Les oeuvres de Mandragor

Brumevent

Hôtes des Brumes, je vous souhaite le bonjour.
Je me nomme Mandragor, humble troubadour.
Je sais que ma parole ne vaut pas de l'or,
mais voudrais qu'elle vous apporte réconfort.

Je serai bientôt parmi vous chantant, rimant,
bien qu'auprès de vous je ne sois que débutant.
Ainsi je voudrais voir Azelun mon ami,
afin de devenir son premier apprenti.

Après un long, fastidieux mais plaisant travail,
je pourrais enfin tel magnifique vitrail,
illuminer vos coeurs de splendides couleurs.
Je sais que bien dur pourrait être mon labeur,

Mais j'aime rimer plus qu'un charmant chérubin.
Ceci donc sera mon si mélodieux destin.
Hôtes des Brumes, je vous souhaite le bonjour.
Je me nomme Mandragor, simple troubadour.

La Baie

La blancheur si douce de ton visage fin,
telle des flocons en un voile de satin,
ne cache à peine ta pauvre fragilité.
Que faites vous donc, habitants d'Odyssée?
Allez aider cette belle dame Blanche,
pour qu'en son visage dont vous êtes si proches,
rayonne enfin la justice et la liberté.
Que faites vous donc, habitants d'Odyssée?
Cette belle dame Blanche ainsi aidée,
retrouvera la splendeur de sa jeunesse passée.“

Le mythe d'Eloïse et Sylvain

Ô muse, je t'en prie, conte moi cette histoire.
Un regard ou un mot, et je pourrai tout croire.
N'est-ce pas toi qui, au loin, dicte ma mémoire ?
Je t'en supplie, conte moi encore cette histoire.

Deux noms délicats viennent déjà à l'esprit.
Eloïse et Sylvain seront nos deux amis.
Certains appellent ceci l'imagination.
Mais pour moi, ce n'est que le fruit de ta passion.

Promis l'un à l'autre bien avant leur naissance,
Comme deux chérubins, emplis d'insouciance,
Leur amour était pourtant lourd de vraisemblance.
Voici leur récit, du premier jour, jusqu'à l'errance.

Dès que partout leur naissance fut annoncée,
la date du mariage fut décidée
Deux grandes familles, lors ne formaient plus qu'une
On installa le banquet sous la pleine lune.

Alors qu'on festoyait, le ciel s'obscurcit
Ô mauvais présage, de sombre il se couvrit.
L'éclipse terminée, chacun rentra chez lui
seuls restaient les parents, au milieu de la nuit

Ils craignirent anxieux un quelconque malheur.
Mais rien ne se passa, pour leur plus grand bonheur.
Joie et félicité, jeux d'enfants et sourires
furent l'apanage des années qui suivirent.

Les enfants bien vite deviennent géant
ou plutôt adultes, sur un ton plus plaisant
La dix-huitième année de leur suave vie
Ils furent pris d'une fort curieuse envie

Parcourir le monde, c'est ce qu'il désiraient
Mais leur parents inquiets, guère n'obtempéraient
A cet âge, on ne supporte point l'ennui
Alors ils fuirent à la faveur de la nuit.

De longues nuits durant, ensemble ils voyagèrent,
Longeant vastes contrées, qu’ils ne visitaient guère.
Leur but semblait ailleurs, mais point le ne trouvaient.
Alors, sans s’arrêter, autre part ils cherchaient.

L'excitation vite devint mélancolie,
L'aventure laissant place à la nostalgie.
Les rires et les chants, les paroles aimantes,
Cessèrent au cours des traversées harassantes.

Chevauchant leur monture, ils cherchèrent sans eau,
Un quelconque lieu, toujours situé plus haut.
Prise d'un mal soudain, notre amie fatiguée,
Dans une taverne désira séjourner.

Portant sa charmante compagne à bout de bras,
Sylvain très inquiet, de l'aide demanda.
Mais personne n'osa détourner son regard
Du pauvre malheureux, qui marchait au hasard.

La nuit bientôt tomba, plongeant dans l'inconscience,
Les clients hagards au comble de la méfiance.
Une lampe à huile fut gentiment prêtée.
Afin d'éclairer faiblement sa bien-aimée.

Une perle de sang coulait sur son visage,
Longeant doucement ce merveilleux paysage.
Ce délicat pétale finit par tomber.
On put voir alors le noir plancher s'embraser.

Les badauds effrayés, en un pas s'échappèrent.
Poussant dans leur courant, notre pauvre compère.
L'incendie fut intense : on ne trouva que cendres.
Sylvain désespéré insista pour en prendre.

Son jeune cœur brisé désirait plus que tout
Dans les océans les jeter aux cris des loups.
Une tradition qu'il tenait à respecter.
Mais un vieil homme tâcha de l'en dissuader.

« Il n'y a point de moyen de lui rendre vie.
Mais vous pourrez toutefois revoir votre amie.
S'il n'est pas tard encore, vous saurez lui parler.
Mais ne tombez pas sous son charme elle vous tuerait.

Suivez le vent du Nord, jusqu'à une rivière.
Jetez les cendres au pied de la grande pierre.
Son image, dans le courant, apparaîtra
Partez donc maintenant, elle vous attendra. »

Le vieillard rassura le malheureux Sylvain,
D’un rapide geste paternel de la main.
Après avoir remercié l'homme d’un sourire,
Notre ami ne pensait déjà plus qu'à partir.

Longtemps il voyagea, l'espoir au fond du cœur.
Mais les vents de lui se jouaient durant des heures,
Traînant et fatiguant le pauvre homme éploré.
Trop content de leur jeu, encor plus fort soufflaient.

Au comble du malheur, notre amant accablé,
De son cheval au sol, se laissa écrouler.
Aux cieux lors il cria : « Laissez moi donc tranquille ! »
Rompu il s'évanouit, en proie à grand péril.

Sorti de sa torpeur, il crut voir une femme.
Mais elle s'échappa, aussi vite qu'une âme.
Sylvain scruta le paysage autour de lui.
Il avait changé à la pâleur de la nuit

Un filet d'eau coulait le long d’une colline,
formant une marre d'allure cristalline.
Etait-ce cet endroit, tant et tant recherché ?
Qu'importe ! Sylvain la chance voulut tenter.

Les cendres de son aimée dans l'eau il jeta.
Une image trouble lors dans l’eau se forma.
Peu à peu, un doux visage se discerna.
La belle Eloïse bientôt des mots chanta.

« Mon pauvre Sylvain. Nous voilà donc séparés.
As-tu oublié toutes nos années passées ?
Nous étions heureux , sans songer à partir.
Il n'y a qu'un seul moyen pour nous réunir.

Approche mon aimé… Il te faut m 'embrasser…
N’aie pas peur mon ami… rien ne doit arriver…
Tu ne cours aucun risque… viens auprès de moi…
Bientôt nous ne serons qu 'une semblable voix… »

Ces mots résonnaient dans la tête de Sylvain.
Par un geste innocent, il toucha de la main,
Ô combien le gracieux visage l 'attirait !
Tout doucement, ses lèvres de l 'eau rapprochait.

Sans prêter attention à ce qu 'il se passait,
Sylvain entra dans l'eau, sans voir qu 'il se noyait.
On ne vit plus bientôt ,qu'un immobile corps.
Seuls les oiseaux troublaient le silence de mort.

Deux ombres bientôt apparurent côte à côte.
Elles se tenaient par la main tel douces notes,
Qui sur une partition gaiement s'entremêlent,
Pour ne former qu'une mélodie naturelle.

C'était l'histoire de jeunes âmes aimantes,
Qui ont su franchir les barrières imposantes,
Afin de s'aimer, même au delà de la vie.
Voici donc les justes héros de ce pays.

Ode à Orphandilia

Un bel oisillon volait dans le ciel,
Cherchant un noble endroit où se poser.
Ayant traversé bien vastes contrées,
Se posa sur un arbre enduit de miel.

Se délectant du si précieux nectar,
Il en oublia l’heure du départ.

Tôt le soleil à l’horizon tomba,
Mais le pauvre oisillon ne put partir,
Ses pattes restaient collées à la cire.
Il dut attendre le jour dans le froid.

Le lendemain alors, dans ce jardin,
Vint la belle comtesse aux douces mains.

Prise de pitié en voyant l’oison,
Celle-ci, tendrement, le dégagea.
Sur sa blanche main l’oisillon sauta,
Dansant gaiement, de bagues en boutons.

Se perchant sur son épaule dénudée,
Il commença doucement à chanter.

« Tipitipp ! Tipitipipp ! » siffla-t-il.
La comtesse passa la matinée,
Très attentivement à l’écouter.
La beauté du chant était sans égale.

Seule Orphandilia, sans difficultés,
Pouvait par sa grâce rivaliser.

Après un ultime chant majestueux,
Orphandilia le cœur gros de regrets,
Rendit à l’animal sa liberté.
L’oison vola alors vers d’autres cieux.

La comtesse pleurant, rentra vers le donjon,
En pensant à son magnifique compagnon.

Armoiries de la Comtesse de Brumevent

Ode à un lâche, ou Que tous connaissent Estrian...

Voyez mes amis, en ce monde jeune encore,
plusieurs hommes s'affrontent usant de leurs corps,
afin de défendre, par tout moyen valable,
leur cause que tous pensent juste et véritable.

Là n'est point la question : ce serait difficile.
Bien ou Mal, deux notions ô combien trop subtiles.
Chacun de leur côté, ces hommes font au mieux
pour être de bons combattants loyaux et pieux.

Cependant certains point ne respectent cela.
Ces hommes que l'on nomme volontiers goujat,
rustre ou impertinent, sont malheureusement
partie conséquente de notre continent.

Sous diverses formes, ces fripouilles se cachent.
On ne puit les appeler que par un mot : lâches.
Cet homme que tout le monde nomme Estrian,
n'est pas de son parti, le seul représentant.

Pourtant, c'est à lui qu'est dédié ce poème,
car il ose ses faits déclarer le jour même.
Prenez donc garde vous qui vous reconnaissez !
D'autres que moi un jour, conteront vos méfaits.

Le pauvre bougre se bat avec une enfant,
car il n'est point capable d 'affronter les grands.
Il n’estime point l'âge de ses adversaires :
Il attaquerait sans remord une grand-mère.

Alors qu'Anathemna cherchait à l'arrêter,
contre elle de noire magie choisit d'user.
Toujours à l'abri d' une importante puissance,
il s'en alla rieur, au bord de la jouissance.

Ses adversaires point ne daigne respecter.
Usant de coups sournois d'insultes renforcés,
il critique aisément ses pauvres ennemis,
qui eux par noble serment aux lois sont soumis.

Tel un caméléon, il change d'apparence,
au gré des nombreux lieux où il cherche pitance.
Dans son lourd grimoire sans doute aucun anonyme,
maîtrise-t-il nombre de sorts fort antonymes.

Habitants d 'Odyssée, que vous soyez gentils,
méchants, noirs ou bien blancs, cessez donc vos conflits ,
un court instant peut être afin que tous ensemble,
arrêtiez ces hommes qui tous au fond d'eux tremblent.

Ces hommes qui tremblent à l'abri de leur coeur de verre,
car ils savent qu'un jour leur secret sera découvert.
Là, tout le peuple d'Odyssée saura la vérité.
Dès ce moment, les jours de ces rustres seront comptés.

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