter le soutien dans le lieu de culte.

La seconde partie du plan se déroula donc.

Les troupes ne résistèrent pas longtemps. Mon arc, béni par Kaïn, faisait des ravages.
Rapidement, nos ennemis tombèrent et il fût temps de chercher les survivants.
J’assignai les zones de recherche à mes camarades, mais c’est moi qui retrouvai les villageois. Tous réunis dans un seul bâtiment ils attendaient de mourir avant de constater l’espoir qu’apportait notre présence. Je donnais l’ordre de rester ici et qu’ils ne se mêlent pas au combat.
J’appelai ensuite mes camarades pour prêter main forte aux guerriers. Nous resterions hors du temple, portes et vitraux brisés seraient nos fenêtres de tir.

À notre arrivée, une horreur dont j’ignorais l’existence même faisait face à nos fiers guerriers.
La vasque laissait apparaître une créature atroce : 8 énormes tentacules et 6 têtes des plus répugnantes pour la partie émergée du monstre. Nous apprîmes plus tard que l’autre partie était dans un « autre plan » et que la vasque était en fait une sorte de porte.

Je proposais alors aux archers de viser une tête. Nous la fîmes tomber rapidement et je pris alors un risque qui me paraissait justifié. Si je parvenais à briser la vasque, la créature ne pourrait plus se tenir partiellement immergée et serait défavorisée.
Je pris donc un élan important pour précipiter ma masse contre ce récipient.

Mauvaise idée : je fût projeté plusieurs mètres en arrière.

Pire encore, le combat tournait en notre défaveur car les têtes étaient l’âme du monstre, mais il aspirait la vitalité des nôtres par ses tentacules.
Le combat dura des heures et des heures… jusqu’à ce que le pire, à mon sens, ne se produise.

Maalia, la Favorite du Chaos, se matérialisa sur un pentacle de feu et renvoya sans plus attendre la créature d’où elle venait. Le monstre abyssal était en fait un démon qui ne pouvait donc lutter face à sa maîtresse.
En échange de cette aide, elle demanda à la Guilde des Océans une certaine pierre et je compris alors tout.
Pourquoi la Fournaise était venu aider, pourquoi Vanedhan m’avait fait don de cette protection, comment Merlin avait fait pleurer Cyrielle dans le navire : tout s’éclairait d’un coup car je compris que tout était prévu par la Fournaise.

Je ne pouvais laisser passer ça et décevoir Vanedhan. Une prière à mon Dieu pour lui expliquer mon but et je sortis mon sabre béni par Kaïn. Je me servirai de ma protection pour passer ce pentacle de flamme et j’entraînerai la démone avec moi dans les tréfonds de la mort.
Je pris mes appuis pour ma course quand mon Dieu empêcha le moindre de mes mouvements : «Respecter ses engagements», pensais-je.
Les îliens avaient donné une parole, je me devais de laisser la transaction avoir lieu.

Fidèle à mon engagement, je me hâtais d’aller rapatrier les villageois vers notre navire direction La Baie. Je me refusai à les laisser aux mains des Fournaisiens.

De retour, nous fûmes payés grassement et je retournai à mon établi.
J’avais vécu de l’aventure plus que de raison, mais j’avais adoré…
La folie du combat, l’importance du moindre choix, l’influence de chacun sur les actions du groupe…ma vie avait changé.

Je quittai alors mes amis en les invitant à passer à BoisDoré quand bon leur semblerait, et j’entamai ma nouvelle vie, celle de l’Artisan-Guerrier.

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